Cinq mois après le début du mouvement des Gilets Jaunes, Emmanuel Macron a présenté jeudi 25 Avril ses propositions pour sortir de la crise. De la fiscalité au temps de travail, en passant par les retraites, voici les propositions à retenir.
Une semaine après l’annulation de sa prise de parole en raison de l’incendie de Notre-Dame et la fuite dans la presse de ses propos pré-enregistrés, Emmanuel Macron s’est enfin exprimé. Peu de surprises, mais cinq mois après le début du mouvement des Gilets Jaunes, le président de la République a tout de même fait des annonces en ce qui concerne la fiscalité, le pouvoir d’achat, le temps de travail et l’emploi.
Une baisse d’impôts de 5 milliards d’euros
Le président de la République a promis « une réduction significative de l’impôt sur le revenu », souhaitant notamment « qu’un maximum de Français » paient de moins en moins d’impôts, en particulier au sein des classes moyennes et pour “ceux qui travaillent ». Et d’évoquer une baisse des impôts de l’ordre de 5 milliards d’euros.
Les modalités de cette mesure, floues, seront fixées par le gouvernement, mais ne seront pas « financées à crédit », assure Emmanuel Macron. L’exécutif prévoit notamment de supprimer « certaines niches fiscales » – pas celles des ménages, mais celles dont bénéficient les entreprises.
Suite à cette annonce, le ministre de l’Economie, Bruno Le Maire, a expliqué qu’il souhaitait que « 15 millions de foyers fiscaux français puissent être concernés » par cette baisse d’impôts sur le revenu. Intervenant dès janvier 2020, elle devrait être selon lui d’environ 10 % pour les contribuables concernés.
Une augmentation du temps de travail
Pour financer ce coup de pouce fiscal, le chef de l’Etat a aussi indiqué qu’il faudrait « travailler davantage ». Le chef de l’Etat écarte l’idée de supprimer un ou plusieurs jours fériés, considérant « qu’il ne s’agit pas d’une technique efficace ». Il ne touchera pas non plus aux 35 heures : « elles sont une référence légale théorique aujourd’hui, elles sont renvoyées au dialogue social, et je crois en cette méthode. »
Emmanuel Macron écarte aussi le principe de repousser l’âge légal de départ à la retraite au-delà de 62 ans : « tant que nous n’aurons pas réglé le problème du chômage, ce serait assez hypocrite ». À la place, pour « travailler plus », il propose « d’allonger la durée de cotisation, et de laisser le libre choix ».
« En allongeant la période de référence, sans bouger l’âge légal, pour avoir un système de décote qui incite à travailler davantage, mais sans forcer tout le monde. Voilà une option qui permet de dégager des économies, pour réinvestir dans des baisses d’impôt, mais dans une option de libre choix », précise-t-il. Dans le cadre de la réforme structurelle menée par Jean-Paul Delevoye, le président de la République propose que l’on « redéfinisse le seuil minimal de tous ceux qui travaillent », en le rendant « plus significativement supérieur au minimum vieillesse », citant la somme de 1 000 euros pour une carrière complète.
La réindexation des retraites de moins de 2 000 euros sur l’inflation
Concernant les retraites, Emmanuel Macron a aussi annoncé la réindexation des pensions de moins de 2000 euros sur l’inflation, dès janvier prochain. À terme, d’ici 2021, il ne devrait plus avoir de sous-indexation des retraites, et ce seront toutes les pensions dans leur globalité qui devraient, promet-il, être ré-indexées sur l’augmentation des prix.
Pas d’augmentation du salaire minimum
« Augmenter le Smic aurait été contraire à l’objectif de compétitivité, donc j’assume ce choix. En revanche, on peut augmenter le pouvoir d’achat d’autres manières. Par exemple la prime d’activité, qui est compatible avec la productivité. Si j’augmente le salaire minimum, je détruis de l’emploi. La prime défiscalisée est aussi compatible avec la productivité », a expliqué Emmanuel Macron. Pas d’augmentation du Smic de prévue, donc, mais une reconduction de la prime exceptionnelle défiscalisée.
Le « plein emploi » d’ici 2025
Le chef de l’exécutif a enfin réitéré son objectif de 7 % de chômage en 2022, avec un plein-emploi en 2025. « C’est un objectif à long terme. Le chiffre du plein-emploi est parfaitement atteignable, surtout si on continue les réformes », conclue-t-il.
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