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Chômage : Pôle emploi observe une hausse historique des demandeurs d’emploi

4,5 millions de chômeurs sans activité. 843 000 de plus en un mois. Il s’agit, depuis la mise en place en 1996 des séries statistiques de Pôle emploi, d’une hausse sans aucun équivalent. Concrètement, le nombre de demandeurs d’emploi de catégorie A s’est accru de 22,6 % en avril, sur l’ensemble du territoire.

Fin avril, en pleine crise du Covid-19, Pôle emploi enregistrait une “hausse historique” du nombre de chômeurs sur un mois : au mois de mars, ceux en catégorie A (sans aucune activité) avaient vu leur nombre augmenter de 246 100, soit + 7,1 %. “Le chômage augmente parce que les entreprises, dans le contexte actuel, n’embauchent plus, pas parce qu’elles licencient massivement”, précisait alors le ministère du Travail.

Ce 28 mai, alors que l’heure est au déconfinement et à la fin progressive du chômage partiel, la situation du marché du travail ne semble pas prête de s’arranger. En effet, la Dares et Pôle emploi constatent que la hausse du chômage en avril a explosé dans des proportions historiques ; avec 843 000 demandeurs d’emploi supplémentaires en un mois (soit + 22,6 % par rapport à mars). Pour s’établir “à son plus haut niveau” depuis la mise en place, en 1996, de ces séries statistiques.

 

4,575 millions de chômeurs sans activité

Fin avril, le nombre de chômeurs de catégorie A était de 3,732 millions. Désormais, il s’établit à 4,575 millions. Un niveau, là encore, inédit, puisque la barre des 4 millions n’avait jamais été franchie.

Selon Pôle emploi, en raison d’une évaporation des opportunités d’embauche, le nombre de demandeurs d’emploi en activité réduite (catégories B, C) a fortement diminué (- 633 600 en un mois, soit – 30 %), pour “alimenter les trois quarts de la hausse du nombre de ceux observés en mai en catégorie A”. Au total, l’effectif des catégories A, B, C s’accroît de 209 300 au mois d’avril, soit + 3,6 %.

“Cette augmentation du nombre d’inscrits en catégories A, B, C intervient dans un contexte de baisse des entrées à Pôle emploi (- 19,1 %) et de repli encore plus marqué des sorties (- 34,9 %). Ainsi, bien qu’en recul, les entrées restent supérieures aux sorties, qui atteignent de leur côté leur minimum historique”, observe l’organisme. Selon lui, “tous les motifs de sorties continuent de se replier”, en particulier les reprises d’emploi déclarées, les radiations administratives, les défauts d’actualisation et les sorties liées à des entrées en stage ou en formation.

 

Commerce, hôtellerie et tourisme sont en première ligne

Toutes les tranches d’âges sont concernées par cette chute libre de l’emploi ; à commencer par les moins de 25 ans (+ 29,4 %). La progression est moindre pour les personnes plus âgées, bien que restant considérable : + 24 % pour les 25-49 ans et + 16,1 % chez les moins de 50 ans.

Cette augmentation du nombre de demandeurs d’emploi en catégorie A en avril est “notamment portée par ceux qui recherchent un métier dans les secteurs du commerce, des services à la personne, de l’hôtellerie et du tourisme, du transport et de la logistique, ainsi que de la construction, du bâtiment et des travaux publics”, précise la Dares. Le nombre de demandeurs d’emploi recherchant un métier dans le spectacle est lui aussi “en forte hausse”.

À noter que dans le même temps, le recrutement est à l’arrêt. Le nombre de déclarations d’embauche de plus d’un mois (hors intérim) a ainsi chuté de 64,9 % en avril, après 24,9 % en mars, selon l’Agence centrale des organismes de sécurité sociale (Acoss). Au total, le repli s’établit à 73,8 % sur trois mois et à 73 % sur un an.

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Insee vs Pôle emploi : des chiffres radicalement opposés

Entre l’Insee et Pôle emploi, les statistiques sont rarement identiques, en raison d’une définition du chômage différente. (1) L’effet de surprise est donc faible à la comparaison des indicateurs du marché du travail au premier trimestre 2020 publiés il y a 2 semaines par l’institut de recherche, et des chiffres de l’organisme chargé de l’emploi en France, diffusés ce 28 mai.

Le 14 mai, l’Insee nous apprenait que le nombre de chômeurs au sens du BIT avait diminué de 94 000, à 2,3 millions de personnes. Mais selon l’institut, il s’agissait d’une “baisse en trompe-l’œil”, en raison du confinement. En parallèle, Pôle emploi a dévoilé des chiffres radicalement opposés.

 

 

 

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