Le taux d’emploi continue d’augmenter, et le taux de chômage, de diminuer, selon une photographie du marché du travail réalisée par l’Insee. Mais en dépit de nombreux points positifs, le “halo” autour du chômage persiste.
Le taux d’emploi continue d’augmenter. En 2019, le taux d’emploi des 15-64 ans a ainsi augmenté de 0,2 point, pour s’établir à 65,5 % ; son plus haut niveau depuis 1980. En parallèle, le taux de chômage diminue encore (1) et s’établit à 8,4 % (contre 9 % en 2018 et 9,4 % en 2017), pour 2,5 millions de chômeurs (2). Tel est le constat de l’Insee, qui vient de publier une “photographie du marché du travail”.
Il existe quelques disparités selon l’âge. En 2019, le recul du taux de chômage est en effet plus marqué pour les jeunes : – 1,2 point pour les moins de 25 ans, contre – 0,7 point pour les 25-49 ans et une stabilité pour les 50 ans ou plus.
Un chômage plus élevé pour les moins diplômés
Par catégorie socio-professionnelle, il existe également de fortes disparités. Selon l’Insee, le taux de chômage est ainsi plus élevé pour les moins diplômés ou les moins qualifiés. Il atteint 15,5 % pour les actifs ayant au plus le brevet des collèges, contre 5,1 % pour ceux diplômés du supérieur. En outre, il est de 12,4 % pour les ouvriers et 9,2 % pour les employés, contre 3,9 % pour les cadres, qui connaissent une situation de quasi plein emploi.
D’après l’étude, le chômage de longue durée (supérieur à un an), qui diminue d’année en année depuis 2016, concerne 3,4 % de la population active. “Il recule plus fortement pour les 25-49 ans et il est stable pour les 50 ans ou plus. Il concerne 40,1 % des chômeurs en 2019. Cette part est plus élevée chez les seniors et les personnes les moins qualifiées”, observe l’Insee. Ainsi, en 2019, 58,3 % des chômeurs de 50 ans ou plus sont chômeurs de longue durée, contre 25,1 % des 15-24 ans. “Cette part est de 49,6 % pour les chômeurs ayant au plus le brevet (contre 32,6 % des chômeurs diplômés du supérieur)”, précise l’institut officiel de statistiques.
Le sous-emploi en recul
La part des travailleurs à temps partiel a diminué de 0,4 point entre 2018 et 2019, pour s’établir à 18,1 %. “Cette part atteint 41,4 % parmi les employés non qualifiés. Elle est plus de trois fois plus élevée pour les femmes que pour les hommes (28,4 % contre 8,3 %) et est plus importante pour les 15-24 ans (23,9 %) et les 50 ans ou plus (21,3 %)”, note l’Insee.
En parallèle, le sous-emploi a baissé de 1,3 point par rapport à 2015 et de 0,5 point par rapport à 2018, pour représenter 5,4 % des emplois. “Il concerne davantage les employés non qualifiés (14,5 %), les jeunes (8,9 %) et les femmes (7,8 %). En 2019, son recul est plus marqué pour les moins qualifiés”, indique l’étude.
1,6 million d’inactifs relèvent du “halo autour du chômage”
En dépit de ces points positifs, beaucoup de personnes souhaitant travailler se retrouvent dans le “halo autour du chômage”. Ainsi, “parmi les 11,6 millions d’inactifs de 15 à 64 ans, 1,6 million souhaitent travailler, sans pour autant être au chômage au sens du BIT”, note l’Insee. Ils représentent 3,8 % des 15-64 ans. Cette part est globalement stable depuis 2016, après avoir augmenté quasi continûment entre 2008 et 2015.
Selon l’étude, les femmes de 15-64 ans appartiennent plus souvent que les hommes au halo autour du chômage (4,2 % contre 3,4 %), “alors qu’elles sont moins souvent qu’eux au chômage” (5,8 % contre 6,5 %). De leur côté, les seniors sont “à la fois moins exposés au risque de chômage et moins souvent dans le halo” (2,9 % pour les 50-64 ans).
Au total, en 2019, en cumulant chômage et halo autour du chômage, 4,1 millions de personnes sont sans emploi et souhaitent travailler, soit 9,9 % des 15-64 ans. Une proportion en baisse de 0,4 point sur un an et de 1,2 point depuis 2015, mais qui reste non négligeable.
(1) Selon l’Insee, “le taux de chômage poursuit la baisse amorcée en 2016” (– 0,6 point en 2019, portant à 1,9 point la baisse depuis 2015), mais “reste cependant supérieur de 1,0 point à son niveau de 2008, avant la crise économique”.
(2) L’économie française comptait 29,2 millions de personnes dans la population active en 2019. Sur ce total, 26,8 millions ont un emploi et 2,5 millions sont au chômage.
(3) Le sous-emploi regroupe tous les actifs qui travaillent à temps partiel alors qu’ils souhaiteraient travailler davantage et sont disponibles pour le faire, ainsi que tous les salariés à temps complet qui ont travaillé moins que d’habitude en raison d’un ralentissement des affaires, d’une réduction saisonnière d’activité, d’une mise au chômage partiel ou du mauvais temps.