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Reconversion de l’informatique à la fromagerie : « J’avais perdu l’étincelle »

Gilles Thierry, quadragénaire, est devenu franchisé du réseau Laiterie Gilbert dans sa région d’origine, l’Île-de-France. Ouverte depuis près d’un an, sa fromagerie lui apporte le lien social et l’épanouissement professionnel qu’il espérait. Découvrez son parcours et son témoignage.

Troquer les touches du clavier d’ordinateur pour un métier de bouche : tel est le pari réussi de Gilles Thierry, quadragénaire francilien qui a inauguré, en septembre 2022, sa fromagerie à Brétigny-sur-Orge dans l’Essonne, au sud de Paris. Titulaire d’un BTS informatique de gestion, il a passé vingt ans dans le secteur, comme gestionnaire de projets et administrateur de systèmes et réseaux, que ce soit dans l’industrie, la publicité, une coopérative agricole ou la distribution d’articles de sport. Comme beaucoup, avec la pandémie, il s’est posé des questions existentielles : « Suis-je bien dans mon travail ? Je l’ai aimé pendant longtemps, mais j’avais perdu l’étincelle, l’intérêt. Je voulais plus de sens et de concret. Sans idée précise pour ma reconversion, je cherchais un projet en adéquation avec mon profil de curieux, gourmand et épicurien. J’ai regardé une émission télé qui racontait que la fromagerie était en quête de candidats. »

S’appuyer sur un réseau de franchise

Il se renseigne pour savoir s’il existe une franchise dans ce secteur et découvre le réseau Laiterie Gilbert. « Plutôt que me lancer en indépendant, je préférais opter pour un statut de franchisé, plus serein, explique ce père de deux enfants. En effet, quitte à bifurquer, autant être bien formé et choisir un concept qui fonctionne. » Il se documente sur les éventuelles royalties à donner : « Il n’y a pas de pourcentage du chiffre d’affaires à reverser à la Laiterie Gilbert. Mais j’avais 30 000 euros hors taxe de droits d’entrée et une chambre froide à acheter. Mon apport financier personnel représentait 30 % de l’investissement total, soit 105 000 euros. Heureusement que mon épouse a un poste confortable. » Gilles Thierry négocie une rupture conventionnelle et, grâce au statut de créateur d’entreprise proposé par Pôle emploi, peut se lancer en percevant des allocations chômage.

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« Mes indemnités de départ n’étaient pas très élevées à cause de mon ancienneté limitée, précise-t-il. J’ai perdu presque 30 % de mes revenus et je ne me paie toujours pas. Néanmoins, le démarrage est bon, je suis bien au-dessus de mon prévisionnel. Depuis début décembre 2022, j’ai donc pu embaucher ma sœur à plein temps pour m’aider, alors que je ne l’avais pas envisagé avant un an et demi. On s’entend bien, on est proches et elle n’est pas novice car elle a exercé pendant trente ans dans la restauration et le commerce. » Le plus long dans la réorientation professionnelle de Gilles Thierry a été de trouver le local. « C’est un vrai combat si l’on n’a pas un apport conséquent, insiste-t-il. J’ai mis huit mois à dénicher la pépite en plein centre-ville, à proximité d’autres commerçants et de places de parking mais sans concurrence d’un charcutier ou d’un fromager, à part les jours de marché. Il s’agissait d’un bureau d’assurance et j’ai passé l’été dernier à effectuer les travaux, le franchiseur me laissant toute liberté pour la décoration. »

La joie des échanges

En revanche, son contrat de cinq ans implique un approvisionnement exclusif auprès de l’enseigne : « C’est gagnant-gagnant car cela me facilite la vie d’avoir à piocher dans son catalogue avec plus de 600 références et de me faire livrer chaque semaine. Aujourd’hui, dans ma gamme, j’ai environ 160 fromages, mais aussi des variétés de charcuterie et des produits d’épicerie fine. Sur ces derniers, j’ai plus de marge de manœuvre dans le sourcing et je m’adapte à la demande de mes clients. » Il adore échanger et apprendre d’eux, même s’il avait déjà des connaissances personnelles. Et qu’il a été formé à Grenoble, ville d’origine de ce réseau de 50 boutiques : il est resté en immersion dans un magasin pendant une dizaine de jours pour apprendre, notamment, la coupe et la présentation. « Cet accompagnement était rassurant, souligne le néo-commerçant. J‘ai, par ailleurs, rencontré les quelques franchisés installés en région parisienne : ils m’ont donné de bons conseils. La force du réseau aide à mieux démarrer. »

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Désormais, le lien social se crée aussi avec sa clientèle, en particulier les personnes âgées : « J’aime ce contact presque quotidien et la possibilité d’offrir du plaisir. Je me sens à ma place et épanoui. » Si son précédent métier l’a aidé pour la gestion de projet mais aussi l’informatisation des stocks et de la comptabilité ou encore pour les réseaux sociaux, les horaires n’ont plus rien à voir. « Je travaille au moins six jours par semaine, car je ferme le magasin le lundi, mais je dois faire de l’administratif, indique-t-il. Je pensais que ce serait plus fatigant, or j’ai trouvé mon rythme assez vite. Je ne suis plus assis en permanence sur une chaise, mais debout toute la journée. Pourtant, je n’ai aucun regret et je ne voudrais pas revenir en arrière. » Prochaine étape : la création de son propre site Internet pour développer les commandes en ligne. Le clavier et la souris peuvent encore servir !

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