Reconversion

Témoignage. Se reconvertir plusieurs fois avant de trouver sa voie

Pour certains profils, une simple reconversion ne suffit pas. C’est le cas pour Damien Didier, 54 ans, qui travaille aujourd’hui dans la télésurveillance après plusieurs réorientations et mobilités géographiques. Il nous raconte son parcours de la finance à la télésurveillance, lui qui a également tenté l'expérience de l'entrepreneuriat et vécu une période de chômage.

Les parcours professionnels ne sont pas de longs fleuves tranquilles. Et la reconversion n’est pas un miracle tombé du ciel qui vous assure de trouver votre voie et votre épanouissement du premier coup. Pour Damien Didier, l’évolution de carrière est synonyme de changements réguliers, et l’immobilisme n’est pas une option. De ses débuts dans la finance après des études d’économie, jusqu’à son activité actuelle dans la télésurveillance chez Sector Alarm, le senior de 54 ans a connu plusieurs vies professionnelles. « Dès la fin de mes études, en 1998, j’ai rejoint une société de bourse à Paris. J’y suis resté deux ans, comme négociateur actions et obligations, puis j’ai été responsable des négociations dans une autre société », rapporte ce dernier. Cette première partie de carrière dans la finance durera sept ans. En 2005, marqué par le quotidien pesant de ce milieu, il quitte la région parisienne pour revenir dans son Grand Est d’origine, à Nancy : « Dans la finance, il y a beaucoup d’enjeux financiers et beaucoup de stress permanent. J’ai donc décidé de me rapprocher de ma famille. » À son retour, il rejoint la Caisse d’Epargne, où il supervise des produits financiers. Et puis se lance un défi : l’entrepreneuriat.

Mobilité et expérience de l’entrepreneuriat

« En 2006, j’ai voulu tenter de me mettre à mon compte, explique-t-il. J’ai donc suivi une formation au Conservatoire national des arts et métiers (Cnam) de Nancy pour devenir gestionnaire de patrimoine indépendant. Je voulais découvrir le travail sans hiérarchie, me débrouiller seul. » Très vite, il rencontre des difficultés et délaisse la gestion de patrimoine pour s’essayer au trading, sans plus de réussite. Une expérience douloureuse de l’entrepreneuriat qui lui fait comprendre que la vie d’indépendant n’est pas faite pour lui : « J’avais du mal à en vivre et à gérer tout cela parce que j’avais trop de frais. Ces échecs m’ont appris que le travail indépendant ne me correspond pas. J’ai besoin d’un minimum d’encadrement ou d’encadrer moi-même au sein d’une entreprise. »

Action, réaction. Après ses années d’entrepreneur, Damien Didier met un stop net à son parcours dans la finance et opère une première réorientation radicale. En 2012, il s’installe de nouveau en région parisienne et devient commercial en téléphonie. Un projet qu’il pense pérenne, mais qui vire à la mauvaise surprise : « J’avais fait un peu de vente dans la téléphonie vers la fin de mes études et j’avais gardé des contacts. J’ai été embauché dans l’idée de devenir responsable de boutique rapidement. Mais, après un an, je n’ai pas pu être promu comme prévu et je me suis retrouvé au chômage. Cela a été à l’origine d’une importante remise en question et d’une profonde réflexion sur ma suite de carrière. »

Le choix d’un secteur porteur

Pendant trois ans, Damien Didier est au chômage et en profite pour faire le point sur ses compétences et ses aspirations. Décidé à changer du tout au tout, c’est l’actualité qui le motive finalement à s’orienter vers un secteur dynamique. « En 2015, il y a eu ce choc des attentats, et on a notamment beaucoup parlé des agents de sécurité. Je me suis dit, pourquoi pas ? Je me suis donc renseigné, et j’ai eu la chance d’entrer en formation via Pôle emploi et grâce à un organisme qui offrait deux formations en hommage aux victimes. J’ai donc fait deux formations : un certificat de qualification professionnelle (CQP) d’agent de prévention et de sécurité, et un autre sur la sécurité informatique », résume le quinquagénaire. Tout nouvellement reconverti, il en profite pour revenir en Grand Est, et est embauché comme agent de sécurité chez Auchan, fin 2016.

Jamais loin d’un nouveau rebond de carrière, Damien Didier s’interroge de nouveau, après cinq ans de métier : »J’ai commencé à m’ennuyer. Et, surtout, à peiner physiquement. C’est une profession très exigeante, où l’on piétine et reste debout parfois plusieurs heures, où l’on travaille parfois la nuit. J’ai donc cherché quelque chose de plus intellectuel et derrière un bureau. » À la suite d’un conseil en évolution professionnelle (CEP) avec Pôle emploi, et après une tentative de formation de designer UX infructueuse, il s’oriente finalement vers la télésurveillance. Grâce à son titre professionnel d’agent de sécurité, il obtient sa carte professionnelle de télésurveillance après seulement trois jours de mise à niveau. Depuis 2023, il travaille ainsi au sein de l’agence Sector Alarm de Maxéville (54), dans la banlieue de Nancy, et retrouve un certain équilibre : « J’ai commencé comme opérateur de télésurveillance, et je suis aujourd’hui dans l’équipe support technique, où j’ai pu négocier un rythme de 4 jours par semaine, sur 39 heures. J’ai trouvé un métier plus en phase avec mes besoins et mon caractère, et je continue de gagner en compétences. J’ai appris que pour bien s’orienter, il faut bien se connaître sur le plan professionnel et tirer des leçons de chaque expérience. » Comme quoi, il n’est jamais trop tard pour se reconvertir !

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