Si l’entrepreneuriat s’impose de plus en plus comme une une alternative, pérenne ou temporaire, au salariat, les chances de concrétiser son projet ne sont pas les mêmes pour tous, d’après l’étude Créateurs d’entreprise : une histoire de 7 familles (BGE et Crédit Mutuel Alliance Fédérale avec l’ObSoCo), publiée ce 9 février. En effet, bien que l’âge n’influe que peu sur la propension à créer une entreprise, il apparaît que le genre, le diplôme, le niveau de vie et le secteur d’activité impactent, eux, le taux d’immatriculation. Si globalement un entrepreneur sur trois passe à l’acte et s’immatricule à l’issue d’un programme d’accompagnement du réseau BGE, les femmes s’immatriculent plus que les hommes (33 % contre 25 %) et 41 % des créateurs qui franchissent le cap ont un niveau bac +4 (contre 28 % pour le niveau CAP).
Un constat confirmé par le fait que les personnes les plus précaires s’immatriculent moins que les personnes relativement aisées : 46 % des porteurs de projets qui s’engagent ont un revenu mensuel compris entre 2 000 et 2 500 euros. À noter toutefois que 44 % des créateurs qui suivent un programme d’accompagnement BGE ont des revenus précaires, sous le seuil de pauvreté, et que 78 % sont demandeurs d’emploi ou inactifs.
Ressenti de la réussite
Autre point de vigilance : la réalité économique de l’entrepreneuriat. En la matière, le chiffre d’affaires moyen des répondants de l’enquête, après trois ans d’activité, s’élève à 55 754 euros, puis à près de 75 000 après quatre ans. Au total, ce sont ainsi 42 % des porteurs de projet qui ont vu leur CA croître de manière régulière depuis leur immatriculation, tandis que 60 % anticipent une progression à la hausse. De fait, 44 % des répondant déclarent que leur CA est à la hauteur ou supérieur à leurs attentes au moment de la création de leur entreprise. Un ressenti équitablement réparti quelle que soit la situation professionnelle d’origine, la classe socio-professionnelle ou le niveau de revenus.
Aussi, quel que soit le CA réalisé, l’entrepreneuriat reste perçu comme une bonne expérience par 96 % des répondants, qui seraient 83 % à le refaire s’ils en avaient l’occasion. En revanche, si 60 % ont trouvé relativement simple de créer leur entreprise, 63 % jugent bien plus complexe le fait de la faire perdurer.
Classification des entrepreneurs
Au-delà des caractéristiques socio-économiques des porteurs de projet, l’étude identifie 7 familles, entre celles et ceux n’ayant pas encore lancé leur projet (68 %) et celles et ceux l’ayant lancé (32 %).
Parmi les « non-créateurs », trois familles :
- les « non-merci » (50 % des non-créateurs) : mon choix est fait et ce ne sera pas la création.
- les « ni oui ni non » (24 % des non-créateurs) : créer ou ne pas créer, telle est la question.
- les « j’y suis presque » (27 % des non-créateurs) : je vais créer !
Et parmi les « créateurs », quatre familles :
- les « optimistes » (34 % des créateurs) : je vais réussir même si pour l’instant, c’est un peu compliqué.
- les « certains » (31 % des créateurs) : je réussis et je ne vais pas m’arrêter.
- les « déçus » (11 % des créateurs) : finalement, la création ce n’est peut-être pas mon histoire.
- les « incertains » (24 % des créateurs) : visiblement, je ne m’en sors pas trop mal, mais je ne suis pas confiant pour autant.
*L’étude publiée ce vendredi 9 février 2024, et menée conjointement par BGE et Crédit Mutuel Alliance Fédérale, en collaboration avec l’Observatoire Société et Consommation (ObSoCo), a été réalisé entre le 23 janvier et le 27 février 2023 auprès de 5 990 entrepreneurs accompagnés par BGE entre 2018 et 2022 et ayant créé ou non leur activité.