L’été est propice à une réflexion sur soi et sur ses objectifs, mais difficile de ne pas tourner en rond ! Et si vous faisiez le point sur vos motivations ? Par Armelle Riou, présidente fondatrice de Mental’O, réseau de conseil en orientation scolaire et professionnelle
« Je suis très motivé(e) » : ça, c’est ce qu’on dit en entretien ! « En fait, tu n’es plus vraiment motivé(e) » : ça c’est la petite voix qui murmure dans notre tête…
Bref, la motivation est à toutes les sauces, on en parle beaucoup … mais on ne sait plus ce qu’elle recouvre.
La motivation n’est pas ce que vous croyez
On confond souvent la motivation et l’intérêt que l’on porte à certaines tâches. La motivation est ce qui nous pousse à agir, ce qui nous met en mouvement, ce pour quoi nous travaillons, et non ce que nous aimons faire.
Elle est propre à chacun (intrinsèque) et c’est pourquoi il est vain de vouloir « motiver » quelqu’un de l’extérieur. En revanche, il est très important d’être au clair avec ses propres motivations pour comprendre sa relation au travail.
La théorie de Maslow
C’est le psychologue américain Abraham Maslow (1908-1970) qui, le premier, a défini le concept de motivation. Il publie en 1956 Motivation and Personality[1], un livre qui ouvre la voie à de nouvelles recherches en psychologie du travail. Ses travaux ont abouti à plusieurs conclusions que l’on peut résumer ainsi :
– La motivation est liée à des besoins non satisfaits : c’est pour combler ses besoins qu’un individu se met en mouvement
– Ces besoins n’ont pas tous la même importance ; on peut donc établir une hiérarchie des besoins, que Maslow a représentée sous forme d’une pyramide à 5 étages : dès lors qu’un type de besoins est satisfait, l’individu cherche à satisfaire les besoins d’un ordre supérieur, jusqu’à l’accomplissement de soi.
– Une autre conclusion de Maslow est que les besoins des individus évoluent dans le temps, puisqu’ils sont en partie dépendants de l’environnement et de la situation dans laquelle la personne se trouve.
Il en résulte que les motivations sont changeantes ; il faut donc de temps en temps revoir sa copie.
Comment hiérarchiser ses propres motivations ?
Détachons-nous de Maslow pour évoquer les motivations au travail : Qu’est-ce que j’attends de mon job ? Qu’est-ce que je vais chercher quand je travaille ? Notre premier réflexe est souvent de vouloir le beurre et l’argent du beurre (le boulot bien payé, intéressant, près de chez soi, avec des collègues sympas et des locaux lumineux…). C’est pourquoi il est préférable de raisonner par rapport à ses priorités au travail, pour en établir une hiérarchie. Autrement dit, au lieu de faire une liste de vos motivations en spontané, ce qui est très difficile, je vous propose de positionner votre curseur sur les différents axes opposant les motivations deux-à-deux, avec interdiction de choisir le centre (c’est-à-dire obligation de choisir le beurre ou l’argent du beurre). Ainsi, vous ferez émerger votre hiérarchie de motivations.
Voici des exemples de schématisation
Vous avez compris que vous devez mettre un curseur sur tous les axes possibles créés à partir des motivations groupées deux-à-deux. En plus des quatre exemples mentionnés ci-dessus, voici d’autres motivations au travail, pour vous donner des idées : l’équilibre de vie, l’indépendance, l’ambiance de travail… À vous de lister celles qui vous parlent, avec vos propres termes.
Un dernier conseil : faites cela comme un jeu, pourquoi pas en équipe avec un ami ou votre conjoint pour confronter vos points de vue. Mais cela risque de vous prendre un peu de temps, alors mettez-vous à l’ombre !
[1] Réédité en français en 2013 aux Éditions Eyrolles sous le titre Devenir le meilleur de soi-même – Besoins fondamentaux, motivation et personnalité.
L’auteur
Armelle Riou, ancienne élève de l’ESSEC est présidente fondatrice de Mental’O, réseau de conseil en orientation scolaire et professionnelle : www.mental-o.fr
Article précédemment publié le 22 juin 2018