Selon un sondage OpinionWay, plus de la moitié des DRH écartent des candidatures en raison de leur piètre niveau d’orthographe. Les lacunes en français seraient même un frein à la progression de carrière, pour les salariés déjà en poste.
Pas de place sur les bureaux des recruteurs pour les CV et les lettres de motivation truffées de faute. Selon un sondage OpinionWay pour Mon coach Bescherelle, 52 % des DRH écartent ou sélectionnent des candidats en fonction de leur niveau d’orthographe.
Pour les salariés déjà en poste, des lacunes en français peuvent constituer un frein à la progression de carrière : 44 % des responsables RH reconnaissent ainsi avoir émis « des remarques », et 15 % avoir déjà ralenti une promotion en raison d’un faible niveau à l’écrit. Selon l’enquête OpinionWay, menée auprès de plus de 200 recruteurs, 99 % d’entre eux estiment en outre qu’une bonne expression à l’écrit est un critère important de la recherche d’emploi, et 92 % estiment que l’inverse peut avoir un impact négatif sur l’image de l’entreprise, une fois embauché – notamment lors des échanges avec les clients.
L’orthographe, un critère d’employabilité, mais aussi « discriminant »
Selon Célia Rosentraub, directrice des éditions Hatier-Bescherelle, interrogée par Le Parisien, qui a dévoilé ce sondage, « dans un monde d’hypercommunication, la maîtrise du français est essentielle. Les salariés sont de plus en plus souvent amenés à s’exprimer par écrit, et beaucoup sont devenus les ambassadeurs de leur employeur sur les réseaux sociaux ».
Comme l‘écrivait dans nos colonnes Philippe Deljurie, co-fondateur du site d’emploi Meteojob, en 2016, lorsqu’un salarié écrit un email, « ce n’est pas uniquement la personne qui écrit, c’est aussi le représentant de la société qui l’emploie, et dont il véhicule l’image ». Selon lui, la maîtrise de l’orthographe est davantage un « critère discriminant » qu’un critère d’employabilité : « celui qui présente des faiblesses à l’écrit prend le risque de se heurter à de graves déconvenues. Mais, pour autant, l’inverse ne suffit pas à ouvrir les portes de l’emploi. Pour reprendre une expression mathématique, c’est une condition nécessaire mais pas suffisante. »
Dans cette optique, la formation demeure primordiale. Selon le sondage, tandis que les entreprises sont de plus en plus nombreuses à en proposer, 54 % des DRH envisagent de financer des « séances d’orthographe » pour certains salariés. À noter également que d’après la même enquête, 78 % des salariés feraient « très régulièrement » des fautes.