Ce jeudi 14 novembre, au salon Nouvelle vie professionnelle consacré à l’emploi et à la reconversion, la ministre du Travail et de l’Emploi Astrid Panosyan-Bouvet remettait les Trophées de la reconversion. Et visitait le village « Rebondir après 50 ans ». L’occasion pour la ministre, au micro de Rebondir, de rappeler ses priorités : « En termes d’emploi, le sujet, ce sont les jeunes et les seniors, là où on a les taux d’activité les plus bas en France, par rapport à nos voisins européens. Pour les jeunes, il y a notamment la question de l’insertion professionnelle via l’apprentissage ainsi que la réforme des lycées professionnels. Pour les seniors, c’est un sujet de discussions entre partenaires sociaux, de levée des freins à l’emploi. Il faut à la fois changer le regard porté sur les seniors dans le monde du travail, mais également développer des dispositifs qui incitent à leur recrutement et à leur maintien dans l’entreprise. »
L’enjeu de la fin de carrière
Selon les chiffres de la Dares, 58,4 % des 55-64 ans avaient un emploi en 2023, dont celles et ceux cumulant emploi et retraite. Ce même taux était de 34 % en 2000, mais reste en deçà de la moyenne de l’Union européenne, qui s’élève à 63,9 %, avec le Portugal (67,1 %), l’Allemagne (74,6 %) et la Suède (78 %) en tête. Le taux d’activité des seniors, pour lequel on ajoute les 55-64 ans au chômage, est lui de 67,1 %. Des données à nuancer, vis-à-vis des catégories d’âge. En effet, si 77 % des 55-59 ans sont en emploi, seuls 38,1 % des 60-64 ans le sont, beaucoup s’orientant vers la retraite.
Pour tout senior, la question de la dernière partie de carrière doit se poser dès que possible, qu’il s’agisse de maintien dans son entreprise, de reconversion ou de changement de statut professionnel (entrepreneuriat, freelancing…). « L’enjeu, c’est de ne pas se réveiller à 55 ans en se demandant quoi faire, il s’agit de l’anticiper, affirme la ministre du Travail et de l’Emploi. Anticiper pour se projeter plus sereinement vers cette nouvelle étape de carrière. Parmi les discussions en cours avec les partenaires sociaux, nous parlons notamment de la visite médicale de fin de carrière, ainsi que d’un entretien à 360° sur les compétences, les aménagements de poste ou les reconversions à envisager (entretien de mi-carrière fixé autour des 45 ans, ndlr). Et puis, il faut permettre plus de souplesse. C’est pour cela que nous avançons sur la retraite progressive, le cumul emploi-retraite ou emploi-chômage, parce que les situations sont très différentes en fonction des envies et des contraintes de chacun. »
Accord sur la retraite progressive
En parallèle de cette visite de la ministre, les négociations autour de l’adaptation des parcours professionnels en fin de carrière ont fait un grand pas ce jeudi 14 novembre : un accord a été trouvé entre les syndicats de travailleurs et les représentants patronaux pour permettre aux salariés de prétendre à la retraite progressive à partir de 60 ans. De quoi conjuguer temps partiel et perception partielle de la pension de retraite. Un dispositif qui nécessitera toutefois l’assentiment de l’employeur, selon la condition imposée par le Medef. Autre nouveauté : le « contrat de valorisation de l’expérience« , pour les chômeurs de 60 ans et plus. Il vise à faciliter leur retour à l’emploi grâce au cumul entre allocation chômage et rémunération issue d’un CDI, avec une mise à la retraite anticipée dès que le taux plein est atteint.