Emploi

Métiers du nucléaire : des embauches massives à prévoir

Au gré de la relance de la filière, le nucléaire présente d’importants besoins de recrutement sur toute sa chaîne, et particulièrement sur des métiers en tension, du niveau bac jusqu’au bac +5. Pour attirer de nouveaux profils, par exemple en reconversion, le secteur cherche à faire connaître ses métiers et les possibilités de formation, notamment via l’Université des métiers du nucléaire.

L’industrie nucléaire est la troisième filière industrielle française, avec aujourd’hui plus de 220 000 salariés et 70 % de l’électricité produite en France. Et le secteur affiche des perspectives durables et particulièrement dynamiques en matière d’emploi et de recrutement. En effet, si la pérennité du nucléaire et la poursuite des investissements pour son exploitation sont discutées et débattues, le président de la République a annoncé en 2022 la relance de la filière, et notamment la création de six nouveaux réacteurs. Autant dire que le nucléaire a besoin de main-d’œuvre. Et ce, à tous les niveaux de diplômes et de qualifications. D’ici à 2033, ce sont ainsi 150 000 embauches qui pourraient être réalisées, soit entre 10 et 15 000 par an, selon les données du secteur.

Preuve de la diversité des besoins, Gifen, le syndicat professionnel de l’industrie nucléaire, avance que sur les 30 000 recrutements menés entre 2015 et 2018, 13 500 étaient des techniciens, 5 000 des ouvriers et 9 000 des cadres et des alternants.

Des métiers en tension

Pour dynamiser l’attractivité du secteur et faire connaître ses opportunités d’emploi et de formation, la filière nucléaire et ses principaux représentants ont lancé, en 2021, l’Université des métiers du nucléaire. Sur sa plateforme Monavenirdanslenucleaire.fr, l’association rassemble les informations utiles pour découvrir la filière, se former, candidater ou préparer sa reconversion, selon ses projets et ses critères de recherche.

Ce sont ainsi 86 métiers qui sont à découvrir sur la plateforme, du niveau bac (agent de protection de site, ajusteur/usineur, câbleur, conducteur d’engins…) jusqu’au niveau master et bac +5. Parmi les besoins les plus importants, les professionnels spécialisés dans la radioprotection et la sûreté nucléaire sont très recherchés. Le nucléaire vise également l’embauche de 4 000 ingénieurs par an dans la décennie, soit 10 % des ingénieurs diplômés chaque année. Surtout, le développement de la filière implique d’importants recrutements sur des métiers industriels particulièrement en tension : soudeurs, chaudronniers, électriciens, robinetiers, tuyauteurs, mécaniciens… Autant de professions que le Gifen qualifie de métiers d’avenir. « Le nucléaire, ce sont des emplois très répartis dans les territoires, autour des centrales, des centres de recherche, des usines du cycle, chez nos fournisseurs… Et, bien sûr, non délocalisables », affirme Hervé Maillart, délégué permanent de la filière nucléaire française auprès du Conseil National de l’Industrie, dans une interview pour France Travail. 

Se former au nucléaire

Dans la foulée du lancement de l’Université des métiers du nucléaire, des bourses d’études financées par l’Etat ont également été mises en place, sur cinq métiers en tension : électricien industriel, chaudronnier, tuyauteur, mécanicien machines tournantes et soudeur. Les établissements partenaires sont présents dans 10 régions métropolitaines et délivrent des formations en CAP, bac pro et BTS. En outre, pour les trajectoires de reconversion ou pour se former à son premier métier, la filière propose nombre de formations initiales et continues, délivrant des diplômes et titres professionnels de tous niveaux (à découvrir ici). Ce sont ainsi quelque 5 800 établissements qui dispensent des formations préparant aux métiers du secteur.

Aussi, pour favoriser et promouvoir les trajectoires de reconversion et l’accessibilité du nucléaire, les entreprises de la filière, en partenariat avec France Travail, s’adonnent de plus en plus à la méthode de recrutement par simulation (MRS), qui s’éloigne des critères habituels de recrutement pour privilégier le repérage des habiletés nécessaires pour le poste.

Autre grand enjeu : celui de la féminisation de la filière. Pour cela, l’Université des métiers du nucléaire développe son partenariat avec Women in Nuclear France, qui favorise l’emploi des femmes dans ces métiers. Aujourd’hui, elles représentent 25 % des salariés dans l’industrie nucléaire.

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