Le 12e baromètre du Défenseur des Droits a décidé de s’intéresser cette année aux discriminations à l’emploi pour les salariés syndiqués. Les chiffres ne sont pas bons. Quatre actifs sur dix estiment que l’exercice d’une activité syndicale peut présenter des risques pour leur emploi ou pour leur évolution de carrière. L’occasion pour Jacques Toubon, Défenseur des droits, de rappeler que ces chiffres interrogent sur le bon fonctionnement de notre démocratie.
Le dernier baromètre du Défenseur des droits s’est penché cette année sur la discrimination des personnes syndiquées dans leur travail. Nous pouvons largement mieux faire, exprime en substance l’étude. Un actif sur trois considère que les discriminations syndicales se produisent souvent, voire très souvent au travail, précise le baromètre. Ils sont d’ailleurs quatre sur dix à estimer que ce type d’activité peut comporter un risque pour leur emploi ou leur évolution de carrière.
Ce chiffre monte à huit sur dix parmi les personnes elles-mêmes syndiquées. Jacques Toubon, le Défenseur des droits, estime qu’il ne faut pas minorer les chiffres de la discrimination syndicale. “Ces discriminations ont des conséquences collectives sur l’ensemble des salariés”, remarque ce dernier. Avant d’ajouter : “La peur des représailles empêchera les représentants du personnel de défendre correctement les salariés. Cela doit interroger sur le bon fonctionnement de la démocratie sociale. Ces discriminations ne doivent pas empêcher les plus précaires de s’investir par peur dans le syndicalisme.”
Des relations dégradées avec la hiérarchie
Le baromètre indique aussi que plus de quatre personnes syndiquées sur dix ont le sentiment que les relations avec leur hiérarchie se sont dégradées en raison de leur activité au sein de l’entreprise. Les salariés syndiqués du secteur privé étant plus touchés (50 %) que ceux du public (40 %).
“Il y va de la responsabilité des employeurs et des organisations syndicales de monter au créneau pour repérer et réparer les décrochages de carrières chez les salariés. Les recours judiciaires et administratifs existent !”, souligne Jacques Toubon.