Emploi

Le secteur public, un vivier d’emplois

Partout en France et à tous les niveaux, la fonction publique recrute, sur concours ou non, et présente plusieurs domaines en tension. Qu’il s’agisse de voies de reconversion ou de leviers pour lancer sa carrière, les opportunités foisonnent. Et le secteur public réinvente son recrutement pour faire connaître ses métiers et leurs perspectives.

Selon le ministère de la Transformation et de la Fonction publiques, la France compte aujourd’hui 5,67 millions d’agents publics, dont 3,7 millions de fonctionnaires et 1,2 million de contractuels, soit près d’un emploi sur cinq. Une diversité répartie dans les trois versants du secteur : la fonction publique de l’état (FPE), la fonction publique territoriale (FPT) et la fonction publique hospitalière (FPH). Pour faire tourner cette grande machine, le public continue de recruter massivement à tous les étages, en proposant des perspectives de carrière riches et variées. La plateforme choisirleservicepublic.gouv.fr, recense les offres d’emploi de la fonction publique. Ce sont quelque 490 000 postes qui devraient être à pourvoir pour les seuls agents d’entretient d’ici à 2030 selon France Stratégie. “Que l’on ait une licence, un master, juste le bac, ou même sans avoir le bac, on peut trouver une opportunité et ensuite progresser dans l’administration via la promotion interne. C’est accessible à tout le monde”, insiste Sandrine Staffolani, sous-directrice du recrutement, des compétences et des parcours professionnels à la Direction générale de l’administration et de la fonction publique (DGAFP).

Toute une diversité de parcours

« Nous menons des grandes campagnes de communication pour montrer la richesse des métiers de la fonction publique, explique Sandrine Staffolani. Sur le site Choisir le service public, le répertoire des métiers en présente plus de 1 000. Tout candidat à la fonction publique peut s’y renseigner, consulter les compétences et les qualifications requises pour chaque poste. Cette diversité de métiers couvre la majorité des domaines que l’on peut retrouver dans le privé : transports, bâtiment, culture et patrimoine, défense, enseignement, numérique, sécurité, social, sports, recherche, santé… « On se rend compte qu’il y a encore un gros manque de connaissances de cette diversité de métiers et de domaines dans la fonction publique, ainsi que du statut de contractuel qui permet d’intégrer le secteur sans passer par des concours, mais avec la possibilité de devenir titulaire« , concède Julien Galivel, directeur de la division parcours public RH du cabinet Adeis RH.

Des recrutements plus ouverts

En effet, si la voie d’accès classique reste le concours, de plus en plus de contractuels sont recrutés, notamment sur des fonctions techniques ou informatiques. Et ce, sur des contrats d’un à trois ans, renouvelables jusqu’à six ans, au terme desquels les personnes peuvent prétendre à un CDI. Pour attirer des profils issus du privé, la fonction publique tend ainsi à réinventer son recrutement. « Le public doit s’aligner sur les méthodes du privé pour se rendre attractif et souligner ses avantages, d’autant plus que le public a moins souvent l’argument de la rémunération que le privé« , complète Anaïs Barthélémy, consultante recrutement secteur public chez Adeis RH. « Les besoins sont particulièrement importants dans l’enseignement, le médico-social, mais aussi dans la filière numérique, les ressources humaines, la communication et la gestion administrative et budgétaire« , complète la sous-directrice du recrutement de la DGAFP.

Aussi, il existe de nombreuses passerelles entre secteur privé et secteur public, pour se reconvertir ou mettre à profit ses compétences acquises dans le privé. « Ce passage privé-public est plus difficile sur des postes cadres de catégorie A, sur lesquels on recherche souvent une forte expérience du secteur public, mais c’est en revanche beaucoup plus ouvert sur des postes de catégories B ou C, explique Florent Noulette. Toutes sortes de compétences sont recherchées, cela crée donc beaucoup de liens et de ponts potentiels, notamment pour les trajectoires de reconversion.« 

Des arguments vis-à-vis du privé

Dans un contexte d’importante tension sur le recrutement, pour le privé comme le public, l’attractivité des parcours auprès des candidats est déterminante. « En premier lieu, dans la fonction publique, on exerce des métiers de sens, avec un attachement important des agents publics à l’intérêt général, assure Sandrine Staffolani. Un agent, qu’il soit fonctionnaire ou contractuel, a vocation à dérouler un parcours professionnel, à acquérir des compétences et à changer de métier. Cet élément de mobilité interne, tant géographique que fonctionnelle, est l’un des principes de base de la fonction publique. » Outre la mobilité, la fonction publique offre également d’intéressantes perspectives en matière d’évolution professionnelle. « Nous avons beaucoup d’exemples de professionnels de la fonction publique qui ont commencé en tant qu’adjoint ou sur des postes opérationnels et d’exécution, et qui sont ensuite montés en compétences sur des postes de pilotage et de management, via des concours internes« , rapporte Julien Galivel, de Parcours Public RH.

Parmi les grandes initiatives du secteur public pour diversifier son recrutement, les démarches d’inclusion sont également à souligner. « Nous pouvons notamment citer les classes préparatoires Talents du service public, qui permettent à des jeunes, des anciens boursiers ou des demandeurs d’emploi, de bénéficier d’une préparation aux concours et d’une aide financière, affirme Sandrine Staffolani. En outre, le parcours d’accès aux carrières de la fonction publique (Pacte) permet d’accéder à un emploi de catégorie C sans passer de concours.« 

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