Les métiers du tertiaire ont réuni plus de 2 millions d’offres d’emploi en 2023, que pouvez-vous en dire?
Le tertiaire réunit énormément de besoins. On observe aujourd’hui que le marché de l’intérim connaît un ralentissement global, mais le secteur tertiaire conserve, lui, une bonne dynamique. Et, malgré le ralentissement de l’intérim, les métiers du tertiaire se prêtent très bien à des missions de travail temporaire, comme à du recrutement direct en CDD ou CDI. Nous pratiquons tout cela dans nos agences spécialisées. Il faut rappeler que les métiers du tertiaire représentent un éventail très large de professions. Cela couvre des secteurs comme le commerce, la banque et l’assurance, le transport et la logistique, l’immobilier, les services, les métiers de bureau… Au sens large, ils désignent les métiers de services marchands et non marchands. On les retrouve ainsi dans tous les domaines d’activités. Pour mieux accompagner les candidats, nous opérons une spécialisation de nos agents, avec 150 recruteurs exclusivement dédiés aux métiers du tertiaire au sein de nos 40 agences spécialisés. Et nous avons également des pôles tertiaires au sein de nos 450 agences généralistes.
Quels sont les métiers les plus actifs en termes de recrutement ?
Nous avons identifié cinq grands domaines sous tension. Le premier, c’est celui des métiers de l’assistanat. Avec dans notre top métiers l’assistanat administratif, logistique et commercial. Ces métiers sont en mutation, avec des fiches de poste qui demandent de plus en plus d’agilité digitale, par exemple. Le deuxième volet d’expertise, c’est celui des conseillers clientèle, les téléservices. Ce sont des métiers qui peuvent être moins attractifs auprès des candidats. Il faut donc faire preuve de pédagogie et d’accompagnement. Ensuite, nous enregistrons beaucoup de demandes sur les métiers de la comptabilité et de la finance, pour lesquels on recherche des profils de plus en plus techniques et expérimentés. D’où l’importance de l’évolution des compétences des candidats et des profils juniors. Le quatrième domaine réunit les métiers de la banque, de l’assurance et de la mutuelle. Avec, là aussi, un niveau d’expertise requis important et beaucoup de turnover. Enfin, les métiers des ressources humaines, avec des postes d’assistant RH, de responsable RH, de gestionnaire de paie et dans l’ingénierie de formation. Il y a, bien sûr, d’importants volumes de recrutement sur d’autres corps de métiers, mais le plus gros se concentrent sur ces cinq domaines.
On peut donc conseiller aux candidats de se tourner vers ces trajectoires de carrière ?
Tout à fait. Ce sont des métiers très dynamiques, des métiers d’avenir qui évoluent. Une assistante administrative d’aujourd’hui fait des choses assez différentes de ce qui se faisait il y a 10 ans. Cela nécessite la mise en place de dispositifs de formation, pour mettre à jour les profils des candidats. Nous avons, par exemple, chez Adecco, la Grande école de l’alternance (GEA), lancée en 2016, qui répond à la pénurie des compétences en proposant des parcours sur mesure. Les apprenants sont rémunérés et leur formation est financée (77 % des formés étaient demandeurs d’emploi). Nous proposons des parcours pour les métiers du tertiaire, mais aussi pour ceux de l’industrie, du BTP…

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Quels sont les autres dispositifs de formation et d’emploi que vous pouvez mettre en avant ?
Parmi les dispositifs à connaître aujourd’hui, il faut citer le CDI intérimaire et le CDI apprenant. Ils donnent l’opportunité aux candidats d’actualiser et de développer leurs compétences via différentes missions, tout en ayant un contrat sécurisé et l’assurance d’un revenu. Le CDI intérimaire fête d’ailleurs ses dix ans cette année (plus de 65 000 contrats chez Adecco, dont 8 000 en 2023). C’est une formule qui semble convenir aussi bien aux candidats qu’aux entreprises. Cela booste l’employabilité : une entreprise sera rassurée par le profil d’un CDI intérimaire, qui a déjà plusieurs expériences. Et le candidat conserve la flexibilité des missions inhérente à l’intérim. Le CDI apprenant se base sur la formule du CDI intérimaire, et permet de bénéficier des avantages de ce dernier, tout en suivant un parcours de formation en alternance.
Un autre dispositif qui a de l’avenir, c’est celui de la VAE inversée, via un contrat de professionnalisation. Il permet d’accéder à une certification professionnelle, avec une formation jusqu’à 100 % en situation de travail et donc en entreprise. On voit beaucoup cette formule dans l’industrie et le BTP, mais aussi de plus en plus dans des activités tertiaires (logistique, relations clients, restauration…).