1° Tracer son propre chemin
Il n’existe pas une seule, mais bien plusieurs voies possibles pour chacun de nous. “Ce qui peut causer du stress, de la confusion, quand on cherche sa voie, c’est si on s’imagine qu’un beau matin, on va se réveiller avec une grande révélation de ce qu’on va faire, estime Pascale de Lomas, formatrice, coach et auteure de Oser transformer sa vie à 30, 40 ou 50 ans. Révéler ses talents et (re)trouver sa voie (Eyrolles). La vie est un chemin qu’on trace au fur et à mesure du temps, et parfois, ce chemin est sinueux, et, tant mieux, si cela permet d’explorer les possibilités !” Pour trouver sa voie, aucune recette miracle, mais des compétences à développer. Notamment celle d’explorer les possibles justement, et ce, à n’importe quel âge de sa vie. “Trouver sa voie, c’est déjà se permettre de la chercher, analyse Pascale de Lomas. C’est garder la conviction qu’on a la possibilité, le droit de faire des choix et d’infléchir son parcours, de se poser des questions en termes de désir plutôt qu’en termes de contraintes.”
Pression sociale, familiale, financière… Combien de personnes suivent, en effet, un chemin par défaut et se sentent dans l’obligation de continuer sur cette route, même si elle ne leur convient pas vraiment ? Pour Pascale de Lomas, beaucoup souffrent d’une impuissance apprise : “En France, dès notre parcours scolaire, on est orientés, ce n’est pas nous qui nous orientons. Cette impuissance apprise continue dans le monde de l’entreprise…” Difficile dans ces conditions d’envisager tous les possibles. Mais, trouver sa voie dépasse l’enjeu purement professionnel. “Nous ne sommes pas faits pour un seul métier, assure Oriane Savouré-Lucas, coach professionnelle, speaker et créatrice du podcast « Avez-vous choisi ? ». L’enjeu, c’est d’aller davantage vers qui l’on est et de trouver notre unicité, ainsi que l’environnement dans lequel on peut l’exprimer de manière optimale pour contribuer au monde, selon notre projet, notre ambition. Le métier n’est qu’une forme, un écrin où l’on peut développer sa singularité.”
2° Ecouter les signaux faibles
Nous sommes nombreux à l’avoir expérimenté : une dissonance, un tiraillement, l’impression de ne plus être à notre place, d’avoir perdu le sens. Des sentiments souvent couplés à une grande envie de tout plaquer et à un besoin urgent de trouver la voie dans laquelle on s’épanouirait enfin. Pour Oriane Savouré-Lucas, “cette envie de changement est à prendre en compte, mais avant de faire table rase dans une logique de fuite, il est important de faire un point et de procéder à des ajustements. Comment pourriez-vous remettre un peu plus de qui vous êtes dans votre façon de fonctionner ?”
L’enjeu : sortir de l’illusion que, parce qu’on va changer de métier, de secteur ou encore de région, on va forcément être enfin soi-même. “Sachant qu’on n’a pas besoin d’aller passer une semaine dans un Ashram en Inde pour s’accorder un temps de retrait en soi », précise Oriane Savouré-Lucas. On peut déjà se caler des rendez-vous avec soi “On en profite pour faire une activité source de plaisir et de joie pour nous et pour réfléchir à comment on fonctionne, à ce qui est important pour nous, à comment on s’épanouit et, à l’inverse, ce face à quoi on se rabougrit.” Un rendez-vous qui peut prendre différentes formes : une marche, une sortie dans la nature, un moment à écouter de la musique, à ne rien faire, à écrire, à méditer, à danser, à regarder son jardin… “Une autre illusion dont il faut sortir, continue la coach, c’est que c’est l’extérieur, une autre personne ou encore un livre qui va nous montrer où est notre place. Trouver sa voie passe par un retour à soi, qui permet de créer un espace de liberté et de créativité.”
3° Accepter les imprévus
Déception, résignation… Quand le chemin est chaotique, la tentation est grande de baisser les bras. “La clé, c’est de sortir de l’idée qu’un jour, on trouve enfin sa voie et que c’est garanti une fois pour toutes”, prévient Oriane Savouré-Lucas. Même son de cloche chez Pascale de Lomas : “Même lorsqu’on finit une formation ou qu’on commence un nouveau métier, on n’est qu’au début d’un parcours qui va s’infléchir un certain nombre de fois.” Accepter les déviations, les pauses, les retours en arrière, les doutes, réorienter sa trajectoire au gré des expériences et des rencontres, fait partie intégrante du chemin. “Il faut se donner l’autorisation de tâtonner et de se planter, poursuit Pascale de Lomas. Ce n’est pas grave, on rebondira.” Accepter aussi une part de risque : “Certains, notamment en avançant en âge, ont peur de quitter leur job, même s’ils s’ennuient prodigieusement, par crainte de perdre leur confort matériel, leur reconnaissance statutaire. C’est vrai, ils ne vont probablement jamais les retrouver, mais ils vont gagner autre chose : la vie..”
Le principal ? Se mettre en chemin, essayer, tester. “Découper la montagne permet de rendre la tâche moins insurmontable et d’éviter la procrastination, ajoute Oriane Savouré-Lucas. Quel petit ajustement puis-je réaliser ici et maintenant ? À force d’itérer, c’est une habitude vertueuse qui se crée.” Sortir de sa zone de confort permet aussi d’explorer les possibles. “C’est aller voir des gens qu’on ne connaît pas, invite Pascale de Lomas, faire des stages auprès de professionnels d’autres secteurs. Si on reste toujours dans le même environnement, on ne peut pas éveiller son intérêt à autre chose et éventuellement se trouver d’autres voies.”