Entrepreneuriat : 35 % des Français envisagent de se lancer dans les 5 ans
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Entrepreneuriat : 35 % des Français envisagent de se lancer dans les 5 ans

Tandis que les créations d’entreprises et de micro-entreprises atteignent des sommets historiques, le statut d’indépendant continue de séduire. Le salariat, lui, satisfait de moins en moins les attentes. Un état de fait confirmé par l’Observatoire de l’envie d’entreprendre, réalisé par Hello bank! en partenariat avec Ipsos, qui interroge le grand public et les indépendants pour identifier encore un peu plus les motivations et les réalités de l’entrepreneuriat.

« Nous sommes tous marqués par ce phénomène de société qu’est cet engouement pour l’entrepreneuriat. Il nous a donc semblé intéressant d’essayer de mieux comprendre quels étaient les moteurs et les leviers de celles et ceux qui se sont lancés ou qui l’envisagent, explique Bertrand Cizeau, directeur de Hello bank!. Et la dynamique est impressionnante : 1,07 million d’entreprises ont été créées en 2022, dont plus de deux tiers de micro-entreprises (656 000). C’est deux fois plus qu’il y a cinq ans. Il faut également souligner la pluralité de l’auto-entrepreneuriat, qui reflète la diversité du tissu économique et social. » Parmi les premiers enseignements de l’Observatoire de l’envie d’entreprendre, publié par Hello bank! et Ipsos ce 9 novembre, les indépendants expriment une satisfaction notable de leur situation, 83 % affirmant qu’ils referaient ce choix s’ils en avaient à nouveau l’occasion. Et pour cause, les indépendants avancent l’obtention de davantage de liberté et d’autonomie (53 %), le fait de trouver du plaisir ou d’exercer une activité qui passionne (51 %) et l’opportunité de créer son propre emploi et d’être à la tête de son activité (44 %) comme principaux avantages de l’entrepreneuriat.

L’envie d’entreprendre comme tendance de fond

« On constate également que le statut d’indépendant fait envie parmi le grand public, puisque plus d’un tiers des Français (35 %) nous disent oui, je pourrais me lancer en tant qu’indépendant dans les 5 prochaines années, ajoute Estelle Chandeze, directrice du département études d’opinion d’Ipsos. Et, ce qui est très intéressant, c’est qu’auprès des 18-34 ans, cette proportion grimpe à 59 %. » En outre, il semble que certains freins à l’entrepreneuriat relèvent d’une méconnaissance de ses réalités, à commencer par le besoin d’apport, comme le confirme Estelle Chandeze : « Contrairement aux croyances limitantes, se lancer n’est pas si compliqué. Un chiffre frappant : le grand public estime l’apport nécessaire à 20 000 euros en moyenne, contre 3 000 euros pour les indépendants qui ont fait l’expérience du lancement d’une activité. »

Autre grand enjeu : les indépendants se sentent-ils suffisamment accompagnés au quotidien ? La réponse est mitigée et plutôt négative, puisque 41 % citent les banques comme premier acteur d’accompagnement, suivies par Pôle emploi (35 %), les organismes spécialisés comme la CCI et BpiFrance (34 %), l’Urssaf (31 %) et les incubateurs et pépinières d’entreprise (22 %). Tandis que la famille (76 %) et les amis (68 %) restent les premiers soutiens psychologiques.

Entrepreneuriat vs salariat

« Les évolutions du marché du travail et de l’emploi post-Covid ont plutôt tendance à booster l’envie d’entreprendre : 43 % des Français pensent qu’il est aujourd’hui plus facile de se lancer (54 % chez les 18-34 ans). Surtout, il apparaît que le salariat traditionnel ne répond plus aux attentes de la plupart des actifs », précise la représentante d’Ipsos. En effet, 58 % des indépendants se sont lancés à l’issue d’un événement négatif dans le salariat (démission, rupture conventionnelle, arrêt maladie ou burn-out, licenciement ou plan social). Et les entrepreneurs ne subissent pas le fait de devenir indépendants, qui correspond plutôt à une stratégie de carrière bien réfléchie dans la plupart des cas, 74 % des aspirants entrepreneurs étant aujourd’hui actifs et en emploi.

Reste que, sans surprise, tout n’est pas rose pour les entrepreneurs. Et il est important de rappeler qu’entreprendre n’est pas sans risques. Ainsi, parmi les principales difficultés vécues au quotidien, les indépendants soulignent en priorité l’instabilité financière (55 %), le niveau de rémunération (40 %) et la gestion administrative (32 %). Le potentiel déséquilibre entre vie professionnelle et vie personnelle n’est, lui, cité qu’à 21 %, et paraît aujourd’hui être plus facilement rattaché au salariat qu’à l’entrepreneuriat. « Dans les grands groupes, quand on fait des études sur le bien-être des collaborateurs, l’équilibre vie pro/vie perso ressort quasiment comme le sujet le plus sensible, vis-à-vis notamment du manque de déconnexion et des situations induites par le télétravail, confirme Bertrand Cizeau. Quand vous êtes auto-entrepreneur, vous changez de paradigme et, le plus souvent, vous faites ce que vous avez décidé de faire et ce sujet de l’équilibre n’est plus perçu de la même façon. »

Au-delà des motivations pour entreprendre et des différentes façons de lancer son activité, se pose également la question de la pérennisation, et donc de la formation et des compétences des entrepreneurs. À ce propos, Alexandre Dana, co-CEO et cofondateur de l’organisme de formation spécialisé LiveMentor, interrogé à l’occasion de la présentation de l’étude, souligne trois compétences clé : « Quand on parle d’indépendants, on parle de personnes qui se lancent seules et qui doivent porter toutes les responsabilités, à la fois managériales, commerciales et stratégiques. De fait, je mettrais en avant la nécessité de savoir compter, savoir vendre et savoir communiquer

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