En effet, arriver sur un nouveau terrain, avec de nouveaux codes, de nouvelles personnes, etc. est parfois effrayant. Il s’agit d’investir un nouvel univers dont on ne connaît parfois que peu de choses. Il peut être alors tentant de faire marche arrière en se disant Mais qui suis-je pour dire ceci ou cela ?”, “Qui suis-je pour prendre tel ou tel dossier ou tel ou tel client”, “Qui suis-je pour prodiguer tel ou tel conseil ?”
Arrêtons-nous donc un instant sur ce syndrome si fréquent en matière de reconversion professionnelle.
Si l’on consulte la définition donnée par Wikipédia, voici ce que l’on peut lire : “Les personnes atteintes du syndrome de l’imposteur, appelé aussi syndrome de l’autodidacte, expriment une forme de doute maladif qui consiste essentiellement à nier la propriété de tout accomplissement personnel. Ces personnes rejettent donc plus ou moins systématiquement le mérite lié à leur travail et attribuent le succès de leurs entreprises à des éléments qui leur sont extérieurs (la chance, un travail acharné, leurs relations, des circonstances particulières). Elles se perçoivent souvent comme des dupeurs-nés qui abusent leurs collègues, leurs amis, leurs supérieurs et s’attendent à être démasquées d’un jour à l’autre”.
Autrement dit et en cas de reconversion, la personne atteinte du syndrome de l’imposteur ne se sent pas (encore) légitime pour investir un nouveau terrain de jeu professionnel. Elle doute de ses compétences, de ses capacités et, plus globalement, de sa nouvelle identité professionnelle. La confiance en soi est réduite à peau de chagrin et le doute s’installe.
Rassurez-vous, cela est normal ! Et même plutôt sain ! On ne s’improvise pas fleuriste lorsque l’on a été avocat toute sa vie. De même, on ne s’improvise pas naturopathe si l’on a travaillé dans le marketing dans sa précédente carrière.
Comment dépasser le syndrome de l’imposteur ?
Il faut du temps pour se sentir légitime. Cela passe par plusieurs choses :
- Admettre et reconnaître ses forces et ses compétences. Lister tout ce que l’on sait faire peut être particulièrement soutenant ;
- Identifier ses zones lacunaires. Cibler sa ou ses zone(s) d’incompétence permet de les combler en s’inscrivant par exemple à une ou plusieurs formations, en lisant sur le sujet, etc. ;
- La répétition de l’action. Là est sans doute la clé principale pour ne pas se laisser happer par le syndrome de l’imposteur. Nous avons tous eu peur lors de notre premier jour de stage ou de travail lorsque nous étions plus jeunes. Mais par la répétition inhérente au temps qui passe, on prend confiance permettant au sentiment de légitimité de s’ancrer durablement. Il en va de même en matière de reconversion. Plus vous ferez, plus vous vous sentirez crédible. L’action, l’action, l’action. Elle est le maître mot. Faire un premier pas, puis un second, puis un troisième, etc. Si vous quittez, par exemple, votre job pour entreprendre, toutes les petites actions à réaliser pour atteindre votre objectif vous permettront d’atteindre une légitimité naturelle : commencez par trouver votre nom de boîte, par travailler votre logo, par faire imprimer vos cartes de visite, etc. Il s’agit de rentrer dans “la peau du personnage”. Plus vous ferez, plus vous serez…