Les besoins de recrutements dans les métiers du tourisme sont considérables : plus de 210 000 postes étaient non pourvus en mars, selon le ministère du Tourisme. Dont une grande majorité dans l’hôtellerie-restauration. Une dynamique également nourrie par les embauches liées à l’organisation des Jeux de Paris 2024 (60 000 emplois dans le tourisme). Au global, le tourisme emploie 1,29 million de personnes en France, soit 4,8 % de l’emploi total. Problème, les entreprises font face à une pénurie de candidats et à un manque d’attractivité. Pourtant, les métiers du tourisme offrent un large éventail d’opportunités et de perspectives de carrière, qu’il s’agisse de postes saisonniers et de missions ponctuelles, ou de postes en CDI. « L’enjeu, c’est de parler de ces métiers, d’attirer les jeunes et les profils en reconversion. Le marché de l’emploi est aujourd’hui vraiment en faveur du candidat », ajoute Delphine Lehallé, responsable d’une agence Randstad spécialisée en hôtellerie-restauration.
Une diversité de métiers
Pour découvrir les différents sous-secteurs et les opportunités d’embauche, une adresse : la plateforme Mon Emploi Tourisme, qui réunit plus des fiches métier et plus de 50 000 offres d’emploi. « Au Club Med, nous recrutons sur 230 métiers partout dans le monde, explique Thierry Ricard, DRH resort pour la zone Europe-Afrique. Notamment pour la partie cuisine et restauration, et des postes d’animation en petite enfance, de guides touristiques ou de moniteurs. Mais aussi pour les différentes fonctions supports et logistiques. Au total, nous avons reçu 75 000 CV cette année. » Pour la saison estivale, ce sont ainsi 1 400 « gentils employés » (GE) et « gentils organisateurs » (GO) qui sont recherchés sur le périmètre Europe-Afrique, et 4 500 sur l’ensemble de l’année. « 60 % de ces 1 400 recrutements sont sur le segment de l’hôtellerie-restauration », souligne Thierry Ricard.
En résidences de vacances, les contrats saisonniers sont souvent de mise. Notamment pour les métiers de l’animation, que connaît bien Fabien Cecchini, fondateur de Bleu Blanc Ciel, spécialiste du recrutement d’équipes d’animation: « Nous recrutons en priorité sur des postes d’animateurs classiques, de chorégraphes, d’animateurs sportifs. Et également, très important, des profils d’animatrices et animateurs de club pour jeunes enfants. » Chaque année, le pic des recrutements a lieu entre janvier et mai, pour le lancement des avant-saisons dès le printemps.
Des perspectives de carrière
Beaucoup de saisonniers recherchent une activité supplémentaire en parallèle de leurs études. Mais pas seulement. « Certains commencent par faire des saisons, en étant formé rapidement, puis passent des diplômes supplémentaires pour y faire carrière« , explique Fabien Cecchini. Une flexibilité qui compte pour attirer de nouveaux profils. Dans le cas de l’hôtellerie-restauration, c’est tout un secteur qui se réinvente pour séduire de nouveau. Avec, par exemple, l’augmentation de la grille des salaires consentie en 2022 et « l’attribution de deux jours de repos consécutifs par beaucoup de restaurateurs », comme le souligne Delphine Lehallé.
« Travailler dans le tourisme, c’est l’occasion parfois de voyager et de découvrir des cultures, de développer ses capacités linguistiques, affirme Thierry Ricard. Je travaille pour le Club Med depuis 38 ans, j’ai commencé comme moniteur de tennis à 21 ans. J’ai voyagé notamment à Singapour et à Shanghai, et je parle plusieurs langues. Je le dois aussi au fait qu’on ne recrute jamais sur des postes de direction ou de management en club de vacances, pour privilégier la promotion interne et l’expérience métier.« Des trajectoires ascendantes, Fabien Cecchini en constate aussi parmi les animateurs qu’il recrute : « Plusieurs sont devenus directeurs de site ou de camping. »
La clé des compétences
Si la filière touristique et ses métiers sont accessibles et recrutent massivement, les employeurs visent, avant tout, un set de compétences et de savoir-être. « La capacité à parler plusieurs langues est un élément différenciant et parfois indispensable pour décrocher un poste. Et lorsque on est au contact des touristes, les compétences relationnelles, le sérieux et la présentation sont très importants », souligne Delphine Lehallé de Randstad. Un constat partagé par Thierry Ricard : « Travailler dans le tourisme nécessite d’avoir ce goût ou cette facilité d’aller au contact des gens, de créer du lien. C’est pour cela que nous recherchons idéalement des profils multiculturels et ouverts. »
Pour intégrer cette filière, différentes voies de formation existent. « Le diplôme qu’on demande le plus souvent, c’est bien sûr le BAFA (brevet d’aptitude aux fonctions d’animateur) pour les jeunes saisonniers, et puis également le BAPAAT (brevet d’aptitude professionnelle d’assistant animateur technicien) ou le BPJEPS (brevet professionnel de la jeunesse, de l’éducation populaire et du sport) pour les personnes qui aspirent à plus de responsabilités ou de pérennité dans le métier. Nous recherchons des profils de plus en plus polyvalents », rapporte le fondateur de Bleu Blanc Ciel. Outre ces diplômes de niveau CAP, le BTS tourisme reste « le diplôme phare du secteur« , selon France Travail. Sans oublier les différentes formations métier, souvent en alternance, notamment dans l’hôtellerie-restauration.