En deux mois, l’optimisme des actifs occupés concernant leur situation professionnelle à un horizon de 5 ans a chuté de 9 points, selon une étude Ifop pour Michael Page et Page Personnel réalisée fin avril 2020.
Quels impacts le Covid-19 a-t-il eu sur le moral des actifs français ? Après deux mois de confinement, et alors que les entreprises reprennent très lentement leurs activités, Michael Page et Page Personnel publient une étude Ifop sur l’optimisme des salariés quant à leur situation professionnelle, à un horizon de 5 ans. (1)
Résultats : fin avril 2020, 58 % des actifs étaient optimistes en pensant à leur situation professionnelle dans 5 ans, alors qu’ils étaient 67 % deux mois plus tôt (selon la même étude réalisée fin février), soit une baisse de 9 points en peu de temps. Une “conséquence directe de la propagation du coronavirus et des mesures adoptées pour le contenir”, note l’Ifop. Dans le même temps, la proportion de pessimistes passe de 33 à 42 %.
Les indépendants, “étonnamment” les plus optimistes
Dans le détail, ce sont les actifs de plus de 35 ans qui affichent la plus forte baisse de confiance, avec une chute de 12 points (de 63 % en février à 51 % fin avril). “En effet, présents depuis plus longtemps dans le monde du travail ils ont une meilleure compréhension des mécanismes à l’œuvre et ont également, pour beaucoup, le souvenir de la crise de 2009 notamment”, analyse Michael Page.
Bien que seuls face à la crise, les travailleurs indépendants sont 67 % à être optimistes. “Une baisse étonnante de seulement 3 points par rapport à février, alors qu’il s’agit d’un des statuts particulièrement fragilisés par les conséquences économiques de la pandémie”, indique l’étude.
On trouve en outre plus d’actifs positifs sur le futur dans les grandes entreprises que dans les plus petites. Ils sont ainsi 65 % à être pessimistes dans les organisations de 200 à 500 salariés, contre 38 % dans celles de plus de 1 000 collaborateurs. Signe que selon la taille de l’entreprise, les ressources pour amortir le choc ne sont pas les mêmes.
Les ouvriers sont les plus inquiets
Côté catégories socio-professionnelles, l’optimisme en faveur de sa propre situation professionnelle à l’horizon de 5 ans varie selon la profession. Les cadres et professions intermédiaires sont 65 % à envisager l’avenir positivement, tandis que les employés ne sont que 56 %, et les ouvriers 49 % (contre 66 % en février, soit 17 points d’écart). Ces derniers sont “généralement les plus touchés lors des crises économiques, et rappelons que le PIB s’est contracté de 5,8 % au premier trimestre 2020 selon l’INSEE, la plus forte baisse dans l’histoire depuis 1949”, explique Michael Page.
Enfin, le secteur de l’industrie est celui qui affiche la plus forte baisse d’optimisme : moins 27 points en seulement deux mois, passant de 69 % à 42 %. “En effet, il s’agit d’un secteur qui a été particulièrement affecté par la crise, avec l’annulation ou le report de certaines commandes et l’arrêt complet des ventes durant 2 mois (notamment aéronautique et automobile)”, indique l’étude.
La formation professionnelle, un enjeu clé ?
“Plus que jamais, la formation professionnelle continue s’imposera comme un enjeu clé pour garantir la compétitivité des entreprises et la performance des salariés (ainsi que leur employabilité). Seulement, dans les faits, seuls 54 % des actifs (et 52 % des cadres) jugent efficace l’accompagnement proposé par leur employeur pour les soutenir dans l’évolution de leurs missions, alors que celles-ci évoluent largement. Il sera donc essentiel pour les RH de renforcer la communication sur les dispositifs en place dans l’entreprise, et de revoir les modules proposés pour les orienter davantage vers le développement de nouvelles compétences techniques et comportementales”, concluent Michael Page et Page Personnel.
(1) Étude Ifop pour Michael Page réalisée du 29 au 30 avril 2020, auprès de 1019 actifs occupés.