Travail en temps partagé : de la flexibilité et de la diversité !
Emploi

Travail en temps partagé : de la flexibilité et de la diversité !

En pleine semaine nationale du travail en temps partagé, la FNATTP, fédération nationale des associations dédiées à ce mode d’activité, organise de nombreux événements dans toute la France pour en faire la promotion. Plus de 500 000 Français cumulent déjà plusieurs postes à la fois, en CDI, CDD, contrats de prestation et/ou statut de micro-entrepreneur. Maryse Dubien, présidente de la FNATTP analyse ce phénomène et explique en quoi il constitue un bon moyen de revenir à l’emploi ou de se reconvertir.

Pouvez-vous présenter le travail en temps partagé ?

Dans les années 1990, le temps partagé a émergé en France avec les cadres seniors qui avaient été licenciés ou avaient démissionné et souhaitaient travailler autrement. Aujourd’hui, il y a plus de 500 000 actifs qui ont adopté ce rythme, contre 430 000 en 2018. Notamment grâce au développement du télétravail qui le facilite.

C’est une forme de travail qui permet de collaborer avec plusieurs employeurs, dans un seul domaine ou des secteurs variés, en utilisant des compétences différentes ou bien les mêmes selon que l’on cumule un métier identique dans plusieurs entreprises ou des activités sans rapport direct entre elles.

Ce qui permet aux entreprises, en particulier de petite taille, d’accéder à des ressources et des compétences pour des besoins ponctuels. Les contrats prennent des formes variées : CDI, CDD, multi-salariat via un groupement d’employeur (ou GE), création de sa propre micro-entreprise, prestations en freelance pour des missions ponctuelles ou régulières. Par exemple uniquement l’après-midi chez certains et le matin chez d’autres, ou en alternant selon les jours de la semaine.

Qu’en est-il du slashing ?

Être slasheur, c’est une forme particulière de travail en temps partagé, lorsque l’on mène de front plusieurs activités complètement différentes. A l’instar de cette ancienne directrice des affaires financières qui est devenue naturopathe indépendante et experte-comptable en CDI à temps partiel

Comme ce sont des pratiques peu connues des employeurs, il faut savoir bien expliquer ce que c’est et être force de proposition auprès des recruteurs en apprenant à argumenter pour montrer en quoi ce sont des formules gagnant-gagnant pour les deux parties.

Quels sont justement les avantages dans la vie professionnelle ?

Cela ouvre le champ des possibles. Tout d’abord par la flexibilité et la diversité des entreprises et des secteurs où l’on travaille, mais aussi celle des missions. Cela donne, par ailleurs, la possibilité de n’exercer que les fonctions dans lesquelles on se sent le plus à l’aise ou que l’on préfère, puisque l’on peut accepter des missions partielles sur un poste.

Il y a de nombreux autres atouts : une plus grande autonomie, un meilleur équilibre entre vie professionnelle et personnelle, un nouvel élan dans sa carrière en échappant à la routine, la sécurité de ne pas mettre tous ses œufs dans le même panier, la multiplication des contacts et le renforcement du réseau, un enrichissement des relations humaines.

Comment en tirer profit dans le cadre d’un retour à l’emploi ou d’un projet de reconversion ?

Le travail en temps partagé concerne souvent des professionnels expérimentés qui apportent leur expertise, leur expérience, leur vision globale, leur hauteur de vue, leur recul, des réflexes rodés. Si c’est une bonne solution à la question de l’emploi des seniors, c’est en fait destiné à toutes les générations… Les jeunes sont intéressés car cela leur apporte une diversité d’expériences et de collaborations dans des secteurs variés, par exemple être dans les ressources humaines pour l’industrie et les services. Ils y trouvent un moyen d’éviter l’ennui et la routine. C’est une forme de travail qui correspond aux nouveaux choix de vie et aux challenges que l’on veut se fixer.

Pour les personnes à la recherche d’un emploi, si elles ne trouvent pas un poste à temps plein dans une grande structure, elles peuvent rencontrer plusieurs opportunités dans des petites sociétés. Attention tout de même si l’on choisit cette option afin de se réinsérer sur le marché du travail, il faut avoir conscience que l’on n’a pas forcément tout de suite plusieurs missions ou postes et que les revenus diminuent souvent dans un premier temps.

A quels postes cela correspond-il ?

C’est applicable que l’on soit cadre ou non, et dans de nombreux cas. En général, on l’observe surtout dans les fonctions support : ressources humaines, juridique, comptabilité et gestion, communication, marketing, assistance de direction, contrôle qualité et RSE, etc. Et surtout dans des PME et des start-ups qui n’ont pas les moyens financiers ni la charge de travail suffisante pour employer une personne à temps plein.

Quelles sont les qualités indispensables pour travailler en temps partagé ?

Il faut savoir identifier ses compétences, ses points forts et la valeur ajoutée que l’on peut apporter à chaque poste visé. Mais aussi faire preuve d’agilité et d’autonomie, de curiosité, de sens des relations humaines. Il est indispensable d’être réactif et organisé en ayant la culture du résultat et du suivi, du fait d’une présence ponctuelle…

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