Entreprendre

Témoignages : ils se sont associés pour entreprendre

Seulement 51% des entreprises survivent au-delà de cinq ans. Et si lancer sa boîte à plusieurs constituait une force pour se développer ? C’est ce que nous racontent nos témoins, quatre entrepreneurs aux projets florissants. Autant d’associations réussies et de belles aventures collectives.

Céline Molière : ensemble, on va plus loin

« À 17 ans, lors d’un voyage en Californie, je suis tombée amoureuse du concept de coffee shop, qui n’existait pas en France. J’ai commencé ma carrière dans l’hôtellerie. Puis, mon meilleur ami est devenu mon voisin. Sa petite amie, Emilie, passionnée de pâtisseries américaines me déposait de délicieux cookies. Cette idée que j’avais toujours eue en filigrane est revenue. Je ne suis pas une solitaire, Emilie n’avait pas trop l’esprit entrepreneurial. Elle est forte en cuisine, moi en marketing et gestion. Nous deux, c’est un peu le Yin et le Yang, avec une vision et des valeurs communes. On a ouvert le premier magasin début 2017 à Nice et rapidement un deuxième. Puis, Emilie est partie vivre en Islande, où elle a créé un coffee shop. Moi, j’étais intéressée par le développement de notre franchise, j’ai racheté une partie de ses parts, fait rentrer un fonds d’investissement et on a réalisé notre première levée de fonds. Elise m’a rejoint comme DG et m’accompagne depuis en binôme. Être entrepreneur, c’est exercer 1 000 métiers. S’associer avec des personnes complémentaires permet d’aller plus loin. On est une boîte girl power, dirigée par des femmes. On se soutient, on grandit ensemble, il y en a toujours une pour prendre le relais. Cela joue beaucoup dans le développement et la longévité d’une boîte. Aujourd’hui, Emilie and the cool Kids a un chiffre d’affaires de 10 millions d’euros et bientôt une trentaine de points de vente, alors qu’au début, personne ne nous prenait au sérieux ! »

Martin Thiebaut : travailler en famille

« Avec mon frère, Alexis, on a toujours été passionnés d’entrepreneuriat. En 2020, en plein confinement, on s’est lancés dans une étude de marché sur l’hygiène dentaire. On a découvert que les Français étaient sérieusement à la traîne en la matière. Les ventes de brosses à dents ont même chuté de 43 % pendant le Covid ! La majorité des dentistes recommandaient les brosses à dents électriques, mais seuls 25 % des gens en étaient alors équipés. De là est née My Variations, notre marque spécialisée dans l’hygiène dentaire. On a emprunté 50 000 euros et on a tout fait nous-mêmes : la communication, les réseaux sociaux, le site, le design, le packaging, la publicité… On a beaucoup appris. La première année a été compliquée, on se battait contre deux multinationales : Procter et Gamble et Philips. Les gens pensaient que cela n’allait pas durer. Il a fallu trouver le marché, accumuler de la preuve sociale… On est aujourd’hui recommandés par l’Union française de la santé bucco-dentaire, distribués chez Fnac Darty, dans 2 000 pharmacies, on a convaincu des business Angels de rejoindre l’aventure et étoffé l’équipe. On s’ouvre à de nouveaux marchés en Europe. Alexis et moi n’avons pas le même tempérament, cela permet de prendre du recul, d’éviter de surréagir. Chacun a son domaine d’expertise, on s’écoute. Beaucoup d’entreprises se déchirent, car leurs fondateurs ne sont pas d’accord. Nous, on est frères, on n’a pas d’autre choix que de trouver des solutions ! »

Amélie Coulombe : des amis complémentaires

« Avec Alexandre, on avait le même engagement pour le mieux manger et cette envie d’entreprendre de manière responsable sur un projet vertueux. On s’est connus chez Haribo. J’étais responsable marketing, lui avait un poste d’encadrement dans le commercial. Des profils très complémentaires en termes d’expertise. J’ai aussi suivi un CAP chocolaterie avant de nous lancer dans l’aventure. Ayant déjà travaillé ensemble, on connaissait notre façon de fonctionner, on est devenus amis. Cette bonne entente fait que cela fonctionne encore mieux au quotidien. Notre start-up a 3 ans. On a d’abord lancé Krokola, une alternative plus vertueuse et engagée dans le chocolat à destination des familles. Puis, en 2021, on a eu l’opportunité de racheter Merveilles du Monde, abandonnée depuis quinze ans par Nestlé. On a travaillé pendant deux ans pour relancer la marque, en prenant un tournant écoresponsable.  Aujourd’hui, on a une équipe de 15 personnes, on recrute nos collaborateurs ensemble. On a envie de partager cette partie-là, tant la partie humaine est fondamentale pour consolider une équipe qui nous ressemble, engagée dans le développement de l’entreprise. Nous avons beaucoup de projets d’innovation et allons peut-être intégrer d’autres marques au portefeuille. Bien choisir son associé est fondamental. Il faut être alignés, s’écouter, se dire les choses au moment de l’association et savoir comment on se projette dans 10 ans. »

Christophe Sovran : une relation qui s’entretient

« Hoope est né il y a six ans, d’un projet étudiant d’innovation alimentaire. Avec Alexis, nous nous sommes rencontrés sur les bancs de l’école, nous sommes tous les deux ingénieurs alimentaires de formation. À la fin de nos études, je voulais créer mon entreprise, mais pas seul, il était la seule personne dans notre groupe d’étudiants avec qui je voulais continuer. Ça l’a botté ! Notre objectif est de créer des produits plus sains et naturels en utilisant la spiruline, une microalgue riche en vitamines et minéraux. Le tout bio, sans huile de palme ni additifs, 100 % naturel et végétal, nutriscore A et made in France. Le fait d’avoir la même formation est une force, on a toujours été hyper alignés sur la vision stratégique, les décisions vont très vite. Je suis plus en amont, sur la partie création de produits, R&D, fournisseurs, communication et marketing, Alexis est plus en aval, côté commerce, administration des ventes, gestion des commerciaux, finances et logistique. Mais on est chacun capable de faire 100 % de ce que fait l’autre. Nous sommes 12 dans l’équipe aujourd’hui. La gestion du personnel, on l’a apprise sur le tas, on s’est fait accompagner par un coach en management, qui nous aide beaucoup. On fonctionne comme un couple de travail : nous sommes très différents dans la manière de gérer nos émotions, l’un est parfois plus impacté que l’autre, on se tire l’un l’autre vers le haut. Cette relation s’entretient, demande de fournir des efforts, de ne rien considérer comme acquis ! »

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