Reconversion: de la coiffure à la gestion de paie

Après 10 ans d’activité en tant que coiffeuse, Manon Marie a décidé de changer de vie il y a cinq ans. Une formation d’assistante de gestion et une reconversion réussie plus tard, la voici gestionnaire de paie pour un groupe du BTP.

À tout juste 30 ans, notre reconvertie a déjà une longue expérience du marché du travail. Dès ses 15 ans, à la sortie de ses années collégiennes, Manon Marie se lance dans un CAP coiffure. Son diplôme en poche, elle entame sa carrière de coiffeuse, qui durera jusqu’à ses 25 ans. Après quelques années de métier, la passion et l’envie n’y sont plus. « J’ai décidé de tout arrêter parce que le métier ne m’intéressait plus, j’en avais assez, explique l’intéressée, la coiffure est un beau métier qui me plaisait à l’origine, mais c’était très dur. Les horaires sont souvent longs, du lundi au samedi et de 9h à 20h. Et vous travaillez debout toute la journée, avec les bras en l’air et en devant assurer en permanence les relations avec les clients. Cela peut devenir pénible et fatiguant« . Après avoir quitté la Normandie pour la région parisienne et malgré avoir décroché un nouveau poste de coiffeuse dans la capitale, Manon Marie est décidée : elle veut changer d’air. Du jour au lendemain, à 25 ans, elle lâche donc la coiffure, et se laisse le temps de trouver sa voie de reconversion.

Une formation pour se lancer

Avant d’entamer son parcours vers son métier actuel, l’ex-coiffeuse trouve un poste temporaire d’assistante d’éducation au sein d’un collège, « le temps de me retourner« , explique-t-elle. Après un passage par la case Pôle emploi et un bilan de compétences, elle se dirige vers la gestion et la comptabilité. Un choix plutôt logique selon la jeune femme : « En revenant sur mon parcours et en faisant le bilan de mes diplômes en coiffure, il est apparu que j’avais déjà suivi des cours de comptabilité et d’environnement juridique. Cette reconversion est donc arrivée naturellement sur le tapis parce que c’est quelque chose qui se rapprochait de sujets que j’avais déjà appréhendés« .

La voie est choisie, reste désormais à l’emprunter au mieux. Et c’est seule que Manon Marie déniche le moyen de sa reconversion : une formation d’assistante de gestion dispensée par l’Ifocop, organisme de formation professionnelle spécialisé en alternance et reconversion, qui promet un taux de retour à l’emploi de 89 %. Une formation qu’elle finance grâce à son compte personnel de formation et suit d’octobre 2019 à juin 2020, au rythme de quatre mois de cours en présentiel suivis de quatre mois de stage en entreprise. « Je me suis inscrite, j’ai passé un entretien d’admission et c’était parti ! J’ai adoré cette formation et le suivi des formateurs« , résume la reconvertie.

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Nouveau poste, nouvelle vie

L’entreprise au sein de laquelle Manon Marie effectue son stage l’embauche en CDI dès la fin de son contrat, en juin 2020. C’est donc dans le bâtiment, au sein du groupe Louange, spécialiste de la logistique du BTP et expert en lot 00, qu’elle commence sa nouvelle vie professionnelle. Pendant six mois, elle exerce son rôle d’assistante de gestion, avant une évolution inattendue : « une collègue gestionnaire de paie est malheureusement tombée malade et on m’a demandé de la remplacer pendant son absence. J’ai relevé le défi et, comme l’entreprise a bien grandi, un nouveau poste a été créé et nous travaillons désormais à deux sur cette fonction« . Si sa formation s’est limitée à la gestion et à la comptabilité, elle apprend le reste des rouages de la gestion de paie par la pratique et s’en accommode très vite. « Parmi mes missions, j’ai une partie administration du personnel qui consiste à gérer les arrivées et les départs des salariés. Il y a aussi une mission plus sociale au contact des salariés, notamment pour aider les travailleurs sur les chantiers qui parfois ne parlent pas bien français. Et bien sûr la partie sur la paie, où je gère les bulletins de salaires et les différentes variables« , détaille la gestionnaire de paie.

Désormais bien lancée et heureuse dans son métier, Manon Marie se réjouit de son choix : « Mes missions actuelles me conviennent mieux, je suis plus sereine. Malgré les incertitudes qui peuvent accompagner la décision de lâcher son emploi et son secteur, je conseille à tout le monde de suivre son instinct et de franchir le cap de la reconversion si l’envie est là et qu’on ne se sent plus bien au travail. Il faut foncer et être prêt à changer. »