En raison de l’évolution de l’inflation, le Smic va faire l’objet d’une revalorisation automatique de + 2,2 % en octobre 2021. Il augmentera mécaniquement et s’établira à 1 589,47 euros brut, soit une hausse de 34,89 euros. Même sans “coup de pouce” supplémentaire, il s’agit de la plus forte augmentation depuis 2012.
Cet été, l’inflation a pris de l’ampleur. En août 2021, les prix à la consommation ont augmenté de 0,6 % sur un mois, et de 1,9 % sur un an, indique l’Insee sur son site.
Hormis dans la santé, aucune des catégories de produits et services, suivies par l’institut statistique, n’échappe à cette tendance. “Cette hausse de l’inflation résulte notamment du rebond des prix des produits manufacturés (+1,1 % après −1,1 %). Les prix de l’alimentation (+1,3 % après +0,9 %), ceux de l’énergie (+12,7 % après +12,3 %) et dans une moindre mesure ceux des services (+0,7 % après +0,6 %), accélèrent sur un an”, précise l’organisme.
Une revalorisation automatique
L’indice des prix continuant d’augmenter, le Smic sera, mécaniquement, revalorisé. Le salaire minimum brut augmentera ainsi de 23 centimes de l’heure à partir du 1er octobre 2021, a annoncé le ministère du Travail, mercredi 15 septembre.
Ce qui le portera à 10,48 euros par heure, soit, pour un temps plein, à 1 589,47 euros mensuels, sur la base de 35 heures. Contre 1 554,58 euros mensuels (et un Smic horaire brut de 10,25 euros) depuis le 1er janvier dernier ; soit une hausse de 34,89 euros brut.
Cette revalorisation de 2,2 %, imposée par la loi (1), est donc calquée sur la hausse des prix hors tabac, constatée par l’Insee entre novembre et août, chez les 20 % de ménages les plus modestes. Selon le gouvernement, même s’il ne s’agit que d’une hausse automatique, il devrait s’agir de “la plus forte augmentation depuis 2012”.
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Pas de “coup de pouce” supplémentaire
“Nous sommes très vigilants depuis le début du quinquennat à ce que le pouvoir d’achat des travailleurs au Smic (ou proches du Smic) soit protégé. Entre 2017 et 2021, le Smic mensuel a progressé plus que l’inflation, en augmentant en cumulé de 55 euros, une hausse qui s’ajoute aux forts gains de pouvoir d’achat générés par les mesures prises par le gouvernement depuis 2017”, indique Elisabeth Borne.
“Malgré une crise sans précédent, la politique menée par le gouvernement a permis d’éviter toute baisse du pouvoir d’achat des ménages et du salaire moyen en 2020 et 2021. Cette protection du pouvoir d’achat provient en particulier des mesures de soutien d’urgence, comme l’activité partielle qui a indemnisé à 100 % le salaire net des salariés au Smic et proches du Smic”, ajoute-t-elle.
“Cette politique s’ajoute à toutes les mesures qui ont été prises avant la crise et qui ont nettement amélioré le pouvoir d’achat des salariés aux revenus modestes. Ainsi, un célibataire travaillant au Smic gagne 170 euros par mois de plus grâce à la revalorisation de la prime d’activité, la baisse de cotisations salariales, la suppression des charges en faveur des heures supplémentaires ou encore la suppression de la taxe d’habitation”, fait encore valoir la ministre. Tout en précisant ne pas prévoir d’aller au-delà, malgré les demandes de plusieurs syndicats, afin de “ne pas ralentir la reprise”.
La CGT défend notamment un Smic à 1 800 euros, jugeant cette hausse insuffisante pour les ménages modestes, sur qui pèsent le plus les dépenses contraintes.
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(1) Objectif : “protéger le pouvoir d’achat des salariés de la hausse récente des prix”.