Trouver du travail grâce à Internet passe obligatoirement par les réseaux sociaux. Si vous n’avez pas de profil sur LinkedIn ou Facebook, il est temps de vous en créer un ! Car ces outils ne sont pas juste des gadgets mais peuvent booster une candidature ou permettre d’être repéré par un recruteur. Par Eve Mennesson
Le réseau est le premier vecteur pour trouver un emploi. C’est en effet par le bouche à oreille que se transmettent en premier lieu les offres d’emploi et les candidatures. Et les réseaux sociaux dans tout ça ? Ces plateformes Web permettant à n’importe qui d’interagir avec d’autres personnes en ligne peuvent elles aussi être un formidable moyen de trouver un emploi.
“Nous refaisons le profil LinkedIn des personnes que nous coachons et elles ont un entretien dans les dix jours”, rapporte Mustapha Benkalfate, directeur de Jobtimise, société qui accompagne les personnes en recherche d’emploi. LinkedIn, Facebook ou encore Twitter ne sont donc pas à négliger, bien au contraire. Encore faut-il bien savoir s’en servir car ces canaux répondent à des codes bien précis, à connaître avant de se lancer. 1,2,3… C’est parti !
Donner du relief à sa candidature
La question aujourd’hui n’est pas de savoir si on doit être présent sur les réseaux sociaux mais plutôt de quelle manière. Selon Patrice de Broissia, directeur associé et consultant au sein du cabinet de conseil en transition professionnelle Oasys, la première chose que les recruteurs font face à une candidature : taper le nom de la personne sur Google. “Si rien ne ressort, ils trouvent cela suspect et ont tendance à ne pas donner suite”, raconte-t-il. Il n’y a donc plus le choix : il faut se créer un profil sur Facebook ou LinkedIn. D’autant plus qu’un profil bien rempli peut permettre de se faire repérer par un recruteur.
Surtout, en étant présent sur les réseaux sociaux, on donne du relief à sa candidature. “Les réseaux sociaux sont des endroits où les recruteurs vérifient la cohérence de la candidature. Ils viennent aussi y trouver des références et des informations en plus”, observe Flavien Chantrel, responsable médias sociaux et contenus Web chez RegionsJob. Il s’agit donc de se servir des réseaux sociaux pour mettre en avant tout ce qu’un CV ne peut pas retranscrire : photos, vidéos, projets détaillés, passions… De quoi livrer un CV augmenté.
Une photo bien choisie
Mais qu’est-ce qu’un profil bien rempli ? Esther Ohayon, responsable de la communication chez LinkedIn France, conseille tout d’abord d’attacher de l’importance à la photo de sa page. “Un profil avec photo a 21 fois plus de chances d’être visible auprès d’un recruteur”, rapporte-t-elle. Elle recommande de choisir une photo dans un contexte professionnel et non pas une photo de vacances. “C’est la première impression que vous donnez, elle doit être soignée”, insiste-t-elle. Deuxième élément d’importance : le titre du profil. “Il doit faire apparaître le nom du métier recherché ainsi qu’un ou deux gros atouts : 4 ans d’expérience dans tel domaine, bilingue espagnol, mobile, très bon relationnel…”, décrit Mustapha Benkalfate.
Sur LinkedIn, vient ensuite le résumé, également primordial : “Il doit faire 40 mots minimum et 5 lignes maximum et présenter les réussites et les aspirations de la personne”, décrit Esther Ohayon. Jean Pralong, professeur de GRH à EM Normandie, et auteur du livre The Good Job (Pearson Education), conseille d’aller voir comment les autres personnes se présentent, pour s’en inspirer.
Esther Ohayon invite à utiliser des mots clés, pour ressortir lors d’une recherche. “Ne surtout pas utiliser de mots trop bateau comme dynamique ou motivé car cela manque de concret : si la personne est dynamique, elle doit le montrer à travers ses réalisations”, précise-t-elle. Ne pas hésiter donc, à bien rentrer dans les détails lors de la description de ses réalisations. Jean Pralong invite à faire apparaître des mesures de performance, lorsque cela est possible. Sur LinkedIn, il est également conseillé de faire apparaître des compétences : “5 compétences multiplient par 17 le fait d’être vu par un recruteur”, souligne Esther Ohayon.
Si ces conseils valent surtout pour LinkedIn, incontournable dans le milieu professionnel, ne pas négliger non plus Facebook où se trouve le plus grand nombre d’abonnés et donc de recruteurs potentiels. Twitter peut aussi être intéressant pour les personnes qui aiment partager de l’information.
Partager avec son réseau
Réseaux sociaux veut également dire social : ne pas hésiter à interagir avec les autres membres. Première étape : constituer un réseau à partir d’amis, de collègues, d’amis d’amis… “Il faut ensuite prendre le réflexe d’inviter à rejoindre son réseau toute personne rencontrée dans un cadre professionnel”, estime Esther Ohayon. Il s’agit ensuite de partager des informations avec son réseau, de publier des contenus, participer à des groupes de discussion… Autant d’actions qui permettent de mettre son expertise en avant. Et de se faire repérer par des recruteurs. Comme en témoigne Reyda Seddiki, qui travaille dans la presse jeux vidéos et qui a trouvé plusieurs postes en discutant avec des personnes sur Facebook. “Je poste sur mon profil des travaux que j’ai réalisés mais également des articles sur les jeux vidéos. Je participe également à un groupe de discussion sur les métiers du jeu vidéo”, raconte-t-il.
Mais attention à la façon d’échanger avec les autres personnes : il ne s’agit pas de quémander frontalement un poste mais plutôt de discuter avec elles sur des sujets de prédilection communs pour ensuite se faire repérer. “Je discute avec les gens de ma passion sans forcément penser au travail que je trouverai derrière”, souligne Reyda Seddiki. Mustapha Benkalfate conseille quant à lui de rester courtois : “Demander des conseils, des éclairages mais jamais un service”. Des échanges qui permettent de constituer petit à petit le fameux réseau, vecteur numéro un pour trouver du travail.