Le chômage partiel continue de concerner toujours plus de salariés. 11,3 millions de Français ont intégré ce dispositif, qui sera prolongé jusqu’en juin, pour 890 000 entreprises.
L’impact du Covid-19 sur le marché du travail continue de grandir. Selon les derniers chiffres de la Dares, le service d’études statistiques du ministère du Travail, le chômage partiel concerne désormais 11,3 millions de Français, soit une hausse de 1 million en une semaine, et plus d’un salarié sur deux du secteur privé.
890 000 entreprises sont concernées, pour 1 million d’établissements. Quelque 1,1 million de demandes d’activité partielle ont été déposées au 28 avril. Dans le détail, 4,8 milliards d’heures chômées ont été demandées ; 420 en moyenne par salarié, soit plus de 12 semaines à 35 heures hebdomadaires.
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Les petites entreprises représentent 57 % des demandes
Selon la Dares, 57 % des salariés faisant l’objet d’une demande d’activité partielle depuis le 1er mars travaillent dans des établissements de moins de 50 salariés, ces établissements représentant 51 % de l’emploi salarié privé. À l’inverse, ceux qui travaillent dans des établissements de plus de 250 salariés représentent 16 % des salariés en activité partielle, alors que ces établissements recouvrent 20 % de l’emploi salarié privé.
En outre, seulement 5 % des salariés qui sont au chômage partiel travaillent dans des groupes de plus de 1 000 salariés.
Commerce, construction, hébergement-restauration en première ligne
Quatre secteurs d’activité concentrent 64 % des demandes d’activité partielle pour motif de coronavirus : le commerce (22,9 %), les activités spécialisées, scientifiques et techniques, les services administratifs et de soutien (14 %), la construction (13,6 %) et l’hébergement-restauration (13,3 %).
À l’inverse, la fabrication de matériel de transport (0,2 %), la fabrication d’équipements électroniques, électriques, informatiques (0,5 %) ne représentent qu’une très faible part des demandes de chômage partiel. Les métiers de l’énergie, de l’eau, de la gestion des déchets et de la dépollution sont relativement préservés étant souvent considérés comme essentiels, avec seulement 0,6 % des demandes.
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L’Île-de-France et Auvergne-Rhône-Alpes particulièrement concernés
Sur le plan géographique, l’Île-de-France (20 %) et Auvergne-Rhône-Alpes (13 %) cumulent 33 % des dossiers déposés, 37 % des effectifs concernés et 36 % heures chômées demandées depuis le 1er mars. À l’opposé, la Corse (0,8 %), le Centre-Val-de-Loire (3,3 %) et la Bourgogne-Franche-Comté (3,7 %) sont peu concernés.
“Grâce à ce dispositif, nous avons évité des vagues de licenciement”, a indiqué Muriel Pénicaud, mercredi 29 avril, sur France Inter. La veille, Édouard Philippe avait annoncé devant l’Assemblée nationale le prolongement de l’activité partielle jusqu’au 1er juin (date de fin de la première étape du déconfinement), avant une “adaptation progressive pour accompagner la reprise d’activité, si l’épidémie est maîtrisée”.
“Le 1er juin n’est pas un couperet. Nous avons quelques semaines pour nous organiser, pour commencer à relancer l’économie, indispensable. Il va y avoir un taux de prise en charge de l’État moins important, ça va être progressif, en douceur”, indique Muriel Pénicaud. La ministre du Travail a ajouté qu’il y aurait “probablement un petit reste à charge pour les entreprises”. Le chômage partiel représente un coût de 24 milliards d’euros pour l’État. Enfin, le système d’activité partielle pour les parents ayant des enfants à leur charge sera adapté à partir du mois de juin. “Le système restera en l’état au mois de mai. À partir du 1er juin, il faudra avoir une attestation de l’école, sur la base du volontariat”, a conclu Muriel Pénicaud.