Dans le cadre des trajectoires de reconversion professionnelle, les métiers manuels et de l’artisanat séduisent de plus en plus d’actifs, et plus particulièrement les jeunes. Selon un sondage OpinionWay, pour L’Atelier des Chefs, organisme de formation aux « métiers de la main et de l’humain », un actif de moins de 35 ans sur deux est attiré par les métiers manuels.
Si la reconversion vers l’artisanat a longtemps été considérée comme un microphénomène, la tendance dit aujourd’hui le contraire. Pour mesurer les désirs de reconversion des salariés vers un métier manuel ou artisanal, L’Atelier des Chefs et OpinionWay ont mené un sondage en juillet et août 2023, auprès d’un échantillon de 1 059 salariés représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus. L’étude, publiée ce 12 septembre, avance ainsi que 37 % des salariés, tous âges confondus, envisagent une reconversion vers un métier manuel, tandis que 51 % des aspirants à la reconversion ont moins de 35 ans.
Des désirs de reconversion principalement motivés par la perspective de produire soi-même avec ses mains (30 %), l’ennui dans le métier actuel (25 %), l’envie d’indépendance (24 %) et le côté « hobby » et passion des métiers manuels (24 %). Pour autant, la dynamique positive des métiers manuels reste encore à entretenir : 50 % des sondés estimant que la reconversion vers les métiers de l’artisanat n’est pas suffisamment valorisée dans le monde de l’entreprise (41 % pour les moins de 35 ans).
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Attractivité et rémunération
Parmi les principales raisons de la dynamique positive pour l’artisanat, la question de la rémunération s’impose : 68 % des moins de 35 ans pensent qu’on peut aujourd’hui bien gagner sa vie avec un métier manuel ou d’artisanat (61 % tous âges confondus). Mais ce n’est pas la seule source de motivation. « J’ai choisi de me reconvertir en boulangerie car c’est un métier passion, celui vers lequel j’aimerais me tourner et passer le reste de ma vie, plutôt que d’être ingénieur. Je souhaite ouvrir un foodtruck de produits boulangers ou une boulangerie, dans une commune qui soit un désert en termes de commerces, et qui aurait besoin de moi pour se lancer », témoigne Cyril, ingénieur de formation de 32 en pleine reconversion, coté dans le communiqué d’annonce du sondage.
Aussi, l’émergence progressive de l’intelligence artificielle dans les différents milieux professionnels semble booster l’attractivité des métiers de l’artisanat, peu « menacés » par les nouvelles technologies. De fait, pour 61 % des salariés sondés, le déploiement de l’intelligence artificielle dans les entreprises et le monde du travail donnera d’autant plus envie aux salariés et aux actifs de se tourner vers l’apprentissage d’une activité plus concrète et manuelle.
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