Non, la lettre de motivation n’est pas morte !
Emploi

Non, la lettre de motivation n’est pas morte !

La lettre de motivation est-elle sur le déclin ? Si de plus en plus d’offres d’emploi ne l’exigent plus et que les méthodes de recrutement évoluent, la fameuse lettre n’est pas encore obsolète pour autant. Selon Chloé Ngassa, coach en recherche d’emploi fondatrice de Job Mentor et auteure de "Je n’ai pas d’expérience…et alors ?" (Vuibert), elle peut même souvent faire la différence si elle est bien rédigée.

Vous avez récemment fait un post LinkedIn pour revaloriser la lettre de motivation, pourquoi ?

Chloé Ngassa. Il ne s’agit pas de débattre sur la seule utilité de la lettre de motivation. Le cœur du problème que je constate aujourd’hui, chez les personnes que j’accompagne ou parmi les retours que l’on me fait, ce n’est pas le fait que la lettre de motivation est moins importante qu’auparavant. Le vrai enjeu, c’est la façon dont on rédige sa lettre. Trop de candidats ne s’y prennent pas de la bonne façon. Forcément, pour un recruteur, si les lettres qu’il reçoit sont des copier-coller sans substance et sans personnalité, ce n’est pas intéressant et il peut arrêter de les lire. Mon idée, c’est donc d’aider les candidats à rédiger de meilleures lettres. Parce que je pense que cela reste indispensable dans le cadre d’une bonne candidature, le meilleur moyen de témoigner de son intérêt et de sa motivation avant l’entretien. Qu’on nous la demande ou non, je conseille toujours de le faire. Ce peut même être un moyen de se distinguer, parmi d’autres candidats n’ayant pas fait cet effort.

Quels sont les premiers réflexes pour penser sa lettre ?

CN. Je souligne souvent qu’il est important de faire les candidatures auxquels l’on tient, de candidater aux offres qui nous intéressent et nous stimulent vraiment. Trop de candidats envoient des CV et des lettres à droite à gauche. Il faut être sûr que l’on peut et que l’on souhaite postuler, faire le tri. Dès lors, la rédaction de la lettre sera déjà plus simple et naturelle. Parce qu’elle nous oblige à nous poser les bonnes questions : qu’est-ce qui me motive réellement à rejoindre cette entreprise et pas une autre ? Pourquoi est-ce que je considère être le candidat idéal pour ce poste ? Si l’on n’est pas clair là-dessus, on ne peut pas faire une candidature aussi efficace que possible. Ce n’est pas vrai que les lettres de motivation ne sont plus lues aujourd’hui, si vous l’écrivez en répondant à ces questions, elle pourra faire la différence. Une bonne lettre va répondre à ces deux grandes questions, si une seule dimension est présente, c’est incomplet. Si plus de lettres étaient rédigées avec ce principe simple, il y aurait moins de débat sur l’utilité ou non des lettres de motivation.

Et cette étape est également une bonne préparation pour la suite du recrutement ?

CN. Complètement, en travaillant sa lettre, on commence déjà à préparer un potentiel entretien, à trier ses idées, à formuler ses arguments. En nous posant les bonnes questions, on s’entraîne à répondre à un recruteur. Dans une lettre, pour témoigner de son intérêt pour l’entreprise, on va souvent mettre en avant un aspect spécifique qui nous intéresse : les valeurs, les produits ou services, les missions du poste, le secteur d’activité… De sorte à montrer que l’on se projette dans l’entreprise et dans le poste. Et, pour la partie mise en avant de son profil vis-à-vis de l’offre, cela implique d’avoir en tête les critères requis. Tout cela constitue le meilleur entrainement pour les échanges futurs avec le recruteur.

Quels sont les écueils à éviter ?

CN. Parmi les choses à ne pas faire, je peux citer en premier lieu le mauvais réflexe de réciter purement et simplement son CV sans faire le tri. Le but est au contraire de faire matcher son profil avec l’offre et de mettre en avant les points de concordance. Également, ne pas structurer son discours, avec des parties bien distinctes et un développement clair peut perdre le recruteur. Et, bien sûr, je déconseille fortement de communiquer des informations fausses ou non pertinentes pour le poste, tout comme d’écrire une lettre longue de plus d’une page.

Il faut aller droit au but. En termes de structure, je recommande le plus souvent de capter l’attention du recruteur d’entrée, de lui faire comprendre que la lettre lui est dédiée. Et donc de commencer par répondre à la question « Qu’est ce qui vous motive à rejoindre cette entreprise ? ». On commence par les raisons de sa motivation et de son intérêt pour le poste, dès l’introduction, pour ensuite parler de son propre profil. Il faut également soigner la mise en forme, justifier son texte, faire clairement apparaître ses informations, le destinataire, l’objet, la date… Ce sont des détails simples qui comptent.

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