Faire du neuf avec du vieux, allonger la durée de vie d’un produit, proposer une alternative de consommation responsable et souvent bon marché… Le secteur de la seconde main affirme ses arguments et progresse chaque année. L’Hexagone est un berceau européen de ce secteur, avec, par exemple, le succès de l’entreprise Back Market, championne du reconditionnement électronique. Et pour cause, 46 % des Français disent avoir l’habitude d’acheter des produits d’occasion et 64 % l’ont fait au cours des 12 derniers mois. « C’est un marché en croissance tous les ans. Aujourd’hui, un smartphone sur cinq vendu en France est un produit reconditionné ou de seconde main, affirme Christophe Brunot cofondateur de Largo, spécialiste du reconditionnement et de la vente de produits high-tech d’occasion. La seconde main rentre dans les habitudes de consommation. »
Une dynamique ascendante sur laquelle surfent les entreprises du réemploi, qui recrutent de plus en plus. « Le secteur s’est énormément professionnalisé, explique Anne-Catherine Péchinot, directrice générale de l’enseigne Easy Cash, qui compte 147 magasins d’achat et de revente de produits de seconde main. Avec l’apparition de métiers nouveaux et de compétences spécifiques au secteur. »
Des métiers d’avenir
Les métiers du reconditionnement, de l’occasion et du réemploi s’affirment au sein d’entreprises qui grandissent. À l’instar de Scop3, une société montpelliéraine qui propose du mobilier reconditionné et écoconçu pour les professionnels. Lancée début 2022, l’enseigne qui réalise entre 50 et 100 aménagements de bureaux responsables par mois projette de quasiment doubler ses effectifs cette année. « La dynamique du secteur profite à toute une chaîne : quand une entreprise veut se séparer de son mobilier, les meubles passent par un reconditionneur qui fait le tri, remet en état et s’occupe de la logistique, détaille Frédéric Salles, cofondateur de Scop3. C’est un écosystème vertueux et tout un domaine qui se professionnalise. »
Chez Largo, l’activité de reconditionnement et de vente d’occasions concentre les opportunités, comme le rapporte Christophe Brunot : « Nos besoins se concentrent sur deux pôles. La partie production, avec la réception, la logistique et le diagnostic des produits. Et la partie réparation, reconditionnement et contrôle qualité. » La réparation et la remise en état induisent également des besoins chez Easy Cash : « Beaucoup de nos magasins souhaitent installer un réparateur polyvalent sur place, mais ce sont des profils rares, témoigne Anne-Catherine Péchinot. Notre marché a doublé en cinq ans et nous recherchons constamment du personnel pour les magasins. Parmi ces métiers d’avenir, il y a le métier spécifique d’acheteur de seconde main, capable d’évaluer et de tester des produits tous différents avant de les négocier. Et il y a également des métiers de vente classiques, mais avec cette surcouche propre à la seconde main. »

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Des métiers porteurs de sens
Les métiers du réemploi embarquent cette dimension responsable, à laquelle toujours plus de candidats sont sensibles. « Cela fait partie de notre marque employeur et de notre attractivité. Nous souhaitons participer à cet élan, avec cette filière d’avenir et d’emploi durable qui change peu à peu les modes de consommation », se félicite Christophe Brunot.
Pendant que les consommateurs se tournent davantage vers la seconde main, les candidats qui s’intéressent aux métiers à impact ou à une reconversion vers des activités verdissantes peuvent également trouver leur compte. « Nous avons des salariés qui restent très longtemps, piqués par le virus de la seconde main, témoigne Anne-Catherine Péchinot. Avec 87 % de nos directeurs de magasins qui sont issus de la promotion interne. » Une source de motivation pour les futurs employés, mais aussi pour les candidats à la franchise : vous pouvez en effet entreprendre dans ce secteur ultradynamique en profitant de la notoriété et de la force d’un réseau déjà bien installé, comme Easy Cash, Repair and Run, Hubside.Store, KiloShop, Cash Express…
« Auparavant, des millions de produits partaient à la poubelle chaque année, faute d’alternatives et d’engagements, souligne Frédéric Salles de Scop3. La seconde main coûte moins cher que le neuf et propose un rendu équivalent, avec cet aspect écoresponsable en plus, porteur de sens. »
L’enjeu de la formation
Si, dans la filière du réemploi, certains métiers sont accessibles sans diplôme, des compétences spécifiques sont tout de même recherchées, ou à développer. Et les métiers de la réparation nécessitent, eux, un bagage technique et des qualifications. « Nous recrutons principalement sur du savoir-être et à tout âge, en général entre bac et bac +2, explique la présidente d’Easy Cash. Dans la seconde main, le savoir-faire, on l’apprend en magasin, via nos formations internes. Mais nous recrutons aussi, par exemple, des spécialistes en bijouterie et des réparateurs, sur des compétences bien spécifiques. »
Pour répondre à ses besoins croissants de compétences et de candidats, l’enseigne Easy Cash a conclu un partenariat avec l’école de commerce NoSchool. L’objectif ? Former ses futurs salariés aux métiers de la seconde main « à la source« . Via un parcours de 15 mois en alternance, avec à la clé un diplôme de niveau bac +2, les étudiants peuvent se projeter vers le métier de conseiller de vente ou d’acheteur. Chez Largo, la formation aux métiers du reconditionnement tient également une place importante, comme le confirme Christophe Brunot : « Nous avons mis en place des dispositifs d’Actions de formations préalables au recrutement (AFPR), pour accompagner de futurs employés en partenariat avec France Travail pendant trois mois, via de la formation ciblée. »