Emploi

Métiers de la petite enfance : de belles perspectives de carrière à la clé

Le secteur de la petite enfance couvre un large spectre de métiers comme assistant maternel, éducateur de jeunes enfants ou encore auxiliaire de puériculture. L’ensemble des structures sont constamment à la recherche de nouveaux talents pour étoffer leurs équipes et offrent de belles évolutions professionnelles.

 
Avec 758 000 naissances en 2018, la France reste le pays le plus fécond d’Europe. Autant de nouveaux-nés qui font du secteur de la petite enfance un marché continuellement en croissance. Quel que soit le mode de garde choisi par les parents – crèche, nounou à domicile ou bien assistante maternelle – la demande n’est pas prête de s’essouffler et risque même de s’intensifier. “La demande est bien supérieure à l’offre, admet Mina Zanat, présidente du groupe Family Sphere, réseau d’agences spécialisées dans la garde à domicile. C’est un vrai problème, car nous avons plus de clients que d’intervenants et nous sommes obligés de refuser certains contrats. C’est très frustrant.”

Une situation qui ne risque pas de s’arranger avec les départs à la retraite qui promettent de se multiplier dans les années à venir. “Un tiers des assistantes maternelles prendront leur retraite dans les 10 ans, insiste Elsa Hervy, déléguée générale de la Fédération française des entreprises de crèches. Tous les acteurs de la petite enfance sont désormais confrontés à la pyramide des âges, que les structures soient détenues par des entreprises privées, des municipalités ou des associations.”

 

Un secteur à la recherche de son personnel

Parallèlement, les structures d’accueil font face à des difficultés de recrutement, notamment sur le personnel de rang 1, c’est-à-dire des candidats ayant un diplôme d’infirmier, d’auxiliaire de puériculture, de psychomotricien ou bien d’éducateur de jeunes enfants. Or, pour qu’une crèche puisse ouvrir et soit opérationnelle, 40 % des effectifs doivent détenir l’un de ces diplômes. Un casse-tête pour les gestionnaires de crèches. “Il n’y a clairement pas assez de diplômés pour couvrir l’ensemble des besoins. À titre d’exemple, 2 400 auxiliaires de puériculture sortent chaque année des écoles. Ce n’est pas suffisant pour combler nos obligations de recrutement en crèche. Car ces profils travaillent également en PMI, dans les hôpitaux ou encore en maternité”, détaille Aurélie Lainé, directrice des ressources humaines du groupe Babilou, qui compte plus de 700 établissements à travers le monde dont 450 en France.

Dans le secteur de la garde à domicile, les difficultés de recrutement sont aussi bien présentes. “Nous créons 6 000 emplois par an. Si nous acceptions toutes les demandes des clients, nous atteindrions 15 000 nouveaux postes chaque année”, affirme Mina Zanat. Pour la présidente du groupe Family Sphere, il est encore difficile de lutter contre le travail au noir. “C’est notre pire ennemi”, insiste-t-elle.

 

Susciter des vocations

Autre souci majeur pour l’enseigne : réussir à convaincre les intervenants de signer des contrats avec un faible nombre d’heures quotidiennes. “Nous sommes spécialisés dans la garde avant ou après l’école. Donc nous proposons majoritairement des postes à temps partiel”, regrette Mina Zanat. Pour contrer ce phénomène, Family Sphere vient de passer un partenariat avec un acteur du maintien à domicile afin de permettre aux intervenants de compléter leurs revenus avec des prestations d’aide à la personne. “Nous les formerons via un module complémentaire. C’est une façon pour nous de proposer plus d’heures à nos salariés et d’être au plus près d’un temps complet”, insiste Mina Zanat.

 

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Pour l’ensemble des acteurs du secteur, le principal défi reste de capter toujours plus de profils et de convaincre les candidats de les rejoindre. Pour le groupe Babilou, cela commence dès la classe de troisième. “Nous devons susciter des vocations. Nous nous sommes donc engagés à accueillir plus de 500 collégiens en stage d’observation cette année, précise Aurélie Lainé. Nous souhaitons également accentuer le nombre d’apprentis et en accueillir une centaine dès 2020. 85 % des alternants accueillis chez Babilou finissent en CDI.” Dans ce secteur, il n’est d’ailleurs pas rare qu’un apprenti ou un étudiant reçoive une promesse d’embauche d’une ou plusieurs structures avant d’obtenir son diplôme. “Certains de nos adhérents ont commencé dès le mois de mars à dénicher les profils qui les intéressaient le plus pour préparer la rentrée. Nous sommes dans un secteur où le recrutement est ultra concurrentiel”, assure Elsa Hervy.

Et du côté des compétences recherchées, si les structures regardent le diplôme elles sont aussi très attentives aux soft skills. Aimer travailler en équipe, avoir une grande capacité d’écoute, savoir se remettre en question ou encore aimer travailler sur des projets pédagogiques semblent être des qualités indispensables. “Il faut également d’excellentes capacités d’observation, car les enfants ne sont pas toujours en âge de parler et d’exprimer ce qui ne va pas”, insiste François Rocher, conseiller en formation continue au sein du Greta des Métiers de la santé et du social.

 

Mobilité interne

L’autre défi auquel les employeurs du secteur sont confrontés est de parvenir à fidéliser les salariés et à les faire monter en compétences. “Les professionnels de la petite enfance font ce métier par passion. À nous d’arriver à l’entretenir”, confie Elsa Hervy. Pour la majorité des structures, le premier niveau de recrutement reste le CAP Accompagnement éducatif petite enfance (AEPE), amenant notamment à travailler en tant qu’agent territorial spécialisé en école maternelle (Atsem) ou bien comme accompagnant éducatif petite enfance en crèche. “C’est le cœur de l’offre de formation que nous proposons au Greta, que ce soit via la certification ou la validation d’acquis de l’expérience (VAE)”, souligne François Rocher.

Mais ce diplôme seul ne permet pas à leurs détenteurs d’évoluer professionnellement. “Aujourd’hui, un auxiliaire petite enfance ou de puériculture, titulaire uniquement d’un CAP, n’a aucune perspective d’évolution de carrière sans acquérir un nouveau diplôme. C’est pour cela que nous, employeurs, devons absolument accompagner les collaborateurs pour qu’ils gravissent les échelons et accèdent à des postes comme ceux d’éducateurs de jeunes enfants via des VAE”, insiste Elsa Hervy.

C’est exactement ce que fait Babilou, notamment pour répondre à la pénurie de titulaires de diplômes de rang 1. “Nous devons fidéliser nos équipes actuelles, c’est un passage obligé, confirme Aurélie Lainé. Notre force, c’est qu’aujourd’hui, une personne qui intègre Babilou en CAP peut devenir directeur de crèche.” Une évolution professionnelle qui est aussi possible chez Family Sphere, où une nounou peut évoluer à un poste de chargée de recrutement dans une agence et ouvrir, à terme, sa propre entité franchisée. “Nous avons plusieurs cas dans le réseau. Par ailleurs, nous sommes en train de réfléchir au déploiement de micro-crèches. L’objectif est d’ouvrir plusieurs structures et de faire monter en compétences nos intervenants vers des postes de direction”, conclut Mina Zanat.

 
 

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