Depuis lundi 28 septembre, Pôle emploi va progressivement déployer un dispositif de contrôle de la recherche d’emploi. Vincent Godebout, délégué général de l’association Solidarités nouvelles face au Chômage, réagit à cette mesure.
Le contrôle renforcé des chômeurs a débuté cette semaine. En quoi cela consiste-t-il ?
Il s’agit de voir si les demandeurs d’emploi inscrits à Pôle emploi sont dans une recherche active. C’était déjà le cas, mais la nouveauté est que ce ne sont plus les conseillers qui sont en charge d’effectuer ces contrôles comme autrefois. Depuis le 28 septembre, des personnes sont dédiées à cette tâche, afin de ne pas mélanger conseil et contrôle. Le terme de contrôle n’est d’ailleurs pas approprié car il s’agit de mettre en place des rendez-vous plus réguliers, ce que demandent souvent les demandeurs d’emploi.
Pensez-vous que cette mesure soit efficace ?
Elle va dans le bon sens tout en veillant à une relation de qualité entre l’organisme et les personnes inscrites. Il ne s’agit pas de les fliquer. On parle davantage de chercheur d’emploi que de demandeur d’emploi d’ailleurs, il faut humaniser tout cela.
Ne pensez-vous pas justement qu’ils vont se sentir surveillés ?
Si c’est bien fait, non. Je ne veux pas suspecter le service public de l’emploi d’agir contre l’intérêt des chômeurs. Certes, il existe des fraudes, mais comme dans tout dispositif public où il y a de l’argent en jeu.
Comment accueillent-ils ce dispositif ?
Ceux que nous accompagnons ont plus le sentiment d’exister aux yeux de Pôle emploi. Cela a été reçu assez positivement. Ce n’est pas toujours facile pour eux, on vous demande d’être bon au moment où vous n’allez pas toujours bien. Des rendez-vous plus réguliers font justement partie de leurs attentes.
Que proposeriez-vous pour aller plus loin ?
Le service public de l’emploi doit être dans une vraie dynamique d’accompagnement car nous savons que cela fonctionne. Il faut faire évoluer la sémantique, parler de redynamisation plutôt que de contrôle par exemple. C’est toute l’attention portée au demandeur d’emploi qui fait que le lien se renforce car ils se sentent stigmatisés, mis de côté.
Le contrôle en pratique
Selon Pôle emploi, ce dispositif concerne à ce jour trois régions (Poitou-Charentes, Aquitaine et Limousin). Il sera élargi à quatorze nouvelles régions mi-octobre, la généralisation à l’ensemble du territoire étant prévue d’ici la fin du mois de novembre.
Il concerne tous les demandeurs d’emploi (indemnisés ou non). L’absence d’actes positifs et répétés en vue de retrouver un emploi peut entraîner une radiation de la liste des demandeurs d’emploi de 15 jours la première fois. En cas de manquements répétés, la période peut être portée jusqu’à six mois consécutifs. Pour les demandeurs d’emplois percevant une indemnisation, celle-ci sera suspendue pendant leur période de radiation.
Conservez donc bien toutes les preuves de vos candidatures (annonces, lettres de motivation, CV adaptés, e-mails, dates des coups de fil, et éventuellement, quand cela arrive, courriers ou messages électroniques de refus adressés par les recruteurs).