En quoi consiste votre politique de recrutement ?
Gwenaëlle Pageix. Chaque année, entre 5 000 à 6 000 postes sont à pourvoir en CDI chez Sodexo France, qui rassemble 100 métiers de la restauration, de l’hygiène et de la propreté ou encore de la maintenance. Dans ce dernier type d’activité, nous faisons face à une pénurie de techniciens pour l’entretien et le pilotage des bâtiments de nos clients : il s’agit d’électriciens ou de personnes en charge du suivi des installations énergétiques. Mais le domaine qui est le plus porteur est celui de la restauration : scolaire, de l’école maternelle à l’université ; en entreprise ; dans les hôpitaux et cliniques, pour les patients et le personnel soignant ; dans le secteur médico-social, notamment dans les Ehpad et les résidences pour seniors ; dans l’administration pénitentiaire. Ce secteur représente 80 % des embauches annuelles, il est en tension que ce soit pour les employés de service, gérants, cuisiniers, commis, seconds et chefs de cuisine. Certes, par rapport aux cafés-bars-restaurants, il n’y a pas de pourboires, mais le réel avantage réside dans l’organisation du travail et les horaires, qui sont définis à l’avance. En général, nos salariés de la restauration ne travaillent ni le soir ni le week-end, quand ils sont soit en entreprise, soit dans les établissements scolaires.
Quelles sont les perspectives d’évolution professionnelle ?
G.P. À travers notre politique de ressources humaines, nous favorisons l’ascenseur social. Nous souhaitons faire grandir nos salariés et inscrire leur collaboration dans la durée. Tous nos postes à pourvoir en interne sont disponibles sur nos propres plateformes d’offres d’emploi. La mobilité est possible entre secteurs, par exemple de la restauration scolaire à celle en entreprise, entre métiers et entre régions. Sachant que Sodexo est présent dans tous les départements français, avec une forte concentration des activités en Île-de-France et dans les grandes métropoles car c’est là où la restauration en entreprise est la plus développée. Depuis deux ans, nous organisons des événements dédiés à la mobilité interne dans une même zone géographique où il y a un important volume d’emplois à pourvoir. Nous contactons en priorité les salariés qui ont formulé le vœu, en entretien individuel, de bouger. L’an dernier, nous avons ainsi recensé 1 700 changements de niveau ou de statut et environ 1 500 mobilités internes, qui ne sont pas forcément des promotions, mais peuvent être des changements de site sans évolution hiérarchique.

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Vous avez mis en place des pôles ressources par zone géographique, de quoi s’agit-il ?
G.P. Il s’agit de pôles qui rassemblent des salariés, issus des métiers de la restauration surtout, se portant volontaires pour renforcer ponctuellement certaines équipes, pendant une durée de deux à quatre ans. Ils ouvrent alors le champ des possibles et les opportunités de développement en travaillant dans différents secteurs, comme les hôpitaux ou les écoles. En général, ce sont des profils expérimentés qui connaissent déjà bien le groupe et la culture d’entreprise. Mais il arrive que ce soient des nouvelles recrues polyvalentes et habituées à la mobilité. Cela signifie parfois changer d’équipe et de site toutes les semaines, selon les missions. Il faut donc faire preuve de capacité d’adaptation, d’agilité, d’esprit collectif et de curiosité, en plus des compétences techniques.
Qu’en est-il de l’importance accordée à la formation ?
G.P. Nous avons signé un accord de gestion des emplois et des parcours professionnels il y a un an, pour savoir quelles compétences développer selon l’évolution des métiers. De plus, avec d’autres groupes comme Accor, Adecco, Disney ou Korian, nous avons été à l’initiative, en 2020, du CFA des Chefs, premier centre de formation inter-entreprises dédié aux métiers de la restauration : nous y intégrons des personnes avec ou sans expérience et qui veulent se reconvertir. Par ailleurs, nous avons mis en place deux programmes spécifiques. Tout d’abord « Cuisinons ensemble », destiné à ceux qui sont au service, à la plonge, en caisse, et qui veulent passer en cuisine. Cela permet de grandir en interne en étant formé pendant six mois par un collègue. Il y a deux promotions par an, d’une vingtaine de personnes à chaque session. Ensuite, nous luttons contre l’illettrisme en accompagnant 500 collaborateurs pendant trois ans.
C’est un levier d’inclusion et de diversité…
G.P. Oui et ce n’est pas le seul. Ainsi, Sodexo Live! prévoit, sur les 6 000 embauches liées aux Jeux olympiques et paralympiques (lire encadré), 15 % de nouvelles recrues éloignées de l’emploi ou venant de zones prioritaires. De plus, en 2022, nous comptions un peu plus de 6 % de personnes en situation de handicap dans nos effectifs. Ces derniers atteignent, globalement, la parité hommes-femmes, même s’il y a davantage de salariées parmi les employés de restauration et de service, et plus de collaborateurs masculins chez les cuisiniers. Nous veillons au rééquilibrage, par exemple en faisant en sorte qu’une promotion sur deux du programme « Cuisinons ensemble » soit 100 % féminine.
Comment procédez-vous pour recruter en externe ?
G.P. Outre nos process de candidature classiques, nous adoptons des méthodes comme le speed dating pour aller plus vite et rencontrer davantage de candidats. Ou bien des sessions de recrutement sans CV, car l’absence de diplôme peut être compensée par l’expérience acquise. Ce qui compte, c’est le parcours professionnel antérieur de la personne et la manière dont elle le raconte. Par ailleurs, avec Pôle emploi et des associations de réinsertion, comme les Tremplins des Restos du Cœur, nous mettons en place une préparation opérationnelle à l’emploi (POE), période d’observation et d’immersion en entreprise.
Comment peut-on postuler chez Sodexo ?
G.P. Toutes nos offres sont regroupées sur Sodexo-recrute.talent-soft.com. Et pour postuler dans le cadre des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024, direction le site dédié : Recrute-paris2024.sodexo.com.

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