En tant que candidat à la reconversion vers une activité à impact, il est important de savoir identifier et de comprendre les compétences utiles aux entreprises dans leurs activités RSE. C’est le propos du Baromètre 2024 des compétences durables, réalisé par Ecolearn, spécialiste de la formation aux enjeux du développement durable, en partenariat avec AEF info et Talents for the planet, le salon dédié aux métiers, emplois et formations de la transition écologique et sociétale.
Parmi les premiers enseignements de cette étude : nombre d’entreprises présentent d’importants déficits de compétences vertes. En premier lieu vis-à-vis de l’impact de la durabilité sur le modèle d’affaires et la gouvernance (61,9 %) ; des obligations réglementaires liées au développement durable (56,2 %) ; de l’économie circulaire et de l’éco-conception (37,1 %) ; ou encore la biodiversité (37,1 %) et le climat (27,6 %). Si les besoins sont clairement identifiés, des freins persistent quant à l’acquisition de ces compétences par les entreprises. D’abord en raison du manque de formation initiale au développement durable des candidats (frein n°1 pour 25,7 % des répondants), mais aussi à cause de la difficulté pour l’entreprise de définir et d’intégrer ces compétences dans une fiche de poste claire (21 %). Loin devant la pénurie de talents sur le marché de l’emploi à impact (8,6 %).
Métiers et sujets prioritaires
Sans surprise, ce sont les métiers de la RSE qui s’imposent en tête des activités les plus gourmandes en compétences durables (57,1 %). Suivent ensuite les fonctions achats et supply chain (52,4 %), finance et comptabilité (42,9 %), marketing et communication (41,9 %) et recherche & développement (41,9 %). En matière de sujets prioritaires à traiter, la stratégie climat n’est en revanche qu’en quatrième position (26,7 %), derrière la diversité et l’inclusion (28,6 %), l’engagement et la qualité de vie au travail (38,1 %) et le respect des droits humain et de la sécurité au travail (45,7 %).
Pour avancer sur tous ces sujets, Ecolearn propose un référentiel de compétences durables articulé autour de quatre grands axes : les fondamentaux scientifiques de la durabilité (dérèglement climatique, limites des ressources planétaires, mécanismes de la biodiversité…) ; les enjeux sociétaux de la relation entre l’entreprise et son écosystème (construction de la RSE, enjeux d’inclusion, question sociale et droits sociaux…) ; les systèmes d’actions socio-économiques de l’entreprise (chaîne de valeurs et achats responsables, mesure des impacts et transparence, suivi de la performance extra-financière…) ; et enfin, les modes opératoires de la transformation durable (process de décarbonation, production circulaire, communication d’engagement…).
Enjeux de formation
S’agissant de la formation aux métiers à impact et à la durabilité, le besoin de montée en compétences des dirigeants (top managers ou administrateurs) est pointé du doigt par 39,8 % des répondants comme absolument prioritaire, devant la formation de tous les collaborateurs (20,4 %) et celle des experts des métiers ciblés (17,2 %). En revanche, 49,5 % considèrent également la formation de tous les collaborateurs comme non-prioritaire. Un sentiment qui s’inverse à moyen terme, puisque à l’horizon 203, 67,6 % des personnes interrogées pensent que tous les collaborateurs devront avoir été formés à la durabilité.
Pour se sensibiliser puis se former aux enjeux de la RSE, plusieurs voies et solutions, et cette nécessité de rester à jour des évolutions réglementaires et techniques en matière de développement durable. Dans cette optique, les répondants considèrent et conseillent en premier lieu l’apport des formations courtes (2 à 4h) sur des sujets opérationnels (74,3 %), des conférences ou interventions d’experts (65,7 %) et des webinaires de décryptages de l’actualité (61,9 %).
Des besoins de compétences durables aux embauches, 21,9 % des employeurs présentent des perspectives de recrutement dans plus de six mois, et 16,2 % dans moins de six mois.