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Recherche d’emploi ou de clients : comment améliorer votre profil LinkedIn ?

A l’ère du personal branding, la présence sur les réseaux sociaux est quasi indispensable pour se faire remarquer par de potentiels recruteurs et clients ou encore se démarquer des autres candidats. Autrice du livre LinkedIn : booste ta visibilité (Vuibert), qui compile 11 tutos aussi fun que pédagogiques, Dorith Naon partage ses conseils et résume les clés pour perfectionner votre profil sur ce réseau professionnel devenu un passage obligé… ou presque !

En quoi LinkedIn est-il incontournable ?

C’est le réseau qui ouvre des opportunités à tout le monde : salariés, personnes en recherche d’emploi, travailleurs indépendants, entrepreneurs, etc. Tous peuvent tirer leur épingle du jeu, car c’est un réseau très puissant : on peut être vu par tout le monde par effet de viralité même si l’on n’est pas connecté avec toutes les personnes qui vont lire le post que l’on a publié. LinkedIn génère beaucoup d’opportunités car les gens sont accessibles, bien plus que sur les autres réseaux sociaux où ils sont sursollicités, comme sur Instagram.

De plus, il y a un véritable effet de communauté : les utilisateurs ne font pas que liker, ils commentent beaucoup. Il faut s’intéresser aux autres pour qu’ils s’intéressent à vous. Et vous serez alors démarché par des recruteurs, des entreprises ou des clients potentiels.

Les techniques d’amélioration de la visibilité sur LinkedIn diffèrent-elles selon les profils ?

Peu importe que l’on cherche des clients, un stage, un emploi salarié… Peu importe que l’on soit senior ou apprenti, il faut optimiser son profil LinkedIn pour gagner en visibilité et élargir son réseau en créant et publiant du contenu quotidien, en parlant de ses valeurs, de ses compétences. Mais il faut comprendre ce que l’on fait et ce que l’on propose pour que les portes s’ouvrent. Mettez-vous à la place de quelqu’un qui ne vous connaît pas et qui ne connaît pas votre métier.

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Quelle est la première étape de la refonte de son profil ?

C’est l’élaboration d’une bannière optimisée. Il faut faire du copywriting, c’est-à-dire l’art de (se) vendre par les mots, mâtiné de visuels. Le but est que l’on comprenne la proposition, l’offre du profil, de manière graphique. Je conseille le fond en dégradé de couleurs, très simple, et, par-dessus, une phrase pour présenter sa proposition d’offre et trois mots définissant ses compétences. En ajoutant une preuve sociale, c’est-à-dire « plus de XX clients accompagnés » ou « plus de XX années d’expérience dans tel domaine », ou bien un prix reçu, un mémoire qui a obtenu les félicitations du jury, etc. Tout ce qui peut être mis en avant pour rassurer et attirer la confiance. Pas besoin de plus, il faut juste être clair.

Que doit-on travailler ensuite ?

Le titre qui, lui aussi, doit être clair. Car derrière un intitulé de métier, il peut y avoir mille missions. Donc on doit se demander : « Quelle est ma proposition ? », « Qu’est-ce que je sais faire ? » Il faut résumer en une phrase les grandes lignes de votre métier. On peut même mettre des émojis ! Ça ne va pas rendre moins sérieux mais ça ajoute un peu de fun, ça permet de se distinguer. Je constate qu’il y a une évolution, y compris dans les posts, vers un style moins institutionnel. On casse de plus en plus les codes sur LinkedIn. Il n’y a pas que les métiers de la communication qui peuvent se permettre d’être créatifs. Professionnel n’est plus un terme forcément associé au sérieux, il faut dépoussiérer cette image. Se différencier, ça paie pour tous les types de profils et c’est encore plus facile de sortir du lot dans un milieu ou un métier qui ne sont pas spécialement créatifs. Bien sûr, si l’on est timide, on ne va pas s’afficher comme extraverti. Mais il faut construire sa marque candidat comme sont structurées les marques employeurs, en s’appuyant sur son savoir-être, sa sincérité, son authenticité.

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Que pensez-vous de la mention #OpenToWork, en vert sous la photo, destinée à faire savoir que l’on est à l’écoute de nouvelles opportunités professionnelles ?

Certains critiquent cette fonctionnalité, estimant que cela connote le profil « candidat en galère » ou « personne en train de quémander un emploi »… Je ne suis pas d’accord : je l’ai mise et j’ai quand même reçu 200 propositions de jobs.

Que peut-on écrire dans le résumé de son profil ?

C’est l’endroit où l’on décrit sa recherche d’emploi. J’avais, par exemple, indiqué : « Recherche un CDI en communication digitale, télétravail total ». Ou alors on peut y préciser ses compétences, dans l’optique de rassurer les lecteurs. Il faut montrer sa valeur ajoutée, ce que l’on peut apporter. Tout cela va permettre de savoir si l’on correspond à ce que recherche la personne qui vient voir notre profil. En effet, un travail ne se décroche pas que par des diplômes et l’expérience. La personnalité et le savoir-être sont très importants. Mon compte [qui rassemble plus de 64 000 abonnés, NDLR] a été lancé par un post que j’avais rédigé sur les tatouages en milieu professionnel : il a fait deux millions de vues. À la suite de cela, j’ai reçu 200 propositions d’emploi sans envoyer un seul CV !

couv livre linkedin Dorith Naon

Quand on envoie un CV, on l’adapte à l’entreprise visée. Qu’en est-il du profil LinkedIn ? Doit-on ratisser large et s’adresser à tous ? Ou bien cibler ?

C’est vrai que les gens ont du mal à trouver le bon ton. Or fédérer tout le monde et plaire à tous, c’est impossible. Chercher des clients ou un emploi sur LinkedIn suppose un parti pris. La spécialisation ferme des portes mais ouvre les bonnes, celles qui correspondent à nos valeurs. On peut être soi-même sur LinkedIn, sans avoir à se cacher : il n’y a pas de jugement sur ce réseau social, j’ai pu m’en rendre compte par rapport à mon propre parcours. On m’a souvent dit : « Je veux bosser avec vous pour ce que vous êtes ». C’est bien d’être original, de se distinguer, ça casse la routine des recruteurs. L’humour est une façon originale de le faire.

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D’autant plus que, dans beaucoup de métiers et de secteurs, les candidats peuvent se le permettre, ils ont le choix des postes dans un marché porteur en termes d’emploi… Mais, concrètement, en quoi consiste la création de contenu sur LinkedIn ?

Les deux règles sont la régularité et l’originalité, c’est-à-dire être authentique, pas forcément déluré. Concernant les sujets à aborder sur LinkedIn, c’est avant tout l’humain. D’abord parler de recrutement, selon plusieurs angles possibles : son expérience en tant que candidat, sa vision du recrutement, en proposant éventuellement des solutions, et son analyse de l’actualité. Les mêmes angles sont envisageables pour d’autres thèmes très porteurs car ce sont des tendances qui concernent toutes les entreprises et qui en disent long humainement sur qui l’on est : le management, le télétravail, la diversité et l’inclusion, les inégalités hommes-femmes, le congé menstruel, la place des femmes dans la tech, etc. La manière de raconter ses propres expériences permet de créer un lien puissant.

Il faut aussi en dire plus sur son offre de services, de prestations, de compétences. Le produit, c’est vous ! Parlez de vous, de vos valeurs, de votre vision. Quand vous précisez vos compétences, donnez en des preuves sociales : faites un post pour indiquer que vous avez été félicité pour telle chose, mettez en avant des faits quand vous racontez des histoires, accompagnés de captures d’écran pour le prouver par des statistiques ou des messages reçus.

Il est nécessaire de trouver un bon équilibre entre le fait de raconter les bénéfices que l’on a apportés et témoigner sa gratitude envers les autres, sinon cela paraît trop égocentrique. Mieux vaut rester humble en matière de « personal branding ».

Par exemple, pour rassurer quant à ses compétences, il ne faut pas hésiter à décrire des histoires en lien avec son métier. Ainsi, j’ai raconté que je rédigeais les SMS de rupture de ma collègue de travail, pour expliquer que l’écriture, c’est avant tout de la psychologie et de l’empathie : je cherche à comprendre ce que les gens ressentent. Le fait de dire ça a entraîné de nombreuses sollicitations de la part de clients potentiels.

Il est aussi très bénéfique d’être transparent, d’expliquer sa propre stratégie, sa manière de travailler concrètement : cela permet aux clients potentiels de se projeter, ils peuvent s’immerger dans le process et comprendre ce qui se cache derrière le titre d’un profil LinkedIn. Plus on montre son expertise, plus l’entreprise qui recherche quelque chose de précis peut se projeter.

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Y a-t-il des codes, des tendances à suivre sur LinkedIn ?

Oui et, à l’heure actuelle, ce qui fonctionne le plus, c’est l’authenticité, c’est-à-dire des posts qui sont écrits de manière à ce que le style ne soit pas dissonant quand on les lit à l’oral : il faut que ça sonne naturel. Donc on bannit les « nonobstant », les « cela » au lieu de ça, et autres termes qui font trop institutionnels, qui cassent l’humanisation à la lecture.

Autres formes de style très tendance : rédiger des phrases courtes avec des mots simples et les aérer, constituer des mini-blocs pour distinguer les idées et être plus percutant.

Sans oublier de poster une photo de soi, un selfie de préférence car c’est plus authentique. Certains peuvent trouver que c’est égocentrique, mais sur LinkedIn on cherche l’humain, la vraie vie, sans que cela soit trop léché comme sur Instagram. Le selfie permet de se connecter avec son audience, d’humaniser les liens.

Quelle est le rôle de l’algorithme dans l’optimisation de son profil ?

Certains disent qu’il ne faut pas poster tel jour ou à telle heure, mais c’est une idée reçue. Un post impactant, c’est, avant tout, un bon équilibre entre la valeur ajoutée (de la réflexion) et de l’émotion. Avec, si possible, une photo pour humaniser le contenu et le rendre plus visible sur le fil d’actualités, car sinon il peut passer inaperçu quand les lecteurs le font défiler. Il faut éviter les visuels standardisés, passe-partout, lisses et sans âme, issus de banque d’images car ils n’attirent pas l’œil, n’intéressent pas l’audience. C’est pourquoi les selfies sont largement préférables, ou bien des éléments que l’on a pris de soi. Voire des illustrations qui vont susciter la curiosité parce qu’on ne comprend pas tout de suite leur lien avec le titre et le texte…

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