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Covid-19 et plans sociaux : 65 000 emplois sont menacés

La crise du Covid-19 continue d’impacter le marché du travail. Selon les dernières statistiques de la Dares, 65 000 postes sont menacés dans le cadre de plans sociaux, 3 fois plus qu’en 2019 à la même époque. Dans le même temps, le chômage partiel concerne plus d’un million de salariés, et la hausse des inscriptions en formation des demandeurs d’emploi se poursuit.

Alors que nous évoquions le 17 septembre dernier une hausse considérable du nombre de PSE (plans de sauvegarde de l’emploi), les nouveaux chiffres du ministère du Travail font état d’une situation de plus en plus morne. Dans sa dernière série de statistiques sur la situation du marché du travail, publiée toutes les deux semaines depuis le début de la crise du Covid-19, la Dares indique ainsi que le nombre de ruptures de contrats de travail envisagées dans le cadre de procédures de restructuration “a poursuivi sa hausse” fin septembre 2020.

Entre le 1er mars et le 27 septembre, ce sont quelque 454 plans de sauvegarde de l’emploi (mis en œuvre dans les entreprises de 50 salariés ou plus) qui ont été lancés en France. “Fin septembre, le nombre hebdomadaire de PSE initiés s’établit à 30 durant la deuxième semaine du mois, à 28 au cours de la troisième, puis à 35 durant la suivante”, note la Dares.

 

Trois fois plus de postes menacés qu’en 2019

Selon le service de statistiques du ministère du Travail, le nombre de postes menacés dans le cadre de PSE augmente également (4 200 durant les deux dernières semaines de septembre). En tout, depuis le 1er mars, 65 000 ruptures de contrats de travail ont été envisagées, “soit plus du triple que durant la même période en 2019”.

Des licenciements plus “petits” ont aussi été répertoriés. Depuis mars, 3 500 licenciements collectifs pour motif économique ont été notifiés auprès des Direccte. Ces procédures concernent dans 90 % des cas des licenciements de moins de 10 salariés. Les secteurs les plus concernés sont le commerce (20 %), la construction (17 %), l’industrie manufacturière (16 %) et l’hébergement – restauration (13 %).

 

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1,3 million de salariés en activité partielle

La Dares dresse aussi l’état des lieux du chômage partiel, qui continue d’être très utilisé dans un contexte de la “seconde vague” de l’épidémie de coronavirus. Selon le service statistique, en août 2020, 1,3 million de salariés “auraient effectivement été en activité partielle (soit un peu moins de 7 % des salariés du privé)”, après 1,9 million en juillet, 3,5 millions en juin, 7,3 millions en mai, 8,6 en avril et 7,0 en mars. Parmi eux, environ 70 000 salariés auraient été en activité partielle “pour garde d’enfant ou des situations de vulnérabilité/fragilité”, après 120 000 en juillet.

À noter qu’avec le prolongement du chômage partiel indemnisé à 100 % jusqu’à fin décembre pour les “secteurs protégés”, décidé par le gouvernement fin septembre, l’on devrait pouvoir s’attendre à une nouvelle hausse de salariés en activité partielle.

 

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La hausse des inscriptions en formation des demandeurs d’emploi se poursuit

Dans le même temps, la baisse en trompe-l’œil du chômage se poursuit. Ainsi, en septembre, le nombre de demandes d’inscription est “ressorti en baisse par rapport aux mêmes semaines de 2019 (- 9,4 %)”. Un repli “notamment lié au faible nombre de sorties observées depuis le début du confinement et qui se répercute en tant que moindres réinscriptions les semaines suivantes”.

En parallèle, le ministère observe une hausse des inscriptions en formation des demandeurs d’emploi, amorcée pendant l’été et qui se poursuit depuis septembre. Plus de 125 000 inscriptions en formation ont ainsi été comptabilisées sur le mois à la date du 27 septembre, soit une hausse de 47 % par rapport à l’année précédente. “La part des entrées dans le cadre du CPF autonome est conséquente et représente 30 % des inscriptions en formation”, note la Dares.

 

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Une hausse des contrats aidés et des entrées en Garantie jeunes

Dans le sillage du plan jeunes, les entrées en contrat aidés ont “augmenté significativement” ces 3 derniers mois. Septembre “marque aussi le début d’une hausse” des entrées en Garantie jeunes, indique le ministère du Travail. Depuis le début du confinement, le 16 mars, environ 34 500 entrées initiales ont été enregistrées. “Comparativement, il y en avait 52 500 sur la même période en 2019. Elles ont ainsi diminué de 34 % sur la période. Mais entre juin 2020, qui marque la nette reprise des entrées en Garantie jeunes, et le 27 septembre, le nombre cumulé d’entrées initiales s’établit environ à 31 800, contre 28 200 sur la même période en 2019 (soit +12 %)”, conclut la Dares.

 
 

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