Emploi

Les start-up sont attractives, mais peinent à recruter

Pour les start-up, les premiers recrutements sont décisifs. Mais si leur attractivité est grande, les « jeunes pousses » rencontrent souvent des difficultés à recruter, notamment en raison d’un manque de savoir-faire en matière de RH, selon une étude de l’APEC et Pôle emploi.

 

Quand ils recrutent leurs premiers salariés, les créateurs de start-up, « souvent sans expérience en la matière », ont tendance à solliciter, plus souvent que les autres, les écoles – qui leur offrent une « certaine garantie en terme de compétences techniques » -, ainsi que leur entourage. Les process de recrutement, peu formalisés, sont alors rapides et peu coûteux, et une attention particulière est portée sur les « qualités comportementales » des candidats : voici l’un des principaux enseignements de la dernière étude qualitative de l’APEC, en partenariat avec Pôle emploi, sur le recrutement des premiers salariés des start-up.

Selon cette enquête, menée auprès de 16 entrepreneurs, la R&D et le développement informatique sont « au cœur des besoins en compétences des start-up ». Pour répondre à ces besoins et démarrer leur phase de recrutement, les fondateurs d’entreprises innovantes ont recours à diverses sources de financement : levées de fond, fonds propres, crédit d’impôt recherche… Mais bien souvent, « ces financements ne suffisent pas à embaucher des salariés, aussi les premiers collaborateurs des start-up sont rarement des salariés », indique l’APEC.

 

Les premiers collaborateurs des start-up : des stagiaires et des free-lances

« Le premier recrutement est une décision importante dans la vie de la start-up, un moment décisif et, pour certains, c’est une des clés de la réussite de l’entreprise. La plupart du temps, ce premier recrutement vise à élargir le champ des compétences au sein de la start-up », explique l’étude. Mais le premier collaborateur est souvent un stagiaire, « en grande partie en raison de contraintes financières, mais aussi pour tester et cerner plus précisément le besoin en compétences ». Certaines start-up font aussi appel à des free-lances, qui « affichent des compétences rares, et qui permettent à l’entreprise de bénéficier d’une expérience sénior sans engagement de sa part et à moindre coût ».

Lors de leurs processus de recrutement, les start-up sont très exigeantes en matière de compétences techniques (informatique, biotechnologies…), mais recherchent aussi un certain nombre de « soft skills » – notamment l’autonomie, l’agilité, la débrouillardise et la capacité à s’autoformer.

 

Les réseaux des écoles privilégié pour recruter

Afin de trouver ces compétences, les jeunes pousses privilégient le réseau, en particulier celui des écoles. Les job board sont peu utilisés, de même que les cabinets de recrutement – ce qui n’est pas lié seulement à un manque de moyens financiers, mais parce que « certains entrepreneurs considèrent que les profils proposés ne correspondent pas aux spécificités de leur activité », nous apprend l’enquête de l’APEC.

Enfin, pour attirer de jeunes talents sortis des grandes écoles, les start-up misent sur leur attractivité, liée à « l’attrait du défi technologique, de l’enjeu sociétal, ou encore à l’environnement de travail et aux possibilités d’évolution ». Mais malgré ces leviers d’attractivité, elles rencontrent des difficultés de recrutement. Celles-ci s’expliquent en grande partie, selon l’APEC, par « leur inexpérience en termes de RH et à leur manque de disponibilité, qui les conduit parfois à mal estimer leur besoin et à se tromper sur les qualités de la personne recrutée ». Elles seraient aussi dues aux « fortes tensions pour certains métiers », notamment celles observées pour les développeurs informatiques.

 

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