On a souvent l’image d’Épinal du salarié malheureux qui, presque du jour au lendemain, pose sa démission, quitte son entreprise et part vivre sur une île paradisiaque ou faire pousser des laitues à la campagne (#aurevoir, au revoir président…). Exit ces raccourcis ! Dans la vraie vie, les choses sont infiniment plus compliquées. Une constante néanmoins : une fois reconverti, notre perception du changement se modifie.
Il n’est pas rare, en effet, de ne même pas concevoir le fait de se reconvertir lorsque l’on est en poste, peu heureux, mais pas totalement malheureux non plus. On se contente de cette espèce de “confort inconfortable” sans oser songer à mieux, ou à différent. On se sent parfois piégé dans une v(o)ie qui ne nous convient plus. Pour autant, envisager d’en changer nous semble relever de l’impossible (ou de l’inconscience…).

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On a peur, on n’ose pas, on se dit que c’est réservé aux autres (aux plus chanceux, aux plus courageux, aux mieux nés, etc.), que c’est bien sur le papier, dans les belles histoires ou dans les blogs… bref, pas pour soi. Et, pourtant, une fois le processus lancé et la nouvelle voie trouvée, nous, accompagnateurs en bilan de carrière, constatons une tendance particulièrement intéressante à analyser : la peur s’en va. Les barrières tombent. La porte s’ouvre. Tout devient possible. On se découvre motivé comme jamais, excité d’aller travailler, enthousiaste, mais surtout à l’aise avec le changement ! Là où il était auparavant inconcevable de s’imaginer, vous vous voyez tout à coup avoir mille et une vies, exercer plusieurs métiers, en changer ou cumuler. Comme si le changement entraînait le changement…
Les limites se déplacent, les verrous sautent, les frontières s’atténuent. L’envie de se former et d’apprendre devient (souvent) récurrente. Vous vous autorisez à rêver, à envisager un futur professionnel aussi dense qu’intense, à vous concevoir dans différentes postures, différents rôles professionnels. La montagne du changement devient une colline beaucoup plus facile à franchir. Sans ériger la reconversion en modèle de vie (car attention, l’herbe n’est pas toujours plus verte ailleurs), il faut lui reconnaître le mérite d’abattre nos cloisons intérieures !