La demande de compétences en IA explose. Et la maîtrise des outils numériques compte parmi les priorités des recruteurs en termes de hard skills recherchées pour trier les profils de candidats. En effet, selon LinkedIn, 65 % des compétences seront transformées par l’IA d’ici à 2030. Et pour cause, du côté des employeurs, l’IA peut être synonyme de productivité et d’efficacité accrue, mais les entreprises font face à une pénurie de talents en la matière. Un état de fait confirmé par la dernière étude de l’agence d’emploi et de recrutement Randstad : « Comprendre la pénurie de talents : IA et équité ». Comme le souligne le rapport, 40 % de l’emploi mondial est aujourd’hui directement impacté par l’IA (remplacé ou transformé). Surtout, l’évolution technologique crée aussi de l’emploi et du recrutement : les offres ciblant des travailleurs dotés de compétences en IA ont été multipliées par cinq entre 2023 et 2024. « Une véritable explosion », selon Randstad.

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L’IA, un atout pour les candidats
En France, 42 % des travailleurs utiliseraient l’IA dans leur quotidien professionnel. Une part en progression constante depuis plusieurs années (33 % en 2023). Aussi, en parallèle de l’évolution des attentes et des besoins des entreprises, les candidats s’adaptent : le nombre de personnes mentionnant l’IA dans leurs compétences a considérablement augmenté, avec notamment une hausse de 292 % chez les jeunes travailleurs présentant moins d’un an d’expérience.
En amont de la rencontre avec les recruteurs et outre le contenu du profil, l’IA est aussi un outil pratique pour préparer ses candidatures, à commencer par la rédaction, la mise en page et l’optimisation de son CV, ainsi que pour le suivi de ses candidatures et la préparation des entretiens. « Utilisée de la bonne façon, l’IA peut être une formidable alliée, et son usage peut rapidement créer une différence entre ce qu’on appelle les early adopters, ceux qui vont y aller tout de suite avant que cela ne devienne standard, et ceux qui sont plus frileux », affirme Clair Grisolia, directrice marketing digital, expérience client et opérations talents de Randstad France.
Un accès inégal à l’IA
Toutefois, les candidats restent encore inégalement formés et familiarisés à l’IA, selon leur genre ou leur âge. Bien que, selon l’étude de Randstad, le nombre de personnes ayant reçu une proposition de formation à l’IA soit passé de 13 % en 2023 à 35 % en 2024. Première donnée soulignant l’inégal rapport à l’IA : seules 29 % des personnes mentionnant l’IA dans leur profil professionnel sont des femmes. L’explication est simple, les femmes sont nettement moins formées que les hommes aux compétences liées à l’IA, tout particulièrement sur le développement de logiciel (18 % contre 82 %) et le traitement de données IA (19 % contre 81 %). Mais aussi sur l’IA générative en général (31 % contre 69 %). De fait, un peu plus d’un tiers des femmes déclarent que leur employeur leur a donné accès à l’IA (35 %), contre 41 % pour les hommes.
En revanche, l’IA se révèle comme un vecteur d’équité et d’équilibre pour les personnes en situation de handicap. Ces dernières l’utilisent davantage pour résoudre des problèmes au travail et ainsi pallier certaines de leurs incapacités (55 % contre 39 % pour les personnes dites valides), et sont plus susceptibles de l’utiliser pour préparer une candidature (51 % contre 27 %).
En matière d’âge, les jeunes générations profitent de plus d’opportunités en matière d’IA, mais son également plus intéressés par l’impact de cette technologie. En effet, 63 % de la génération Z et 58 % des millenials estiment que l’IA facilitera leur travail. Une perception réduite à 44 % chez la génération X et à 34 % chez les baby-boomers. Mieux encore, 63 % de la génération Z et 52 % des millenials se forment et se familiarisent à l’IA en dehors du travail. Pour se doter d’autant plus d’arguments et d’éléments différenciants à faire valoir auprès des recruteurs ?