Le syndrome de la cage dorée, cela vous parle ? De quoi s’agit-il exactement ? Les explications de Marina Bourgeois, dirigeante du cabinet Oser Rêver Sa Carrière et auteure des livres Trouver Sa Voie, Burn-out, le comprendre & en sortir et J’entreprends sans m’épuiser, animatrice du podcast Cheminement.
Se sentir prisonnier dans une cage pourtant agréable, rassurante, dorée, c’est être dans une situation confortable sur le papier mais qui ne l’est pas, ou plus, dans votre quotidien au travail. C’est, pour illustrer le propos, de façon exclusive ou cumulative pour les plus chanceux :
– Avoir un métier ou un poste stable et/ou socialement reconnu, prestigieux et/ou valorisé ;
– Percevoir une rémunération satisfaisante, ou tout du moins largement suffisante pour vivre correctement sans vous serrer la ceinture à la fin du mois ;
– Côtoyer des collègues, clients ou fournisseurs sympas et intéressants au quotidien ;
– Vous sentir comme chez vous dans votre boîte parce que vous y êtes depuis longtemps et avez vos repères et habitudes ;
– Bénéficier d’avantages non négligeables (locaux pas loin de chez soi, tickets resto, bonne mutuelle, locaux agréables, voiture de fonction, super CE, etc) ;
– Être globalement satisfait de vos modalités de travail (possibilité de télétravail, flexibilité organisationnelle, etc) ;
– Travailler sur des missions, des dossiers globalement intéressants.
Vous ne vibrez pas ou plus !
Mais malgré ces éléments objectivement enviables, vous ne vous sentez subjectivement pas ou plus épanoui. C’est confortable sans l’être complètement. Il manque un petit quelque. Peut-être le plus important : la petite flamme intérieure. Un peu comme dans un couple vivotant dans des conditions satisfaisantes, se contentant d’une cohabitation gentillette mais sans que cela apporte à l’un ou à l’autre un épanouissement amoureux total. C’est « confort » mais pas dingue. Cela ne vibre pas. Et surtout, cela ne comble pas.
Alors vous vous dites : « Je ne vais quand même pas partir, il y quand même plein d’avantages », « par les temps qui courent, avoir un job avec de tels avantages, c’est déjà très bien », « dans la vie, on ne peut pas tout avoir », etc. En gros, vous vous contentez. Tous les éléments avantageux que vous listez dans votre tête vous poussent à rester dans cette situation que nous aimons appeler « le confort inconfortable » malgré une insatisfaction latente. Vous vous sentez piégé : « Je ne vais quand même pas lâcher ce job, ce n’est pas si terrible ».
Ecouter sa petite voix intérieure
C’est ce que l’on appelle, dans notre jargon d’accompagnant, le syndrome de la cage dorée : tout est beau sur le papier, ce qui vous fait rester. Mais dans votre for intérieur, il y a un vide. Un manque de sens. Un désir contrarié. Ça ne vibre pas. Votre petite voix intérieure le sait mais votre mental résiste parce que quitter une cage dorée, cela fait peur et ce n’est pas socialement raisonnable (« en plus avec la crise… »). Vous ressentez un tiraillement intérieur : renoncer à votre confort versus la sécurité qu’il vous procure. Vous vous sentez coincé. Prisonnier de ce faux confort. Votre corps et votre inconscient commencent peut-être à somatiser (boule au ventre, perte d’énergie, démotivation, insomnie, labilité des émotions, etc.).
Du coup, il vous est très difficile d’envisager un « ailleurs », un « autrement ». Résultat : immobilisme, procrastination, renoncement et non écoute de vos besoins. Jusqu’au jour où l’inconfort prend le dessus. C’est alors le ras-le-bol. Vous décidez de comprendre ce qui se joue et se passe en vous et démarrez une introspection pour comprendre et ouvrir lentement la porte de la cage. Jusqu’à vous autoriser à vous envoler…