Formation

Stop aux idées reçues sur l’entrepreneuriat !

Parmi les personnes envisageant de se reconvertir, 4 sur 10 ont envie d’entreprendre (1). Mais les freins et les obstacles semblent parfois infranchissables. Pour les porteurs de projet souhaitant créer leur entreprise, quelques bons conseils peuvent ainsi tout changer. Entretien avec Sébastien L’aot, directeur général adjoint de l’Adie, qui déconstruit 5 idées reçues sur l’entrepreneuriat.

1° Pour se lancer, il faut avoir (beaucoup) d’argent

Tout le monde peut créer sa boîte, quel que soit son niveau de formation, la densité de ses réseaux, l’épaisseur de son portefeuille. Il y a plusieurs freins qu’il s’agit de lever, en premier lieu celui de l’information et de la méconnaissance des organisations spécialisés et des soutiens potentiels. En termes d’accompagnement mais également en ce qui concerne le financement des projets. L’argent dont on ne dispose pas n’est pas une fin en soi et ne doit pas empêcher de créer sa société, c’est le premier message. Les organismes d’aide à la création d’entreprise comme l’Adie sont encore largement méconnus du grand public. Il faut les faire connaitre parce que des créateurs ont besoin de cet accompagnement.

2° Sans réseau, impossible de réussir !

Il ne faut pas nécessairement déjà avoir un grand réseau ou sortir d’une grande école pour connaître un joli succès. Il y a aussi parfois un problème de confiance en soi, et l’idée que créer une entreprise en France implique forcément de réaliser une étude de marché et un business plan complet. Or, tout cela s’est grandement simplifié ces dernières années, notamment avec l’apparition du statut d’auto-entrepreneur. Pour lancer sa boîte, les gens ont déjà souvent des atouts clés, et nous nous intervenons pour travailler avec eux sur ces atouts et avancer étape par étape jusqu’à la création. Le réseau, comme le reste, se travaille. Le parcours du combattant qu’on présente parfois peut en décourager certains, mais un coup de pouce peut être l’élément déclencheur.

3° La création d’entreprise est une voie par défaut

La création d’entreprise ne se fait pas par défaut parce qu’on ne parvient pas à s’intégrer dans le salariat, même si l’inactivité ou le chômage sont un bon moment pour y réfléchir. Il y a surtout des envies d’indépendance, de libertés, de réalisation d’un rêve ou d’une envieL’entrepreneuriat n’est plus une exception ou une voie anormale chez les jeunes, certaines et certains commencent même par la case entrepreneuriat avant d’avoir vécu une expérience salariale. Cela s’est banalisé est c’est très bien. La motivation est souvent très puissante, et nous sommes là pour l’encourager. Le plus grand atout des porteurs de projet c’est leur envie d’entreprendre. Certaines personnes auront déjà formalisé un dossier, et c’est très bien, d’autres maîtrisent leur projet et leurs idées, mais n’ont pas établi de dossier. Ce qui est important, c’est que la personne sache ce qu’elle veut faire, quelle est la nature de son projet et son idée.

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4° Il faut conceptualiser au maximum son projet

De fait, les jeunes ont moins de capital expérience et de contacts que leurs aînés. L’un des premiers écueils à éviter c’est justement de trop idéaliser son projet ou de vouloir trop le conceptualiser pour combler son manque d’expérience. Un autre conseil est donc de se frotter à la réalité le plus possible pendant la phase de réflexion sur le projet, de fréquenter le milieu dans lequel on se projette, d’en rencontrer les professionnels et les créateurs d’entreprise. Il ne faut pas non plus hésiter à tester son idée, son projet ou ses produits, auprès de ses proches, ou encore en échangeant avec un organisme spécialisé. Cela permet de parfaire son positionnement et sa stratégie. Il faut se confronter aux réalités de son domaine pour éviter d’être en décalage du fait de son manque d’expérience. Cela peut prendre du temps, mais il ne faut pas se précipiter ni se laisser intimider.

5° Tout le monde ne peut pas avoir accès à un accompagnement spécialisé

Parmi ceux qui accompagnent les entrepreneurs dans leur démarche, on retrouve en premier lieu les chambres consulaires, et donc les chambres des métiers et de l’artisanat et les chambres de commerce et d’industrie des différents territoires. Ainsi que des réseaux tels que le BGE ou le Dispositif Connect qui travaille à l’inclusion sociale par l’entrepreneuriat. En termes de financement, l’Adie accompagne les projets les plus modestes. Pour des projets plus importants, nous pouvons citer France ActiveInitiative France ou le Réseau Entreprendre. Le point commun de ces organismes est qu’ils interviennent en complément d’un prêt bancaire, tandis que l’Adie intervient auprès de personnes n’ayant pas accès au prêt bancaire.

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(1) Etude sur la reconversion professionnelle menée par l’Adie, janvier 2023.

 

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