Entreprendre

Se mettre à son compte : les clés pour réussir… et durer!

Être son propre patron, travailler quand on veut, et idéalement, avec qui on veut… Se mettre à son compte et ouvrir son entreprise peut faire autant rêver que susciter de nombreuses craintes. Voici des conseils d’experts et témoignages d’entrepreneurs pour débuter et faire perdurer votre activité en tant qu’indépendant.

Les bonnes questions à se poser avant de se lancer

À la mode, aujourd’hui facilité, l’entrepreneuriat séduit de plus en plus, face au salariat qui peine parfois à répondre aux quêtes de sens et de liberté. “Mais certains s’y lancent plus par défaut que par réelle envie, estime Marjorie Llombart, coach d’entrepreneures et auteure de 180° reconversion, réussir le virage de l’entrepreneuriat (Vuibert). Si le seul moteur pour devenir entrepreneur est qu’on ne veut plus rendre de comptes car les choses se sont mal passées avec notre ancien manager, cela ne va pas suffire.” D’où l’importance de s’interroger sur ses véritables motivations avant de se lancer. “Qu’est-ce qu’on vient chercher dans le freelancing, dans ce quotidien, quelles sont nos attentes ?, interroge Alexis Minchella, fondateur du podcast et du média Tribu Indé et auteur de Freelance : l’aventure dont vous êtes le héros (Eyrolles).

Le risque à se passer de cette réflexion? Être rapidement déçu. À ce stade, un accompagnement (par un coach, un bilan de compétences…) peut aider à faire émerger son projet professionnel. Une bonne question à se poser pour Alexis Minchella : Quelles sont vos compétences rares et utiles ? Une compétence rare est difficile à maîtriser à bon niveau. Une compétence utile a une valeur sur le marché.

Surmonter ses peurs

Si l’entrepreneuriat attire, il attise aussi de nombreuses craintes. Peur de l’inconnu, de la solitude, de ne pas y arriver, de manquer d’argent“C’est normal d’avoir peur, rassure Marjorie Llombart. Il ne faut pas attendre que tout soit parfait pour y aller, mais se sentir suffisamment prêt. Si une idée nous attire, nous motive, qu’on y pense tout le temps, c’est le signe qu’il est temps d’agir. Mieux vaut une action imparfaite qu’une parfaite inaction.” Parmi les filets de sécurité : avoir un matelas financier, qui permet de fixer ses objectifs plus sereinement et avoir réalisé une solide étude de marché.

“Il s’agit de poser des hypothèses, de cartographier son réseau actuel : qui pourrait être mon client ou me connecter à des clients ?, explique Alexis Minchella. Et de se confronter au marché le plus tôt possible. Mieux vaut éviter d’attendre six mois pour se rendre compte que ce n’est pas le cas.” Même son de cloche chez Marjorie Llombart : On n’a pas besoin d’une carte de visite ou d’un joli logo pour trouver ses premiers clients, ils sont souvent dans son réseau existant. En revanche, on a besoin de travailler son positionnement, sa cible, de créer une première offre qui va évoluer par la suite.”

Apprendre à gérer son entreprise

Être à son compte, c’est avant tout gérer sa petite entreprise et donc les parties commerciale, marketing, administrative. Beaucoup d’indépendants n’ont jamais appris à gérer la partie business, avance Alexis Minchella. Comment je me positionne, comment je structure mon offre, gérer un projet… Être capable de vendre ses services et le faire savoir, c’est 50 % de l’équation. Il faut se former le plus tôt possible sur cette partie business.” Trouver ses clients, les fidéliser, obtenir des recommandations… Le nerf de la guerre pour tout entrepreneur.

Laurence, traductrice audiovisuelle, est freelance depuis trente ans. Elle se souvient de ses débuts : Il faut toujours faire ses preuves, démarcher, envoyer des messages de prospection, relancer… Ça marche une fois sur 20, il faut être persévérant. Au bout d’un moment, on acquiert des clients, ils nous rappellent régulièrement, d’autres demandent à travailler avec nous car ils ont aimé notre travail, c’est gratifiant.” Ce qui a manqué à Laurence à ses débuts ? Des conseils pour fixer ses tarifs, le plus difficile selon elle. De nombreux réseaux au niveau national et local, des groupes d’entraide en ligne ou encore des collectifs de freelances permettent aux entrepreneurs de trouver aide et conseils quelle que soit leur problématique.

Vaincre les difficultés

La vie d’entrepreneur est ponctuée de périodes de doute et de difficultés, par exemple s’agissant du casse-tête du choix du statut. “Facile à mettre en place, sans coûts ni risques, la microentreprise peut permettre de démarrer, mais n’est pas toujours le statut le plus avantageux, notamment si on a des frais, un local, etc. », détaille Marjorie Llombart. Microentreprise, SASU, SARL, portage salarial… Comment choisir le bon statut ? Chaque situation étant unique, le mieux est de se faire accompagner d’un expert-comptable ou d’un avocat fiscaliste qui saura vous conseiller la meilleure option.

Autre difficulté que rencontrent de nombreux entrepreneurs: l’équilibre ténu entre vie personnelle et vie professionnelle. “Freelance, plus vous travaillez, plus vous gagnez d’argent, raconte Alexis Minchella. L’écueil, c’est qu’on peut vite se faire happer et passer ses journées et ses week-ends à travailler, notamment sur tous les à-côtés qui ne sont pas facturés : le marketing, la relation clients, la prospection.” Alexis a lui-même mis en place des stratégies pour mieux s’organiser, à commencer par une routine: il consacre ses matinées à travailler sur la production de contenus, sans répondre à aucun appel, sans être dérangé. Il établit aussi des plans à 90 jours : “Chaque année, je me fixe trois objectifs maximum, dont un de chiffre d’affaires. Et chaque trimestre, je me fixe trois objectifs en lien avec ces objectifs annuels : cela me permet de déterminer les petits pas à faire chaque semaine pour me rapprocher de ces objectifs.

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