Comme le révèle le 17e baromètre sur la perception des discriminations dans l’emploi, publié début décembre, un quart des seniors déclarent avoir déjà vécu des discriminations dans le cadre professionnel. Des situations qui peuvent intervenir tout au long du parcours, mais tout particulièrement au moment de l’embauche ou après une rupture professionnelle. Des moments de carrière souvent délicats et redoutés par les seniors, pour qui retrouver un emploi et convaincre de nouveau les recruteurs est un défi de taille. Dans le détail, 25 % des seniors déclarent ainsi qu’on leur a déjà fait comprendre qu’ils étaient trop âgés pour le poste lors d’un entretien, tandis que la moitié ont connu des relations de travail dévalorisantes au cours des cinq dernières années.
Dépasser les préjugés négatifs
Au global, la Défenseure des droits et l’OIT alertent quant à « la banalisation des stéréotypes âgistes, qui véhiculent notamment une image négative de seniors manquant de dynamisme, dépassés par les nouvelles technologies et difficiles à intégrer au sein d’équipes plus jeunes. » De fait, les victimes de discriminations dans l’emploi sont encore trop peu nombreuses à le signaler : un tiers seulement, tous âges confondus, ont entrepris une démarche pour dénoncer les faits. Selon le baromètre, « les discriminations à l’encontre des seniors sont fortement ancrées – et en partie intériorisées par les personnes concernées. »
Autre point de vigilance : les préjugés sont renforcés lorsque les motifs de discriminations se cumulent (handicap, origine, état de santé…). Ainsi, les seniors perçus comme étant d’origine étrangère déclarent deux fois plus de discriminations que les autres seniors. Et les femmes subissent également plus de freins que les hommes.
Quelles conséquences pour une carrière ?
Parmi les conséquences directes de ces discriminations : l’isolement et la dégradation de la santé mentale et du bien-être au travail. Et, vis-à-vis de la relation avec l’employeur, 18 % des seniors victimes déclarent avoir démissionné ou négocié leur départ. Tandis que 17 % ont été licenciés ou n’ont pas vu leur contrat être renouvelé. Pour celles et ceux passant par la case chômage ou recherche d’un rebond professionnel, plus de la moitié déclarent avoir déjà postulé à un emploi en dessous de leur compétences, preuve de l’impact des discriminations en matière de déclassement professionnel. Face à cet état de fait, les inquiétudes des seniors s’expriment : un tiers s’alarment quant à leur avenir professionnel, et un sur cinq déclare travailler avec la peur de perdre son emploi. Dans ce contexte, une reconversion ou une formation en cours de carrière et en tant que senior peuvent faire la différence.