Formation

Témoignages : ils ont réalisé un projet de transition professionnelle (PTP) pour se former et se reconvertir

Parmi les dispositifs accessibles et à connaître pour les personnes cherchant à se lancer dans une phase de renouveau pro ou de reconversion, le projet de transition professionnelle peut s'avérer fort utile pour se former, tout en gardant son salaire. Il remplace le congé individuel de formation depuis début 2019. Retrouvez les témoignages de Clémence, Anthony et Immene, trois bénéficiaires du PTP aux trajectoires bien différentes.

Clémence Petit, 33 ans, CRM manager et étudiante en data analyse

« J’ai fait une école de commerce, spécialité marketing, mais j’ai toujours aimé les chiffres et la logique depuis mon bac scientifique. Je me suis donc orientée vers le marketing client, dans tout ce qui est CRM (customer relationship management). J’ai travaillé dans ce secteur dans plusieurs entreprises du retail. Cela me plaisait, j’avais des missions intéressantes, mais à la suite d’un recrutement, j’ai perdu certaines missions, et notamment la partie analyse de données que j’appréciais le plus. J’ai compris que c’était cette dimension qui m’attirait vraiment, et j’avais en parallèle pour projet de quitter la région parisienne pour m’installer à Nantes avec mon conjoint. Je me suis donc renseigné sur les formations disponibles, et j’ai trouvé une formation de 5 mois en data analyse proposée par Wildcode School. C’est en me renseignant sur les voies de financement que je suis tombé sur le PTP, qui correspondait parfaitement à ma démarche. Après l’appui du CEP, j’ai pu constituer le dossier et valider cela avec mon employeur. J’avais déjà choisi la formation donc cela s’est fait plutôt rapidement.

Les démarches ont été entamées fin 2022, et j’ai pu commencer ma formation début septembre 2023 tout récemment. J’ai quitté mon entreprise, avec un préavis de trois mois à partir de début novembre, et je suis la formation à temps plein, jusqu’en février 2024. Le plus sécurisant et rassurant, c’est le maintien du salaire et la certitude de ne pas se lancer dans une formation sans rémunération. J’ai un emprunt à rembourser et des projets personnels, et cette formule m’a permis de tout concilier. Je ne me lance pas dans une trajectoire de reconversion, mais je me spécialise plutôt sur quelque chose qui me plaisait déjà. Cela me permet d’ouvrir mes perspectives tout en capitalisant sur ce les compétences que j’ai déjà acquises. J’aimerais trouver un poste de data analyst à temps plein, mais je n’exclus pas de retourner faire du marketing avec cette casquette en plus. »

Anthony Bouzon, 50 ans, ancien opérateur en métallurgie devenu chauffeur routier

« Je travaillais depuis 28 ans comme ouvrier dans une usine de métallurgie en tant qu’opérateur et en faisant les 3 x 8, mais j’ai toujours eu cette envie de passer mon permis poids lourd et de devenir chauffeur routier. Étant né avec une main en moins, cela m’a longtemps été refusé à cause mon handicap, mais la loi a évolué entre temps, et j’ai pu passer des tests d’aptitudes pour pouvoir prétendre passer le permis. Cela a été l’élément déclencheur, et je me suis alors décidé à me diriger vers ce métier. Il y a une vraie méconnaissance du PTP de manière générale, mais après l’avoir découvert et grâce à l’accompagnement de ma compagne elle-même DRH, j’ai rapidement entamé des démarches. Le tout étant encadré par l’accompagnement du conseil en évolution professionnelle (CEP) et de Cap emploi, en tant que travailleur en situation de handicap, pour identifier la formation et les financements adéquats. Les démarches ont abouti en quelques mois. J’ai donc suivi une formation pour le titre professionnel de chauffeur routier de janvier à mai 2023, soit l’équivalent d’un CAP, tout en continuant à travailler. Depuis, ma volonté est clairement de quitter le monde de l’industrie pour me lancer pleinement dans cette nouvelle carrière et ce métier que j’ai toujours voulu faire. J’attends aujourd’hui d’obtenir ma rupture conventionnelle, après 28 ans de métier, pour lancer ma nouvelle activité. Je reste encore un peu dans l’expectative, mais la situation devrait aboutir prochainement. Pour la suite, je ne me fais aucun souci, j’ai déjà des demandes et le métier de chauffeur routier recrute beaucoup. En définitive, je conseille vivement le PTP, cela m’a permis d’être tout de suite dans le concret. »

Imenne Ouertani, 39 ans, ancienne employée commerciale devenue aide-soignante

« Je souhaitais devenir aide-soignante étant jeune, mais, à l’époque, je n’ai pas pu intégrer une filière sanitaire et sociale. J’ai donc fait un CAP vente et un bac pro. J’ai tout de suite voulu me lancer dans la vie active. J’ai intégré le groupe Casino comme employée commerciale, je me suis mariée, j’ai eu des enfants. Pendant un long moment, je ne challengeais pas mon avenir professionnel, mais j’ai eu le déclic après la naissance de mon dernier fils. Je me suis dit que je souhaitais faire ce qui m’attirait vraiment. L’occasion s’est présentée pendant la période Covid, et c’est en cherchant comment lancer mon projet que j’ai connu le PTP sur Internet. J’ai appris que je pouvais conserver mon salaire tout en faisant financer mon projet de formation, et cela m’a tout de suite convaincue.

Au départ, j’étais un peu perdue, avec plusieurs rendez-vous et de l’administratif, mais j’ai très vite été accompagnée et conseillée du début à la fin. J’avais régulièrement ma conseillère au téléphone et j’ai pu déposer mon dossier sereinement. Ma formation a duré 11 mois, en 2020, et je suis depuis aide-soignante à l’hôpital d’Allauch (13). On m’a proposé du travail tout de suite, il y a beaucoup de besoins. Je ne compte pas en rester là, je me vois continuer à prendre de l’expérience, puis essayer de devenir infirmière d’ici à deux ans, voire un autre métier du médical. Je connaissais très peu ce secteur, mais je découvre énormément de choses et les portes se sont ouvertes grâce au PTP.

Aujourd’hui, je me lève le matin et je suis contente d’aller au travail, de faire ce que j’ai choisi. Ce dispositif peut profiter à tous ceux qui, comme moi, souhaitent se lancer dans une nouvelle voie de carrière tout en sécurisant leur situation. En tant que mère de famille séparée, c’était impératif de conserver un revenu pendant ma formation. »

Envie d’aller plus loin ? Découvrez notre article « Projet de transition professionnelle, mode d’emploi » dans le magazine Rebondir de novembre/décembre 2023 actuellement en kiosque et disponible en ligne : http://www.courriercadres.com/boutique/rebondir/429-rebondir-n276-pdf.html

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