La course aux talents verts s’intensifie sur le marché de l’emploi. Face à l’essor des activités liées à la transition écologique et à la décarbonation de l’économie, les employeurs publics et privés recherchent et embauchent des profils dotés d’une dimension verte sur leur CV. Et les métiers à impact constitue une voie de reconversion de plus en plus prisée. Un constat confirmé par le nouveau rapport de LinkedIn sur l’essor des compétences vertes dans le monde et en France. Selon le réseau professionnel, la demande mondiale de talents verts a ainsi augmenté deux fois plus vite que l’offre depuis l’année dernière. Et en France, cette demande a augmenté de 15 % en trois ans. Autrement dit, les candidats ont aujourd’hui face à eux de plus en plus d’opportunités pour une carrière à impact. Mais surtout, les entreprises manquent de candidatures. Et pour cause, si le rythme se maintient d’ici à 2030, un emploi sur cinq nécessitant des compétences vertes manquera de candidats qualifiés. « La croissance du vivier de talents disposant de compétences vertes est insuffisante pour répondre à la demande croissante des entreprises liée au verdissement de l’économie. D’ici 2050, près de la moitié des emplois liés à la transition environnementale risquent de rester vacants, faute de compétences disponibles », confirme Fabienne Arata, country manager de LinkedIn France.
10 compétences vertes en croissance
À ce jour, 11 % des offres publiées sur LinkedIn en France demandent des compétences vertes précises, et cette part augmente d’année en année. Pour les candidats, l’enjeu est de taille : plus de la moitié des recruteurs utilisent les filtres de compétences sur LinkedIn, et les candidats avec des compétences vertes ou de l’expérience dans la transition environnementale sont recrutés 1,5 fois plus que la moyenne. Du fait des décisions politiques et économiques tournées vers la transition climatique et la décarbonation, les entreprises opèrent un tournant et le besoin de qualifications monte en flèche.
Le rapport du réseau professionnel établit le classement des compétences vertes dont la demande augmente le plus depuis trois ans : électrification, stratégies commerciales durables, protection de l’environnement, génie énergétique, atténuation du changement climatique, neutralité carbone, approvisionnements durables, développement durable des entreprises, énergie durable, finance durable. En France, le secteur des services d’utilité publique (eau, gaz, électricité) se place en tête en termes de demandes, avec près d’un quart des offres d’emploi (30 %) exigeant des compétences vertes, devant les services au consommateur (24 %), le BTP (23 %) et l’industrie manufacturière (22 %). Tandis que les secteurs où la demande augmente le plus sont la maintenance industrielle, le développement durable et la maintenance électrique.
Autre point d’attention mis en avant par le rapport : l’inégale qualification selon l’âge ou le genre. En effet, si la génération Z est sensibilisée aux enjeux environnementaux, 7,9 % de ses représentants disposent de compétences vertes, loin de la moyenne nationale (17,9 %). Aussi, seule une femme sur huit (12,4 %) dispose aujourd’hui d’au moins une compétence verte, contre un homme sur cinq (18,2 %). Une chose est sûre, emploi et transition font bon ménage: les demandeurs d’emploi possédant des
compétences vertes ou occupant des emplois verts bénéficient d’un taux d’embauche supérieur de 54,6% à celui de l’ensemble de la population active.
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