L’Insee a publié les indicateurs du marché du travail au premier trimestre 2020 : le nombre de chômeurs au sens du BIT diminue de 94 000, à 2,3 millions de personnes. Mais selon l’institut, il s’agit d’une baisse “en trompe-l’œil”, liée au confinement, qui ne traduit pas la réalité.
Des chiffres à prendre avec des pincettes. Comme chaque trimestre, l’Insee a publié ce jeudi 14 mai les indicateurs du marché du travail au 1er trimestre 2020. Le nombre de chômeurs au sens du BIT diminue ainsi de 94 000, à 2,3 millions de personnes.
Le taux de chômage au sens du BIT a finalement baissé de 0,3 point, à 7,8 % de la population active en France (hors Mayotte). Une progression qui va dans le sens de la baisse du chômage, continue, depuis un an ? Dans une note, l’Insee explique que le taux de chômage et les autres indicateurs du marché du travail ont été impactés par la crise sanitaire du Covid.
L’institut de statistiques ajoute que la période de confinement, imposée à partir du 17 mars 2020, a “fortement affecté” les comportements de recherche active d’emploi, ainsi que la disponibilité des personnes (contraintes de garde d’enfant, par exemple).
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Pas de réelle amélioration
“Cette baisse du taux de chômage résulte d’un fort recul du nombre de personnes sans emploi se déclarant disponibles ou en recherche active d’emploi pendant la période de confinement”, indique l’Insee, qui en conclut que ces bons résultats ne traduisent donc aucunement une amélioration du marché du travail.
“Sur la base des observations sur les 11 premières semaines du trimestre, on estime à -0,4 point l’effet du confinement sur le taux de chômage moyen du premier trimestre. Autrement dit, le taux de chômage qui aurait été observé au premier trimestre en l’absence de confinement aurait été quasi stable à 8,2 %”, précise l’institut.
Notons par ailleurs que fin avril, Pôle emploi a enregistré une “hausse historique” du nombre de chômeurs sur un mois. Au mois de mars, le nombre de demandeurs d’emploi de catégorie A a ainsi augmenté de 246 100, soit + 7,1 %.
En outre, l’agence de notation financière Fitch Ratings estime que l’année 2020 se terminera en France sur une récession économique de -7 % du PIB, accompagnée d’un taux de chômage de 11 %, avec 1,4 million d’emplois supprimés. Et s’il devrait y avoir une reprise en 2021, avec 4,1 % de PIB, le taux de chômage devrait demeurer à 10,6 %.