Devenir vendeur à domicile est une manière de se réinventer à la suite de la perte d’un emploi, ou bien dans l’optique d’une reconversion professionnelle, voire d’un retour au travail, après un congé maternité par exemple. En effet, chacun peut exercer à son rythme, à temps plein ou partiel. Ce qui permet, notamment, de bénéficier d’un complément de revenu en plus d’une activité principale. Un atout non négligeable en cette période inflationniste où le maintien du pouvoir d’achat est un enjeu quotidien…
Tupperware est la marque phare de la vente directe. Or cet emblème du commerce à domicile est au bord de la faillite. Mais les mauvais résultats financiers présentés aux Etats-Unis en début d’année ne sont pas la preuve que toute la filière souffre, assure Frédéric Billon, nouveau délégué général de la Fédération de la vente directe (FVD) : « Je ne suis pas étonné par les difficultés de Tupperware car depuis dix ans, la société peine à proposer des produits adaptés à la réalité du marché. » S’il reconnaît qu’en France, le secteur a vu son chiffre d’affaires baisser de 5 % entre 2021 et 2022 pour atteindre 4,5 milliards d’euros, Frédéric Billon note une progression au premier trimestre 2023. Pas d’inquiétude, donc pour le troisième mode de distribution de produits et de services, derrière la vente de détail en magasin et l’e-commerce en ligne.
La vente à domicile se déroule au plus près des consommateurs, bien souvent chez eux, sans intermédiaire. Elle recouvre principalement ses domaines classiques de prédilection tels que la cuisine, le bien-être et la diététique, le textile et la mode, les cosmétiques, l’entretien ménager, la décoration et les loisirs créatifs, etc. Un peu à part, figure l’habitat, à travers les activités de « rénovation, entretien et équipements de la maison » (REEM) comme les alarmes, panneaux solaires, fenêtres, isolation : cela concerne environ 250 000 salariés dont 80 % d’hommes. Une spécificité puisque, traditionnellement, la vente directe est surtout exercée par des femmes, sous le statut particulier de vendeur à domicile indépendant, créé en 1993, et très souvent à temps partiel.
Un potentiel de 300 000 postes à pourvoir
Au total, tous secteurs confondus, la vente directe compte 710 000 actifs et elle recrute en permanence. « Nous avons évalué les besoins à plus de 300 000 personnes, précise Frédéric Billon. La plupart des entreprises de vente directe embauchent à tous les niveaux : des vendeurs de terrain à l’encadrement en passant par les fonctions support, par exemple l’administratif. » Le délégué général de la FVD ajoute que c’est un bon tremplin pour se lancer dans l’entrepreneuriat en créant son propre réseau : « La vente directe, c’est rentable ! On peut contrôler et minimiser les coûts mais aussi avoir plus de marge car le consommateur est moins tenté de comparer les prix et il fait confiance aux conseillers qui lui présentent le produit en écoutant ses besoins. D’ailleurs, le premier vendeur, c’est le créateur de la marque, qui va former sa force de vente. Les fondamentaux sont l’intérêt porté à l’humain, la proximité et le conseil des clients. Ensuite, le nombre de secteurs possibles est très importants et certains sont même encore peu exploités, à tort me semble-t-il… Par exemple dans les nouvelles technologies, comme la domotique. Ou bien les services, avec notamment l’univers du voyage qui a retrouvé un vrai potentiel. »
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En effet, la pandémie et ses confinements successifs ont été surmontés et ont même permis à la vente directe de se moderniser. Cette dernière a opéré sa transition numérique, proposant de nouveaux outils digitaux et des formations adaptées. Ce qui permet d’adopter une approche multicanal, combinant rencontres en présentiel, e-shop, démonstrations en visioconférence, liens via les réseaux sociaux, catalogues en ligne, showrooms virtuels, paiements à distance, etc. Grâce à cette agilité, la vente directe a réussi à se réinventer. Mais les experts et les professionnels du secteur mettent en garde : si les réseaux sociaux et les moyens pour communiquer en distanciel sont devenus incontournables et constituent de belles vitrines virtuelles, ce n’est pas la panacée. Planifier très régulièrement des publications, développer et entretenir sa communauté prend beaucoup de temps et cet investissement ne se transforme pas forcément en ventes et donc en chiffre d’affaires. Rien ne vaut le contact humain, la convivialité et la proximité, en particulier pour fidéliser sa clientèle. C’est la base du métier !
Retrouvez l’intégralité de notre dossier sur la vente directe, témoignages et conseils à l’appui pour vous lancer, dans le numéro 273 du magazine Rebondir.