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Chômage en France : 26 % des actifs sont en situation de “mal-emploi”

Selon un rapport de l’Observatoire des inégalités, le taux de chômage en baisse en France (8,7 %) « reflète mal la dégradation du marché du travail ». Ainsi, plus de huit millions de personnes sont en situation de « mal-emploi » (chômage ou contrats précaires).

 
L’Observatoire des inégalités, association d’experts et de chercheurs, a publié, le 4 juin 2019, son troisième rapport sur les inégalités en France. Alors que la situation de l’emploi semble s’améliorer, avec un taux de chômage en baisse (8,7%, soit le plus bas depuis dix ans, selon l’Insee), l’étude indique qu’en réalité, « cela reflète mal la dégradation du marché du travail ».

 

3,2 million d’actifs « découragés » ou en temps partiel

Ainsi, d’après le rapport, les chiffres du chômage ne prennent pas en compte les « personnes découragées », qui ont abandonné toute recherche (notamment celles proches de la retraite, ou mères de famille) ; ainsi que celles qui travaillent contre leur gré à temps partiel, en intérim ou en CDD. En tenant compte de ces personnes « oubliées » ne cherchant plus de travail (mais souhaitant travailler) ou occupant un poste précaire (et voulant travailler davantage), l’Observatoire des inégalités décompte plus de huit millions d’individus en situation de « mal-emploi » – soit 26 % de la population active.

« Cette forme d’insécurité sociale touche un actif sur quatre. Pouvoir ou non se projeter dans la vie constitue l’une des fractures majeures de la société française », écrit l’Observatoire des inégalités. Dans le détail, l’organisme compte 2,8 millions de chômeurs, mais aussi 3,7 millions de travailleurs précaires (CDD, intérim), 1,6 million de travailleurs en temps partiel contraints et 1,6 million d’actifs « découragés ».

 

Une précarité qui augmente

Dans son rapport, l’Observatoire des inégalités s’inquiète plus largement d’une précarité « en augmentation depuis 2014, après une stabilisation de près de dix ans », et qui se reflète dans les conditions de travail. Selon l’association, « le contenu du travail n’a rien à voir d’un milieu social à l’autre. Les inégalités sont notamment énormes en matière de pénibilité physique. 63,4 % des ouvriers non qualifiés subissent au moins trois contraintes physiques au travail (par exemple rester longtemps debout, porter des charges lourdes, subir des vibrations, etc.). Une pénibilité physique 10,6 fois plus fréquente chez les ouvriers que chez les cadres supérieurs ».

 
 

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