La plateforme de recrutement Indeed vient de publier un sondage qui montre que le fait d’interrompre un process de recrutement sans donner aucune nouvelle est en train de se développer, du côté des candidats mais aussi chez les employeurs. Décryptage d’une pratique risquée pour les deux parties en termes d’image et de réputation…
Le moteur de recherche d’emploi Indeed a interrogé, en juin dernier, un échantillon d’environ 1 200 salariés français chercheurs d’emploi ou recruteurs sur le ghosting, qui consiste à couper court à un processus d’embauche en ne donnant plus aucune nouvelle. Une pratique qui se retrouve parmi les employeurs comme chez les personnes postulant à une offre.
Et elle semble d’ailleurs équitablement répartie avec, de chaque côté, la même proportion constatée : 57 % des deux parties prenantes ont déjà « ghosté » leur interlocuteur, sans prendre soin d’expliquer les raisons poussant à ne pas poursuivre les échanges.
Selon le sondage, « 55 % des candidats déclarent avoir déjà ghosté un recruteur car celui-ci ne répondait pas à certaines questions qui leur tenaient à cœur, comme le montant de la rémunération ou le rythme de télétravail accordé au sein de l’entreprise. »
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Eric Gras, spécialiste du marché de l’emploi chez Indeed en France, analyse ce phénomène : « Le fait que 57 % des chercheurs d’emploi aient déjà choisi de ghoster leur interlocuteur – ce qui représente traditionnellement le summum de l’impolitesse – montre que les candidats craignent nettement moins qu’avant les potentielles conséquences négatives d’un tel comportement. Pourtant, le ghosting reste très impoli et non professionnel, et peut dans certains cas marquer durablement le recruteur. Ghoster, c’est en quelque sorte faire le pari de ne jamais recroiser son interlocuteur, ce qui est loin d’être certain ! Le « savoir-être » et les « soft skills » ayant une importance considérable dans le recrutement, nous alertons les chercheurs d’emploi sur le potentiel impact du ghosting sur leur carrière, même dans un marché de l’emploi qui leur est actuellement très favorable. »
Réputation et marque employeur
Il en va de même pour la réputation des recruteurs, souligne Eric Gras : « Cette étude révèle également que 39 % des chercheurs d’emploi ont déjà partagé une mauvaise expérience de recrutement sur les réseaux sociaux. » Et d’ajouter : « Tout comme les chercheurs d’emploi, les recruteurs prennent des risques en interrompant brutalement la communication avec les candidats à un poste. Ils compromettent non seulement la façon dont ils sont perçus, mais ternissent également l’image et la marque employeur de leur entreprise, ce qui a des conséquences potentiellement néfastes. »
Ainsi, il est indispensable de ne pas céder à la facilité, des deux côtés du process de recrutement…