Jacques Banoum, 42 ans, est passé d’un confortable poste de cadre dans la comptabilité d’une grande entreprise à la double casquette de patron et de laveur de voitures au sein de la franchise Ecolave, et son lavage écologique sans eau. Nous le rencontrons au sein de la concession Toyota de Plaisir (78), du groupe STA. « Ce client génère 60 à 70 % de mon CA, explique le franchisé. Et je fais aussi du particulier à côté. » Pour se lancer, Jacques a bénéficié d’une formation sur quatre semaines. « J’étais pendant 17 ans dans un bureau, mais j’ai toujours voulu avoir un projet à moi et je voulais le faire pour mes quarante ans. Il y a donc eu un apprentissage important avant d’être capable de m’occuper seul d’une voiture, puis de former mes équipes à mon tour. Et c’est pareil pour toute la prospection des clients », ajoute Jacques Banoum. Au départ, Jacques était seul pour assurer les lavages. Il a aujourd’hui quatre salariés à temps plein, qui se répartissent les clients selon un roulement. « Je viens donner un coup de main sur les grosses prestations ou en cas d’urgence, et je me concentre sur le développement commercial et la gestion de l’affaire. Quand il le faut, je travaille jusqu’à 20 heures voire plus, c’est mon entreprise donc je m’y engage pleinement », souligne-t-il.
Auprès des clients professionnels, comme des particuliers, Ecolave propose toute une série de services : du lavage écologique au polissage et lustrage de la carrosserie, en passant par le nettoyage intérieur complet, la rénovation des optiques de phare et la réparation des tissus ou des cuirs, et même des trous de cigarette.
Un métier diversifié
Le « préparateur esthétique » Ecolave est donc capable d’intervenir sur plusieurs prestations, sur tous types de véhicules. Avec toujours cette particularité du lavage écologique, grâce au produit de l’enseigne qui ne nécessite en moyenne qu’un verre d’eau par voiture (les produits sont seulement légèrement dilués et utilisés grâce à des microfibres spéciales), si celle-ci n’est pas trop sale ou boueuse. « Le sans eau est une valeur ajoutée, mais cela a ses limites, concède Jacques Banoum. Si le véhicule est très sale et boueux, nous pourrons difficilement faire du sans eau complet et il faut commencer par dégrossir avec un jet d’eau. J’ai toujours la satisfaction de rendre la voiture nickel au client. » De fait, les véhicules lavés sont distingués en deux grandes catégories : les véhicules neufs (VN), qui demandent en moyenne 45 minutes de travail, et les véhicules d’occasion (VO), qui nécessitent en moyenne trois heures de travail pour faire l’extérieur et l’intérieur. Ces moyennes peuvent varier selon la taille et l’ancienneté du véhicule et le tarif est fixé au cas par cas, sur la base d’un forfait.
Notre franchisé travaille également sur des VTS, comprenez des véhicules très sales, qui demandent le plus souvent un temps de travail doublé. Quel que soit le degré de saleté, le travail des laveurs est saisissant et démontre tout l’apport d’un lavage professionnel. « Beaucoup de personnes pensent que les véhicules neufs arrivent propres, mais ce n’est pas le cas. Entre le stockage, l’acheminement et l’exposition des véhicules, un lavage de fond en comble est nécessaire avant la vente ou la livraison, et nous sommes la dernière étape avant la remise au client« , affirme Jacques. Si chaque journée est rythmée par les demandes du moment, le patron et ses employés s’occupent de plusieurs véhicules chaque jour. « Mes collaborateurs commencent vers 8 h 30, ont une heure de pause, puis terminent vers 17 h 30, précise le patron. La moyenne, ce sont 3 véhicules d’occasion (VO) par jour, ou bien 2 VO, dont un très sale. Pour les véhicules neufs (VN) on peut aller jusqu’à 7 ou 8 par jour. C’est un travail très physique qui demande des gestes précis et répétitifs, il faut donc bien veiller à soigner sa posture et ses gestes. J’ai perdu quelques kilos durant les premiers mois ! »
Techniques et savoir-faire
De la théorie à la pratique, Jacques et son premier employé Salim, 34 ans, nous initient au lavage d’un véhicule neuf, dans l’entrepôt de la concession Toyota. « On commence par l’extérieur, puis on fait l’intérieur, m’explique Salim, plus de dix ans d’expérience dans le métier. Et on travaille toujours de l’arrière vers l’avant et de haut en bas, puisqu’on déplace la saleté. » Après quelques explications, je mesure rapidement ce qu’est un lavage professionnel. Produits et outils spécifiques pour chaque étape et chaque matériau du véhicule, machine pour aspirer et souffler la poussière dans les moindres recoins, microfibres et tissus de nettoyage professionnels et spécifiques aux produits d’Ecolave, gants de protection… Rien n’est laissé au hasard, la méthode est bien huilée et les gestes sûrs.
À mon tour de faire preuve d’huile de coude. Salim me tend l’outil qu’il utilise pour souffler et aspirer les parties qu’il nettoie. En commençant par le coffre donc, je souffle la poussière et je diffuse le désinfectant sur toutes les parties en plastique, pour pouvoir ensuite les nettoyer à l’aide de la microfibre et du produit écologique. Là encore, tout est minutieux : les microfibres sont soigneusement pliées en quatre et il faut d’abord bien étaler le produit, avant de repasser aux mêmes endroits avec une microfibre sèche. Même principe pour les vitres et leur produit spécifique.
Très vite, en cours de lavage, je peux observer le contraste, avant et après l’utilisation des produits, même sur un véhicule neuf et plutôt propre de prime abord. Jacques m’initie même à l’une des prestations optionnelles qu’il propose : le polissage/lustrage pour gommer des micro-rayures. Le principe : chauffer la surface de la carrosserie grâce à une polisseuse électrique qui « fait fondre légèrement la peinture pour recouvrir les micro-rayures ». Une prestation qui demande une formation spécifique et qui se révèle plutôt physique. Durant mon stage express auprès de Jacques et Salim, je constate également que le métier doit composer avec les conditions météo. Dans cet entrepôt semi-ouvert, le froid de début janvier se fait ressentir, même si, comme le précise Jacques « nous restons constamment actifs, mais cela fait partie des difficultés du métier. Dernièrement, j’ai dû reporter des prestations et des rendez-vous parce qu’il faisait trop froid ».
Photographies par Quentin Donval