Reconversion

Reconversion : ouvrir une chambre d’hôtes, du rêve à la réalité !

De retour de vacances vous trotte peut-être dans la tête l’envie de tout plaquer pour ouvrir des chambres d’hôtes ou encore un gîte. Une idée de reconversion qui, si elle est attrayante, ne doit pas non plus tourner au fantasme déconnecté de toute réalité. Découvrez le témoignage et les conseils de Margaux Languignon, trentenaire qui a ouvert sa maison d’hôtes, La Levrière, en Normandie, il y a maintenant 6 ans (1). Comme le montre son partage d’expérience, plus qu’un changement de job, il s’agit d’une nouvelle vie !

« Avec mon mari David, cela faisait un moment que nous parlions de quitter Paris et de réinventer nos vies professionnelles. Nous avions envie d’un projet commun, de changer de cadre mais aussi de rythme de vie. Alors que nous cherchions à déménager en Normandie, nous avons eu le coup de cœur pour cette maison : les anciens propriétaires y tenaient des chambres d’hôtes. Il y avait donc déjà une clientèle. Nos premiers vacanciers sont arrivés 15 jours après notre emménagement, il s’agissait d’habitués, ils connaissaient mieux la maison que nous, c’était amusant comme situation ! Et ils continuent d’ailleurs de venir tous les ans ce qui a créé un lien particulier entre nous.

Un démarrage progressif

Nous avons démarré notre activité en passant par Airbnb et en continuant nos jobs respectifs. Un peu comme un side project pendant les week-ends et les vacances. C’était une manière de tester cette activité, qui était nouvelle pour nous, sans tout plaquer. Cela nous a permis de voir que cela nous plaisait, et qu’on avait envie d’aller plus loin dans notre démarche. La maison est pour nous un vrai cocon, un petit havre de paix, un espace au vert où se ressourcer et ralentir. Nous sommes ravis de partager cela avec nos invités : nous avons aménagé un potager, nous avons des poules, nous proposons non seulement le petit-déjeuner fait-maison mais aussi la table d’hôte…

Poser des limites

Au départ, on s’est mis beaucoup de pression. On était porté par un élan incroyable, mais, avec le recul, on ne s’est pas assez reposé et ménagé. On s’est également rendu compte que c’était un métier en soi, qu’on ne pourrait pas continuer nos jobs en parallèle très longtemps. C’est un vrai projet de vie qui, s’il est riche humainement, prend vraiment de l’énergie. Et l’énergie n’est pas infinie ! On a donc décidé, pour tenir sur la durée et pour garder du plaisir à travailler au quotidien, de prendre une aide ménagère. Il faut aussi être conscient que la frontière entre la vie perso et la vie pro est quasi inexistante quand on tient une maison d’hôtes. Je pars en vacances avec mon carnet de réservation ! Il est difficile de vraiment couper. Mais on apprend aussi au fil des années : on pose, par exemple, désormais, nos congés avant d’ouvrir les réservations pour les bloquer quoi qu’il arrive. On a aussi réduit la table d’hôte à un nombre de soirs maximum par semaine. Il est indispensable de se poser un cadre, des règles et des limites. Sinon, on ne s’arrêterait jamais ! Il existe également des groupes d’entraide sur les réseaux sociaux. Cela fait du bien de partager ses difficultés, de lire les conseils ou les anecdotes des uns et des autres.

Des rencontres enrichissantes

Ce qui me plaît le plus aujourd’hui ? Les relations humaines que cette activité permet. On rencontre des gens que l’on ne croiserait pas autrement. On partage des moments de vie, on voit les enfants grandir, certains nous racontent leurs histoires, d’autres viennent chez nous pour recharger les batteries. Par contre, ne pensez pas travailler moins en ouvrant une maison d’hôte ! C’est une fausse croyance. On travaille différemment, mais on travaille ! Et beaucoup. Ce n’est pas comme de recevoir des copains chez soi ou de peaufiner sa décoration pour le plaisir. C’est un vrai métier auquel il est nécessaire de se former. Il y a tant de choses à faire : l’aménagement intérieur et extérieur, le bricolage, le contact avec les hôtes, la cuisine, le ménage, la comptabilité, le site Web, les réseaux sociaux… J’ai de mon côté suivi une formation en marketing qui m’a permis de prendre du recul. J’ai aussi écouté pas mal de podcasts avec des témoignages de personnes qui s’étaient lancées dans l’aventure. Et puis mener ce projet à deux est un vrai plus, on est très complémentaires. On l’a trouvé notre projet commun, et on l’adore ! »

(1) Plus d’infos : www.lalevriere.com et sur instagram @lalevriere 

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