Emploi

Se reconvertir dans les métiers de la santé

La liste des professions de la santé est longue : infirmiers, aides-soignants, pharmaciens, assistants dentaires, orthoptistes, kinésithérapeutes… Autant de possibilités de carrière dans cette voie porteuse, notamment pour les profils en quête de reconversion.

Avec la pandémie, les métiers de la santé ont largement été sur le devant de la scène. Quelques mois plus tard, ils le sont toujours, pour d’autres (heureuses) raisons : ces métiers recrutent ! En 2022, la Dares affirmait, dans son « Panorama des métiers en 2030« , que les fonctions d’infirmiers sages-femmes et d’aides-soignants font partie des métiers les plus en expansion entre 2019 et 2030, avec une hausse de 18 % pour les premiers et de 15 % pour les seconds. « Avec 370 000 postes créés entre 2019 et 2030, médecins, infirmiers, aides à domicile et aides-soignants seraient parmi les métiers les plus créateurs d’emplois« , indique la Dares dans son rapport. Par ailleurs, elle prévoit que les professions paramédicales, dont font notamment partie les opticiens, les psychologues, les techniciens de laboratoire d’analyses médicales ou les kinésithérapeutes, créeraient 40 000 emplois supplémentaires d’ici 2030.

L’impact de la pandémie

« Nous le remarquons dans nos formations depuis la crise sanitaire, celle-ci a sensibilisé bon nombre de gens aux problématiques du secteur de la santé en général, parfois même aux questions de la fin de vie et de l’accompagnement des personnes âgées. Et cela a donné envie à de nombreux actifs de rejoindre ce secteur, que ce soit au contact des personnes sur le terrain ou en dirigeant des établissements« , renchérit Sandra Bertezene, professeure du Cnam, titulaire de la chaire de Gestion des services de santé et directrice de l’équipe santé et solidarité. Cette dernière insiste sur un point : le secteur de la santé est accessible à tous les profils et tous les niveaux d’études. Certains peuvent même se lancer ensuite dans un doctorat pour peaufiner leurs compétences techniques et se spécialiser, pourquoi pas, en sciences de l’infirmière par exemple.

Un nouveau regard

Aussi, le milieu de la santé s’ouvre à ceux qui souhaitent se reconvertir. « Le secteur attire des professionnels aux parcours qui sortent des sentiers battus. Certains sont issus de la banque, d’autres ont travaillé dans le marketing, poursuit Sandra Bertezene. Ce sont des profils très intéressants car ils connaissent déjà le monde du travail, mais peuvent apporter un œil neuf. Cela favorise la créativité, le partage des compétences, voire cela permet la combinaison de tous ces plus pour imaginer la gestion ou le management d’un établissement différemment, ou pour penser autrement l’accompagnement de publics fragiles, etc.« 

Des initiatives pour améliorer la qualité de vie au travail

Yann Pilatre est directeur général du Pavillon de la Mutualité, qui rassemble 50 services de soins et d’accompagnement à travers différents établissements. Le propos du dirigeant quant à l’attrait du métier est plus nuancé : « Ce sont des métiers à vocation, on ne vient pas vers eux par hasard : c’est quelque chose qui se réfléchit. Ils sont des métiers très exigeants et très impactants en termes de vie personnelle. » Toutefois, il en convient : ce secteur est propice aux évolutions de carrière. « Certains collaborateurs commenceront comme agent de service hospitalier, ou ASH, pour ensuite passer des concours et devenir aides-soignants, voire infirmiers. C’est le grand point positif de ce secteur : une personne qui a envie de progresser le pourra. » Les formations tout au long de la vie professionnelle et les perspectives d’évolution de carrière font partie des adaptations du secteur de la santé aux demandes des potentiels candidats. « Pour faire face à la pénurie de candidats, nous travaillons sur la qualité de vie au travail, sur des plannings, sur tout ce qui permet de changer la manière de travailler, qui est désormais différente de celle qu’on a connue il y a quelques années, » assure Yann Pilatre.

Pour Arnaud Corbière, fondateur de Med & Jobs, une application qui met en relation structures de la santé et candidats, la santé reste un secteur compliqué mais passionnant ! Et qui tient à lutter tant bien que mal contre le turn-over : « Sont mis en avant l’attractivité en termes de salaire et le fait que les structures se professionnalisent, souligne-t-il. Par exemple, des pharmacies se regroupent pour devenir des organisations plus grandes, avec davantage de personnel. De la même manière que les libéraux des cabinets dentaires ou médicaux se regroupent, pour avoir plus de personnel et de moyens et ainsi ajouter de la flexibilité dans les rotations horaires. Enfin, les organismes de formation réfléchissent à une meilleure organisation du travail, pour qu’il n’y ait plus ce sentiment de stress, ni de tension permanente dans les équipes. « 

Des métiers qui ont du sens

Bien sûr, la réalité est toujours celle d’un quotidien éreintant. Mais les métiers de la santé sont aussi porteurs de sens. « Les difficultés rapportées dans les médias ne perturbent pas tant que ça les candidats à la reconversion. Ils savent déjà que c’est un univers bouleversé et ils voient même ça comme un défi. Apporter son soutien d’une manière ou d’une autre à un public fragile, évidemment ça a du sens, » glisse Sandra Bertezene. D’autant plus que la richesse de ces métiers réside dans une forme de dialogue quotidien, où le professionnel essaie de comprendre l’autre, de se mettre à sa place pour appréhender ses attentes et ses demandes. Il faut cultiver et développer des compétences relationnelles. Et cela s’apprend aussi !

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