Formation

Recherche du premier emploi : une bourse comme solution ?

À l’heure où le gouvernement annonce la mise en place d’un accompagnement financier pour les jeunes diplômés dans la recherche de leur premier emploi, il est intéressant de se pencher sur la question des difficultés qu’ont justement ces jeunes pour accéder au marché du travail et sur les solutions, autres que financières, qui pourraient favoriser l’emploi de cette catégorie. Par Julien Barrois, directeur exécutif senior chez Page Personnel.

 

Accompagnement financier dans la recherche du premier emploi

Dans le cadre du projet de loi Travail de Myriam El Khomri, une réflexion s’est engagée sur la possible prolongation de 2 à 6 mois après la fin des études de la bourse universitaire (jusqu’à 530 euros/ mois). L’idée de ce financement, annoncé officiellement le 11 avril par Manuel Valls, est de permettre aux jeunes diplômés de se consacrer à leur recherche d’emploi au sortir de leur formation. La réflexion initiale partait du constat que de nombreux jeunes, devant subvenir à leurs besoins mais ne trouvant pas assez rapidement de premier poste, étaient dans l’obligation de prendre des emplois “alimentaires” pouvant impacter négativement leurs chances d’accéder à un emploi durable en adéquation avec leur profil (moins de temps pour les recherches, absence de développement de compétences clés, …). Les discussions portaient également sur une “aide à la recherche du premier emploi”, accordée sous réserve d’une inscription à Pôle emploi.
Si la mise en œuvre de telles actions semble intéressante, elle pose la question de l’accompagnement pur et simple vers l’emploi. La dernière étude réalisée par Page Personnel portant sur les diplômés de Bac + 2 à Bac + 5 souligne le manque d’accompagnement des étudiants par les écoles et universités. 86 % de ces jeunes diplômés déclaraient ainsi regretter de ne pas être accompagnés dans leurs recherches. C’est notamment pour combler ce déficit que de nombreux acteurs de l’emploi, dont PageGroup, interviennent de plus en plus régulièrement au sein des écoles pour des ateliers de rédaction de CV et séances de coaching pour l’entretien d’embauche.

 

Les jeunes diplômés ont de la ressource

À contre-courant des idées-reçues, il ressort de cette même étude un profil des jeunes diplômés qui pousse à plus d’optimisme. Les jeunes sont en effet plus réalistes, débrouillards et flexibles que l’on veut bien les dépeindre. Ainsi 55 % d’entre eux considèrent que le type de contrat de travail ne constitue plus un élément essentiel : ils privilégient l’intérêt du poste (58 %) ou le fait de pouvoir commencer à travailler rapidement (42 %). Conscients des réalités du marché, ils n’hésitent plus à étendre leurs recherches aux contrats en CDD ou intérim : près de la moitié des répondants en poste ont été embauchés en CDD ou intérim. Principale préoccupation des jeunes aujourd’hui : entrer rapidement dans l’emploi et se forger une première expérience professionnelle, souvent indispensable pour accéder à des postes pérennes.

Privilégier l’adaptation des formations aux attentes du marché

Nous le constatons au quotidien : pour intégrer un poste, il faut avoir le CV et la formation qui conviennent, avoir le profil-type. Le marché français et la culture qui va avec laissent assez peu de latitude sur ces points. À l’heure où de nombreux emplois restent non pourvus, où certaines filières n’offrant plus de débouchés continuent d’accueillir des hordes d’étudiants chaque année, ce sujet pose la question (malheureusement récurrente) de l’adéquation entre les besoins des entreprises (pour relancer l’emploi et l’économie) et la formation. La France manque d’ingénieurs, d’informaticiens, de techniciens en tout genre tout autant que de comptables ou d’infirmiers. Pour remédier à la question du chômage en France, il serait peut-être bon de penser enfin offre et demande.

Ajouter un commentaire

Votre adresse IP ne sera pas collectée Vous pouvez renseigner votre prénom ou votre pseudo si vous êtes un humain. (Votre commentaire sera soumis à une modération)